Le gouvernement japonais a annoncé ce vendredi un plan de relance de 422,6 milliards de yens, soit 4,1 milliards d?euros. Ce plan inclura près de 264 milliards de yens (2,5 milliards d?euros) de dépenses pour les zones sinistrées par le tsunami et le séisme de mars 2011. 41 milliards de yens (396 millions d?euros) seront consacrés aux PME.

0,1 point de PIB en plus?

Ce plan ne sauvera sans doute pas la troisième économie du monde. Le ministre de l?Economie, Seiji Maehara, a estimé qu?il pouvait apporter 0,1 point de PIB au pays. Or, si le FMI table encore sur une croissance de 2 % cette année et 1,75 % l?an prochain, de plus en plus d?économistes tablent, eux, sur une entrée prochaine du pays en récession.

Spectre déflationniste

Et de nouveau le spectre de la déflation se dresse devant l?archipel. Le chiffre de l?inflation en septembre est venu le rappeler puisque les prix ont chuté de 0,1 % sur un mois. Par ailleurs, la faible croissance sud-coréenne annoncée également ce vendredi (+0,2 % sur trois mois au troisième trimestre, soit le niveau le plus lent depuis 2009) inquiète quant à la capacité des économies voisines de tirer celle du Japon.

Blocage législatif

Certes, Seiji Maehara a promis que ce plan n?était qu?une première étape et que son gouvernement prévoyait d?intervenir plus largement. Mais la capacité d?action du gouvernement est limitée. Le plan annoncé sera financé par des fonds spéciaux. A la Diète, les députés refusent toujours leur autorisation pour l?émission de 38.300 milliards de yens (370 milliards d?euros) nécessaires pour combler le déficit prévu sur l?année fiscale 2012/2013. Si Tokyo n?obtient pas de vote positif d?ici à la fin novembre, l?Etat nippon sera sans ressources pour payer ses dépenses. Une indécision qui risque de peser sur la conjoncture.

Vers une intervention de la Banque du Japon ?

Du coup, les politiques pourraient se tourner vers la Banque du Japon, la BoJ. Certes, cette dernière n?a guère de ressources sur ses taux qui évoluent entre 0 et 0,5 % depuis 1995 et sont fixés dans une fourchette de 0 à 0,1 % actuellement. Ce que voudrait en fait beaucoup de Japonais, c?est que la BoJ rachète des actifs à tour de bras, fasse de la création monétaire pour que l?inflation reparte et donne un peu d?air à l?économie nippone. La réunion de la BoJ mardi prochain sera donc très attendue, certains prédisant un programme de rachat de 10.000 milliards de yens, soit 96 milliards d?euros.