Le dynamisme de l'entrepreneuriat ne faiblit pas. Selon les derniers chiffres de l'Insee publiés ce 14 décembre, le nombre de créations d'entreprises en France a accéléré en novembre bondissant de 5,5% après avoir déjà progressé franchement en octobre. Ce nouveau rebond s'inscrit dans une tendance favorable de plusieurs mois pour la démographie d'entreprises françaises.
Un record depuis mars 2010
Au mois dernier, le nombre total de créations d'entreprises s'est élevé à 54.481. Ce nombre jamais atteint depuis mars 2010 est principalement dû à la forte hausse des immatriculations de micro-entrepreneurs (+15,1% à partir des données corrigées des variations saisonnières). A l'opposé, les créations d'entreprises classiques reculent. Le mois dernier, 40,7% des créations enregistrées étaient des demandes d'immatriculation de micro-entrepreneurs contre 25,6% pour les entreprises individuelles et 33% pour les sociétés.
La forte hausse observée à partir de 2009 correspond à l'entrée en vigueur du régime des auto-entrepreneurs. Ce statut permet au salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de développer une activité à titre principal ou complémentaire pour accroître leurs revenus avec des démarches simplifiées et un régime fiscal avantageux. Depuis le 19 décembre 2014, "de nouvelles dispositions définies par la loi Pinel de juin 2014 s'appliquent au régime de l'auto-entrepreneur. En particulier le terme de micro-entrepreneur se substitue à celui d'auto-entrepreneur", rappelle l'Insee.
Si la micro-entreprise fait preuve d'un dynamisme apparent, ce type de créations présente des limites. Les économistes de l'Insee rappelaient au mois de septembre dernier, que cinq ans après leur mise en route, seules 23% des micro-entreprises sont encore actives. Pour les entreprises classiques, la pérennité à cinq ans est beaucoup plus élevée (60,4%), y compris pour les entreprises individuelles.
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Un fort rebond en glissement annuel
Sur les trois derniers mois, le nombre cumulé de créations a augmenté nettement (+14,1%) par rapport à la même période un an plus tôt. Du côté des micro-entreprises, les immatriculations sont en forte hausse (+19,4%), de même que les créations d'entreprises individuelles classiques (+15,2 %). Sur cette période, l'organisme de statistiques souligne que "le soutien aux entreprises et le commerce sont les secteurs qui contribuent le plus à la hausse globale".
Le transport toujours dynamique
Par secteur, les résultats de l'institut indiquent que le secteur des transports est celui qui a augmenté le plus en novembre par rapport en octobre (+20,6%). Le second secteur le plus dynamique est le soutien aux entreprises (+14,5%). En glissement annuel sur les trois derniers mois, la hausse la plus spectaculaire concerne les activités immobilières (+28,3%) suivies du soutien aux entreprises (20,5%). La bonne santé des créations d'entreprises dans le secteur des transports dure depuis des années comme le rappelaient les experts de l'Insee dans une étude en janvier dernier :
"Les créations d'entreprises dans les transports et l'entreposage progressent très fortement depuis quelques années : + 56 % en 2016, après + 46 % en 2015 et + 35 % en 2014. En 2016, c'est dans ce secteur que la croissance des créations d'entreprises est la plus importante. Cet envol est dû au succès grandissant des 'autres activités de poste et de courrier', incluant la livraison à domicile (13.500 créations en 2016 après 3.900 en 2015 et 1.900 en moyenne chaque année depuis 2009)."
Le développement du transport de voyageurs par taxi est le second facteur expliquant l'essor de ce secteur. Il représente 13.400 créations en 2016, après 10.200 en 2015 et 6.900 en 2014. Cette forte activité peut s'expliquer en partie par "le développement des entreprises de voitures de transport avec chauffeur (VTC) depuis l'application de la loi Thévenoud sur les taxis et VTC. Dans cette activité, les sociétés constituent 53 % des créations et contribuent à la totalité de la hausse".
Recul des défaillances d'entreprises
Dans un communiqué publié il y a quelques jours, la Banque de France a signalé que le nombre de défaillances d'entreprises enregistrées par ses services continuent de baisser régulièrement. A la fin du mois de septembre dernier, le nombre de défaillances sur les douze derniers mois cumulés baisse de 7,3%. Il s'élevait à 59.402. Par taille d'entreprises, "les défaillances cumulées reculent pour l'ensemble des PME (-7,4 %), et augmentent sur le segment des ETI-grandes entreprises".
D'après l'institution bancaire, le repli des défaillances concerne la majorité des secteurs économiques. Les secteurs de la construction et des activités immobilières connaissent les plus forts reculs du nombre de défaillances sur 12 mois (-14%). "Le cumul des défaillances diminue également dans d'autres secteurs, notamment celui de l'hébergement et restauration (-8,6 %) et des conseils et services aux entreprises (-7,5 %)." En revanche, les destructions d'entreprises dans l'agriculture, la sylviculture et la pêche se poursuivent mettant en exergue la crise qui perdure dans le secteur agricole.
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