La Grèce et ses créanciers ont trouvé un accord pour un troisième plan d'aide

La Grèce et ses créanciers sont parvenus à un accord sur un troisième plan d'aide au pays après plusieurs semaines de discussions, selon des sources gouvernementales. Le texte de l'accord devrait être voté par la Vouli, le parlement grec, dès jeudi, puis présenté vendredi aux ministres des Finances de la zone euro, juste à temps pour honorer une dette de plus de 3 milliards d'euros à la BCE.
Ce mardi matin, le ministre des Finances grec Euclide Tsakalotos a précisé que quelques détails secondaires faisaient encore l'objet de discussions, mais qu'un accord avait enfin trouvé après des discussions-marathon avec les créanciers du pays.

Les discussions se sont poursuivies toute la nuit de lundi à mardi dans un hôtel du centre d'Athènes. Après de longues heures de négociations, la Grèce et ses créanciers sont finalement parvenus à trouver un accord sur un nouveau plan d'aide.

"Un accord a été trouvé. Quelques détails secondaires sont encore actuellement en discussions", a précisé un responsable du ministère des Finances à l'agence Reuters.

Ces questions concerneraient notamment le fonds de privatisation souhaité par les créanciers du pays (UE, BCE, FMI, Mécanisme européen de stabilité) et le sort des créances douteuses qui pèsent sur le bilan des banques du pays.

Hier soir, Euclide Tsakalotos, le ministre des Finances se disait confiant sur l'issue finale, en dépit "des questions dont ils (les négociateurs) veulent débattre encore et encore".

Athènes d'un côté, et de l'autre les quatre institutions créancières du pays, Union européenne (UE), Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) et Mécanisme européen de stabilité (MES) étaient engagées dans un marathon depuis plus de deux semaines pour essayer de conclure au plus vite un plan d'aide au pays porté à 86 milliards d'euros, troisième plan d'aide depuis 2010.

La Grèce pourra honorer sa dette à la BCE

Avec ce nouvel accord, le gouvernement grec respire enfin. Le 20 août, le pays doit honorer une dette de 3,4 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans cette nouvelle aide, la Grèce risquait un défaut de paiement.

Pour le moment, peu de précisions sur les détails de ce nouvel accord ont filtré... Un responsable du ministère des Finances, interrogé par Reuters, a toutefois précisé que les deux parties s'étaient notamment mis d'accord sur la création d'un fonds chargé de procéder aux privatisations et sur la manière de gérer les créances douteuses du secteur bancaire grec. Ces deux dossiers ont longtemps constitué des points d'achoppement dans les négociations.

Définition d'un cadre budgétaire jusqu'en 2018

Hier, les deux parties s'étaient accordées sur le cadre budgétaire de la Grèce jusqu'en 2018, ce qui constitue une étape décisive pour l'élaboration d'un accord final.

Selon une source gouvernementale interrogée par l'agence de presse grecque ANA, les négociateurs ont convenu qu'en 2015, la Grèce connaîtrait un déficit primaire (solde du budget hors remboursement de la dette) de 0,25% du PIB, avant des excédents primaires de 0,5% du PIB en 2016, 1,75% en 2017 et 3,5% en 2018, selon cette source.

Ces objectifs diffèrent des objectifs sur lesquels la Grèce et ses créanciers travaillaient jusqu'en juin. A l'époque, ils n'envisageaient que des excédents primaires, 1% cette année, 2% en 2016, 3% en 2017 et 3,5% en 2018.

Les négociateurs ont également dû tenir compte de l'important ralentissement économique qui pèse sur le pays. Depuis le 28 juin, la mise en place du contrôle des capitaux pour éviter une panique bancaire, paralyse le pays.

(Avec Reuters et AFP)

Commentaires 9
à écrit le 11/08/2015 à 22:00
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C'est la fin du libéralisme que je signale, " car le progrès nous oblige à être généreux, c'est la concurrence qui nous en empêche" écrivais-je au Monde le 16 Avril 1984. Et d'abord une concurrence anarchique, sans règles du jeu communes. Nos dirige...

à écrit le 11/08/2015 à 19:18
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extrait du texte adressé à la commission européenne : "Beaucoup des textes joints ont été adressés à la BCE dont je conteste la politique de Q/E qui ne répond pas à l'insuffisance de la demande, justifiant la frilosité des banques. Ce qui suit est v...

à écrit le 11/08/2015 à 10:27
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Cher M.Godin, cher M.Varoufakis, a ce que je sache, M.Tsakailotos est membre de syriza. Pourquoi les négociations avancent elles à si grands pas ? Parceque la Vouli vote les textes et parceque la négociation n'est plus une négociation de rupture. La...

le 11/08/2015 à 12:54
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A moins que de trouver son bénéfice dans la dilution des démocraties dans une économie financiarisee dirigée par des transnationales omnipotentes je ne vois pas ce qui peut autant réjouir Caféine ....En synthèse entre le Tina Thatcherien et l 'ordo l...

le 11/08/2015 à 17:02
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@Cafeine Parce qu'il n'y a plus rien à négocier, puisque le gouvernement grec a perdu une bataille (mais peut-être pas la guerre on verra dans quelques mois). On négocie sur combien de soldats aura l'armée de l'armistice : 200 000 ou 100 000, ou se...

le 11/08/2015 à 21:34
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merci ; bien d'accord avec vous ! d'ailleurs , Varoufakis ( et Godin ) sont ? curieusement ? bien coit .

à écrit le 11/08/2015 à 10:19
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Mis a part les mesures sur les impots, toutes les mesures structurelles annoncees sont celles qui auraient du etre mises en oeuvre il y a des annees, expliquant l'echec des precedents plans (comme la loi de 2010 sur l'assurance sante, qui n'a pas ete...

le 11/08/2015 à 13:05
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Vous voulez dire l'' achèvement du démantèlement de la santé? Parce qu'on a déjà "réformé" la santé et l'assurance: plus d'un dixième de la population est déjà privé de couverture sociale, et le reste de la population qui a encore un peu d'argent est...

à écrit le 11/08/2015 à 10:03
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On appelle "reformes" ce que l'on nous oblige a faire et "adaptation" a ce que l'on a choisi!

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