La zone euro serait déjà entrée en récession

L'économie de la zone euro est déjà entrée en récession, a affirmé l'Institut de la finance internationale (IIF), relevant une dégradation de la conjoncture plus rapide que prévu.
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La zone euro est déjà en récession a annoncé mercredi soir l'Institut de la finance internationale (IIF), après une analyse de la conjoncture. "La situation en zone euro a pris un tour grave en s'empirant lors de ce mois. L'économie a plongé dans ce que nous voyons comme une récession, qui ne fera qu'accroître les déficits budgétaires", a écrit cette organisation bancaire mondiale dans une note de conjoncture. "Les données qui nous sont arrivées pour la fin du troisième trimestre et le début du quatrième ont été plus faibles que prévu", ont estimé ses économistes, citant la hausse du chômage en Allemagne et le ralentissement de la production industrielle dans tous les pays de la zone euro.

L'IIF table sur un recul du produit intérieur brut de la zone de 2% en rythme annuel au quatrième trimestre 2011, tout comme au premier trimestre 2012. Sur l'ensemble de l'année 2012, sa projection est d'une contraction de 1%.L'Institut entrevoit "une dégradation généralisée du moral des ménages, de nouvelles mesures de rigueur budgétaire en Italie et en France, et une intensification du rétrécissement de l'Etat dans la périphérie" de la zone.

Or "la faiblesse de l'économie de la zone euro a le potentiel de se diffuser au reste du monde à travers un certain nombre de canaux. L'un des plus immédiats et des plus puissants est le secteur bancaire", a relevé l'Institut. Les banquiers ont sévèrement critiqué les gouvernements européens pour leur gestion de la crise de la dette publique, estimant que "certaines de leurs actions rendent peut-être le problème plus grave, et non moins grave".

L'IIF y a inclus l'accord que lui-même a signé fin octobre pour effacer la moitié de la dette de la Grèce détenue par le privé, déplorant qu'il ait "fait fuir les investisseurs obligataires" des marchés de la dette des pays "périphériques". Il a regretté l'empressement des pays européens à durcir les normes de fonds propres pour les banques, qui "accélèrera la contraction des bilans, y compris les avoirs en dette publique".

Enfin, "des pays cruciaux --notamment l'Italie-- ont agi avec une lenteur pénible pour adopter des réformes structurelles", regrettent les économistes du lobby des banques. "Par-dessus tout, la région semble manquer d'une stratégie cohérente pour restaurer une croissance solide des revenus nominaux, qui est centrale pour la viabilité de la dette publique". Selon eux, "le reste du monde regarde avec anxiété" la zone euro, et la Banque centrale européenne est "la seule institution capable d'apporter un soutien réaliste dans les semaines à venir".

"La bonne nouvelle, c'est que l'économie des Etats-Unis et de la Chine ont montré de signaux plus positifs, alors même que l'Europe est dans le mur", a tempéré l'IIF.

 

Commentaires 7
à écrit le 24/11/2011 à 23:13
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Concernant le français de base (pas Liliane Bettencourt, le cartel bancaire, ou les multinationales), ça fait déjà 30 ans qu'il est en recession. Un couple qui travaille aujourd'hui vit moins bien qu'un couple dans lequel seul l'homme travaillait d'i...

à écrit le 24/11/2011 à 21:26
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L'Europe après avoir fait comme la cigale va devoir faire comme la fourmi. Le problème c'est que les uns devront payer les fautes des autres.

à écrit le 24/11/2011 à 18:30
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Il faudra encourager le business avec les pays à forte croissance économique.

à écrit le 24/11/2011 à 11:07
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On va devoir boire le calice de nos dérives jusqu'à la lie, voire retourner la queue basse à nos monnaies nationales faute de vouloir partager

le 24/11/2011 à 23:14
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Partager quoi? Les dettes?

à écrit le 24/11/2011 à 9:25
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On se marre les banquiers qui reprochent aux gouvernements leur mauvaise gestion de la crise, incroyable. L'IIF voyez vous ça. Il prevoit des mesures de rigueur (impose), justifie l'impossibilité d'une décôte alors qu'on sait très bien que le secteur...

à écrit le 24/11/2011 à 8:56
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L'activité se tend comme encore jamais et les offres d'emploi sont de plus en plus rares et souvent bidons. Nous retrouvons les signes avant-coureurs de la dépression de 1929. L'humanité progresse car les dérives sont telles qu'il faille un éclatemen...

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