Vers une sortie de crise pour Porto Rico, la "Grèce des Caraïbes" ?

La Chambre des représentants des Etats-Unis a approuvé jeudi un projet de loi bipartisan qui devrait permettre à Porto Rico de restructurer sa dette et d'éviter, si la chambre haute confirme ce vote, un défaut de paiement massif à l'échéance du 1er juillet.
L'ancien paradis fiscal des multinationales américaines fait face à une crise budgétaire sans précédent avec plus de 70 milliards de dollars de dette.

Alors que Porto Rico demande -depuis des mois- au Congrès américain d'autoriser l'île à restructurer sa dette, l'approbation par la Chambre des représentants de cette proposition de loi est une étape majeure. Elle devrait permettre à Porto Rico de restructurer légalement son endettement de quelque 70 milliards de dollars en contrepartie d'une mise sous tutelle.

Ce compromis législatif entre élus républicains et l'administration démocrate a été approuvé à 297 voix contre 127. Dans le camp républicain (majoritaire), 139 élus ont voté le texte et 158 parmi les démocrates.

Menace d'un défaut de paiement

Plongé dans une grave crise, le territoire est dans l'incapacité d'honorer ses remboursements mais ne peut pas restructurer sa dette à l'abri de ses créanciers, contrairement aux villes américaines comme Detroit. Pour rappel, seul le Congrès peut accorder ce droit à l'île. Le territoire peuplé de 3,5 millions d'habitants (qui sont citoyens américains) n'est en effet ni un Etat américain, ni une municipalité et ne peut donc pas se déclarer en faillite.

L'archipel a déjà manqué plusieurs échéances de paiement mais au 1er juillet se profile la menace d'un défaut de paiement de quelque 2 milliards de dollars.

Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a vigoureusement plaidé jeudi pour l'adoption du compromis qui faisait craindre, parmi ses opposants, l'établissement d'un "précédent" qui pourrait être invoqué plus tard par des Etats, éventuellement en difficulté financière, qui n'ont pas le droit de se déclarer en faillite.

"J'entends des gens dire que ce texte est un sauvetage financier. C'est totalement (...) faux. Cette loi ne creusera pas le déficit (...). Cette loi évite le sauvetage financier. Si on ne la vote pas, il faudra sans doute alors un sauvetage financier", a-t-il affirmé devant la Chambre.

La loi prévoit la mise en place d'un comité chargé de superviser les négociations avec les créanciers et qui aura la haute main sur les finances portoricaines.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 10/06/2016 à 16:00
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Enfin une bonne nouvelle dans ce nids de guêpes néolibéral de l'UE. J'espère que les autorités grecques prendront le plus tôt possible des mesures pour contrer le phénomène de la délocalisation des transporteurs grecs en Bulgarie, pratique qui leur p...

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