C'est la dernière fois que François Hollande découvre les statistiques mensuelles sur le nombre des demandeurs d'emploi depuis son bureau de l'Elysée. Le mois prochain, en effet, c'est son successeur qui se penchera sur les données d'avril. Et c'est peu dire que jusqu'au bout, avec une hausse de 43.700 demandeurs d'emploi inscrits en catégorie "A", soit une progression de 1,3% en un mois et de 41.000 sur trois mois (1,2%), le chômage aura bien été le "cauchemar" du quinquennat du président encore en place. Lui qui, un peu tôt et bien peu prudemment, avait pronostiqué une inversion de la courbe du chômage pour 2013.
Une légère baisse de 0,9% sur un an
Pari raté puisque cette fameuse inversion s'est en réalité tardivement et faiblement produite qu'à compter de 2016. En effet, sur un an, le nombre des demandeurs d'emploi en catégorie "A" connaît une légère baisse de 0,9%.
Mais cette diminution est trop faible et trop tardive pour être réellement perçue. C'est une autre donnée qui est restèe en mémoire: fin avril 2012, quand François Hollande arrive à l'Elysée, la France comptait 3,13 millions d'inscrits en catégorie" A" . Quasiment cinq ans après, ils sont 3,79 millions sur l'ensemble de la France (3,54 millions pour la France métropolitaine), soit 660.000 de plus.
En mars, si l'on tient compte des trois catégories "A, B et C", c'est-à-dire en retenant les chômeurs qui ont exercé une activité plus ou moins réduite, le nombre des demandeurs d'emploi diminue de 11.400 (soit -0,2 %), s'établissant à 5.805.200 (5.503.800 pour la France métropolitaine) mais en progression de 0,8% sur un an.
Un taux de chômage à 9,8% à la fin juin, contre 10% fin 2016
Petit lot de consolation, le nombre d'entrées à Pôle emploi diminue pourtant une nouvelle fois fortement (-3,1 % en mars) tandis que les sorties pour motif de reprise d'emploi progressent encore (+0,5 %) et se maintiennent depuis huit mois consécutifs à un niveau très élevé, caractéristique des périodes de reprise économique.
Toujours est-il que le nouveau locataire de l'Élysée va hériter de ce casse-tête du chômage avec des prévisions contradictoires d'ici la fin de l'année. L'Unedic, l'organisme paritaire gestionnaire de l'assurance-chômage, table sur une légère dégradation du chômage avec un total de 47.000 chômeurs de plus pour l'ensemble de l'année. Mais, consolation, l'Insee table, pour sa part, sur un taux de chômage - l'indicateur le plus fiable en matière de chômage - en baisse au premier semestre. Il s'établirait en juin pour la France entière à 9,8% au lieu de 10% fin 2016.