En sept mois, la Banque nationale de Suisse (BNS) aurait acheté pour 80 milliards d'euros de dette dans la zone euro. Une estimation remise en cause par la BNS elle-même. Parmi les pays ainsi soutenus: la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et l'Autriche.
? Cela correspondrait à la moitié du besoin de leurs besoins de financement pour l'année. Un constat réalisé par l'agence de notation Standard & Poor's qui publiait son rapport mardi soir. Plus précisément, "les achats d'obligations de la zone euro de la BNS sur les sept premiers mois de 2012 représentent 48% des déficits cumulés des pays du coeur de la zone euro pour l'ensemble de l'année 2012, contre 9% en 2011", indique l'agence de notation.
? Pourquoi de telles largesses? Pour contenir la hausse du franc suisse. La BNS a fixé le plafond de la devise à 1,20 euro dans le but d'éviter un afflux de liquidité de nature à déstabiliser son économie. Or, depuis le début de la crise de la dette, elle a enregistré un afflux de devises étrangères. En quatre ans, ses réserves de change auraient triplé. Désormais, celles-ci atteindraient 430 milliards de francs suisse (346 milliards d'euro) dont 60% en euros et 22% en dollars. Un total qui représente 71% de son PIB et qui a été largement investi dans ces obligations d'Etat.
? Conséquence de ces achats massifs, selon S&P: les rendements de ces obligations auraient atteints de très bas niveaux. Parfois même, ils ont été négatifs. Un " 'euro-recyclage'" qui "exacerbe la tendance à la divergence des conditions de marché des obligations souveraines de la zone euro" prévient Standard & Poor's.
? Et si la Suisse arrêtait de soutenir la dette de ces pays? Pour l'heure, S&P ne prévoit pas l'arrêt de ces achats. Toutefois, l'agence estime que "cet afflux pourrait diminuer à un moment ou un autre, ce qui entraînerait une hausse des coûts d'emprunt de certains émetteurs souverains qui profitent actuellement de la fuite des capitaux vis-à-vis des pays périphériques."
? La BNS nie. L'instution a publié ce mardi un communiqué dans lequel elle affirme que ces conclusions de S&P sont erronées car l'agence ne dispose par de toutes les informations nécessaires. La BNS. explique ainsi que l'étude de S&P ignore notamment les dépôts réalisés par l'institution auprès d'autres banques centrales et institutions internationales.
(créé à le 26/09/2012 à 07h55, mis à jour: 09h02)