Journée de l'Europe : dans les coulisses de la déclaration Schuman

Après avoir obtenu l'accord du gouvernement fédéral allemand, le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman annonce, le 9 mai 1950, « la mise en commun des productions de charbon et d'acier ». C'est le début de la construction européenne.
César Armand
L'après-midi, la presse, française et internationale, est convoquée dans le salon de l'Horloge du quai d'Orsay. (Photo d'illustration).
L'après-midi, la presse, française et internationale, est convoquée dans le salon de l'Horloge du quai d'Orsay. (Photo d'illustration). (Crédits : Europe Direct Strasbourg)

« C'est acquis, on peut y aller ! » Bernard Clapier, directeur de cabinet, informe son ministre des Affaires étrangères, de « l'enthousiasme » du chancelier allemand Konrad Adenauer. Un autre membre de l'équipe de Robert Schuman, Robert Mischlich, s'est rendu à la Chancellerie à Bonn et a eu l'accord du gouvernement fédéral, comme le rapporte Touteleurope.eu.

Maintenant que l'Outre-Rhin a dit « oui », il reste à Robert Schuman de convaincre ses collègues français. Le Conseil des ministres va commencer et il doit présenter son projet de communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Il en a déjà informé le Président de la République Vincent Auriol, mais pas encore le président du Conseil Georges Bidault et encore moins le reste du gouvernement.

 Le commissaire au Plan, lui a fait une note pour l'aider à vendre son idée :

« Il faut changer l'esprit des hommes. Des paroles n'y suffisent pas. Seule une action immédiate portant sur un point essentiel peut changer l'état statique actuel », lui explique Jean Monnet.

L'après-midi, la presse, française et internationale, est convoquée dans le salon de l'Horloge du quai d'Orsay. Roger Massip du Figaro se souvient de l'allure de Robert Schuman « la tête penchée en avant, marchant à pas feutrés, suivi de quelques fonctionnaires » qui « ajuste avec soin ses lunettes à grosse monture et aux verres épais qui accusent la malice de son regard ».

 Le programme s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément :

« Le gouvernement français propose de placer l'ensemble de la production franco-allemande de charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune. La mise en commun des productions de charbon et d'acier assurera immédiatement l'établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne ».

La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) naîtra le 23 juillet 1952.

César Armand
Commentaires 5
à écrit le 10/05/2024 à 10:32
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L'idée n'était pas mauvaise mais les oligarchies européennes armées mexicains de détournement d'argent public ne pouvaient que générer cette UERSS empire prévu pour durer mille ans. Les américains avaient gagné avant même del ivrer bataille qu'ils n'...

à écrit le 09/05/2024 à 17:00
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Quel autre choix avait le gouvernement ouest-allemand de l’époque que d’accepter le plan français ? L'Allemagne était divisée et occupée. L'Allemagne de l'Ouest avait une souveraineté limitée. Le pouvoir gouvernemental suprême appartenait aux puissan...

le 10/05/2024 à 10:34
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Ils dominent l'UE qu'ont ils perdu ? Hé les gars arrêtez de nous la raconter svp, merci.

le 10/05/2024 à 14:07
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revenir a la version de base.. et non aux mondialisme que vient faire l'Australie voir les pays d'Asie ou d'Afrique sur l'europe que l'Europe se construise avec une fiscalité unique et du social équivalant mais pas en favorisant les pays hors uni...

le 11/05/2024 à 21:14
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@ Dossier 51 L’Allemagne domine-t-elle l’Europe ? C’est une affirmation ou une crainte française, mais pas une réalité. Le fait est que l’Allemagne est le financier de l’Europe. L’Allemagne paie de loin la plus grande contribution nette de tous les...

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