Après la Grèce, l'Espagne au cœur des discussions européennes

L'Espagne remplace la Grèce au centre de l'attention de l'Eurogroupe. Les ministres des Finances de l'Union européenne doivent évoquer le dossier espagnol ce lundi, alors que le pays demande de revoir les exigences en matière de déficit public.
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La question grecque - en partie - réglée, c'est désormais à l'Espagne d'être au centre des discussions européennes. Les ministres des Finances de l'UE doivent discuter de la crise espagnole à partir de 17 heures (heure française). Madrid demande davantage de souplesse pour réduire son déficit public, dont le niveau en 2012 devrait largement dépasser l'objectif annoncé auparavant. De 4,4% du Produit intérieur brut, cette prévision de déficit est en effet passée à 5,8%.

Avant le sommet des ministres des Finances de la zone euro, leur chef de file, Jean-Claude Juncker, a exhorté le pays a tenir son objectif de réduction du déficit en 2013 mais laissé la porte ouverte à des discussions pour 2012. "Nous partons du principe que l'Espagne va et veut atteindre son objectif budgétaire pour 2013", à savoir une réduction du déficit public dans la limite européenne de 3% du Produit intérieur brut, a-t-il déclaré à Bruxelles. Pour ce qui est de 2012, il a indiqué qu'il faudrait en "discuter".

De son côté, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'est refusé à comparer l'Espagne à la Grèce malgré le dérapage du déficit public à Madrid. "L'Espagne a fait de gros progrès" et cela est confirmé par les marchés financiers où les taux d'emprunt de Madrid pour se financer ont nettement baissé, a-t-il dit. Une réunion privée avec son homologue espagnol, Luis de Guindos, pourrait même se tenir avant la conférence téléphonique de l'Eurogroupe. "Il va falloir comprendre ce que les Espagnols nous demandent et par quels moyens ils vont respecter leurs engagements" d'un retour du déficit à 3% fin 2013, compte tenu du dérapage prévu cette année, a confié une source diplomatique à l'AFP. 

Divergences européennes

Un certain nombre de pays européens seraient prêts à se montrer souples sur le déficit espagnol 2012 à condition que le pays justifie ce dérapage. L'Autriche et les Pays-Bas peinant eux-même à atteindre l'objectif de 3% de déficit défini par le Traité de Maastricht, ils font partie des Etats qui pourraient soutenir la requête du gouvernement espagnol. Autre cas, la Hongrie, qui pourrait se privée de 495 millions d'euros de subventions de l'UE en 2013 si elle ne prend pas rapidement des mesures pour réduire son déficit. Les ministres des Finances de l'UE devraient d'ailleurs statuer sur ce point mardi.

En revanche, l'Allemagne risque de s'y opposer, et ce d'autant plus que de nouveaux outils de discipline budgétaire viennent d'être décidés. Parmi eux, le traité qui vient d'être signé début mars par 25 des 27 pays de l'UE, et prévoit l'instauration de règles de retour à l'équilibre budgétaire.

Vers un renforcement du Mécanisme européen de stabilité ?

Outre la question de l'Espagne, les membres de la zone euro devrait également discuter du renforcement du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui entrera en vigueur en juillet. Aucune décision n'est attendue avant la fin du mois sur ce "pare-feu". L'Allemagne se montre toujours réticente sur ce dossier ainsi que sur l'augmentation de la capacité de prêts du MES à 750 milliards d'euros, jugeant qu'il n'y a plus d'urgence compte tenu de l'accalmie sur les marchés financiers.

La solution envisagée serait de combiner les fonds restants du mécanisme temporaire, le Fonds de secours temporaire actuel (FESF) aux 500 milliards d'euros du Mécanisme européen de stabilité, de façon à obtenir une enveloppe globale de 750 milliards. Le FMI, qui tient sa réunion de printemps mi-avril, attend un geste de la zone euro sur cette question sensible pour pouvoir augmenter ses propres ressources afin d'être en capacité d'aider davantage l'Europe.

Commentaires 2
à écrit le 13/03/2012 à 5:41
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La crise est finie. C'est Juncker qui le dit. Ce qu'il dit est vrai. Ce qui pensent le contraire doivent se taire. Ainsi marche l'Europe. Tu es pour ou contre. Mais si tu es contre, gare à toi !

à écrit le 12/03/2012 à 23:44
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Le 3ème plan est déjà dans les cartons pour la Grèce. Quant à l'Espagne c'est "cause toujours " ! mdr

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