Avec deux vaccins (sur quatre autorisés) sur la sellette, le Johnson & Johnson et l'AstraZeneca, la pression s'accentue sur la campagne de vaccination française. D'un côté, le laboratoire Johnson & Johnson qui a annoncé cette semaine qu'il allait "retarder le déploiement" de son vaccin unidose après le signalement de caillots sanguins chez des personnes vaccinées aux Etats-Unis. De l'autre, le vaccin suédo-britannique AstraZeneca, qui, après plusieurs retards de livraisons vers l'Europe et « un lien possible avec de très rares cas de caillots sanguins" confirmé par l'Agence Européenne des Médicaments, ne devrait pas voir son contrat renouvelé avec l'UE.
Dans le même temps, ces contre-temps sont suivis par l'accélération des commandes du vaccin de Pfizer-BioNTech. Le laboratoire germano-américain - qui vient d'annoncer qu'une troisième dose à administrer serait « probablement » nécessaire - pourrait-il combler le retard accumulé par la vaccination européenne et française ? Emmanuel Macron pourra-t-il tenir son cap de « vacciner tous les adultes qui le souhaitent d'ici la fin de l'été » ?
Des doses Johnson & Johnson tout de même administrées en France
En France, AstraZeneca et Johnson & Johnson comptent pour près d'un tiers des doses qui doivent arriver d'ici fin juin, selon les données de la Direction Générale de la Santé du 12 avril. Le report de livraison du laboratoire américain est donc un coup dur supplémentaire pour la campagne de vaccination française, déjà à la traîne.
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Mais face à cet énième bâton dans les roues, le gouvernement, qui compte plus que jamais sur la campagne de vaccination pour sortir de la crise, tente de garder le cap. Malgré l'annonce de Johnson & Johnson de retarder le déploiement de son sérum unidose, Gabriel Attal a assuré que les 200.000 premières doses déjà arrivées en France seront "distribuées et administrées" comme prévu aux plus de 55 ans.
Pfizer arrivera-t-il à combler le manque ?
De son côté, la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher a annoncé mercredi que la France allait bénéficier d'au moins sept millions de doses de vaccins supplémentaires de Pfizer/BioNTech au deuxième trimestre. En effet, l'annonce du report de livraison de Johnson & Johnson a été suivi par une accélération venue de Pfizer-BioNTech: quelque 50 millions de doses du duo américano-allemand initialement prévues au dernier trimestre seront livrées dès avril, portant le total des doses à 250 millions sur le deuxième trimestre, selon l'annonce de l'exécutif européen mercredi.
Les 55 millions de doses qui devaient être livrées par Johnson & Johnson à l'Union européenne au deuxième trimestre vont ainsi être en partie comblées par Pfizer-BioNTech. Entre temps, le régulateur européen du médicament, l'EMA, prévoit de s'exprimer la semaine prochaine sur Johnson & Johnson après avoir étudié les cas de caillots de sang détectées chez des personnes vaccinées par ce vaccin aux Etats-Unis.
De son côté, l'usage du vaccin AstraZeneca a été drastiquement restreint dans la plupart des pays de l'UE en raison de possibles cas de thrombose. Le Danemark a annoncé mercredi y renoncer définitivement, la Belgique a décidé de suspendre les injections de ce sérum, à l'instar de l'Afrique du Sud, et la France le réservera aux personnes âgées de plus de 55 ans.
(Avec AFP)