Des ONG relativisent l'arrivée de nombreux immigrés en Italie

Revenant sur le phénomène de la vague migratoire à Lampedusa en février, des associations dénoncent le catastrophisme des gouvernements français et italien. Elles pressent l'UE d'assurer la protection des réfugiés.
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Les raisons de l'afflux d'immigrés en Italie, survenu après les révolutions arabes, sont essentiellement conjoncturelles. C'est la principale conclusion d'une enquête menée par plusieurs ONG, dont la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH), du 18 au 24 février, à la fois sur le sol tunisien et sur l?île italienne de Lampedusa.

L?objectif était de comprendre l?origine de cet arrivée de migrants sur l?île italienne en février et d?évaluer le respect des droits des réfugiés en Italie et en France.

En février, l?île de Lampedusa, d'une surface de 20 km2, a vu arriver 6.000 à 8.000 migrants. Avec la crise en Afrique du nord, les ministres italiens des Affaires étrangères et de l?Intérieur ont dit craindre un "exode biblique" de "200.000 à 300.000" réfugiés.

Cette inquiétude a rapidement été relayée en France par Nicolas Sarkozy, qui a évoqué des risques de "flux migratoires devenus incontrôlables" lors de son allocution télévisée du 27 février.

"Situation catastrophique"

Les migrants sont principalement venus du sud-est de la Tunisie, notamment de Zarzis et Djerba. Ces régions vivent à la fois du commerce transfrontalier avec la Libye et du tourisme.

"La situation risque d?être catastrophique pour la subsistance des populations", affirme Omeyya Seddik, membre du la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives (FTCR). "La saison touristique démarre assez tôt, dès la fin de l?hiver, et de nombreux travailleurs saisonniers ne seront pas embauchés", explique-t-il.

Par ailleurs, la chute du régime de Ben Ali s?est traduite par le gel du "lourd dispositif de répression des migrants, sponsorisé par l?Europe". "Dès lors qu?il n?était plus nécessaire de corrompre la police et l?administration, le prix de référence de 2.000 dinars (1.000 euros) des passeurs est devenu facilement négociable", selon Omeyya Seddik. Le climat s?est également montré favorable aux expéditions maritimes.

Autre élément avancé, structurel cette fois, la région connaît un certain nombre de départs traditionnels chaque année.

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