Le groupe bancaire français BNP Paribas est parvenu à dégager un bénéfice net de 901 millions d'euros au troisème trimestre, malgré les effets accrus de la crise financière sur ses comptes et la hausse de ses provisions, qui témoigne de la dégradation de la situation économique. Son résultat net est en baisse de 55% par rapport au troisième trimestre 2007. Ce recul s'explique notamment par l'aggravation de la crise financière après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers le 18 septembre.

BNP Paribas reconnaît ainsi que "l'impact direct de la crise financière est très supérieur à celui des trimestres précédents" puisqu'il s'élève à 1,6 milliard d'euros, dont 512 millions imputables à Lehman, soit très nettement plus que la Société Générale qui a présenté ses comtes lundi. En outre, "du fait de la dégradation de l'environnement économique", les provisions pour créances douteuses ont fortement progressé: elles atteignent près de 800 millions d'euros, soit près du double de leur niveau de 2007.

Cette hausse des provisions concerne la banque de financement et d'investissement (BFI), le crédit à la consommation (en Espagne et en Europe de l'Est) et BancWest, sa filiale aux Etats-Unis. Signe de sa résistance à la crise, le groupe a toutefois réalisé un produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) de 7,614 milliards d'euros, en baisse de seulement 1% par rapport à la même période de 2007.

Dans la banque de détail en France, la croissance des encours de crédit (+10,5%) et de dépôts (+9,2%) reste soutenue, tandis que 50.000 comptes à vue de particuliers ont été ouverts ce trimestre. Dans la branche gestion d'actifs, la collecte nette reste positive, à 7,4 milliards d'euros. Le résultat de la BFI, qui concentre l'essentiel des effets de la crise, est tout juste positif (38 millions) malgré des revenus en hausse de 4,6% sur ce pôle, à plus de 2 milliards.
 

La banque rappelle que l'acquisition des activités de Fortis en Belgique et au Luxembourg début octobre et sa participation au plan de soutien français au secteur bancaire vont lui permettre de renforcer ses fonds propres. En échange d'une injection de 2,55 milliards, BNP Paribas s'est engagé à faire croître de 4% ses concours à l'économie en 2009.

Comme la Société Générale, BNP Paribas a précisé ne pas avoir usé des possibilités offertes par la réforme des normes comptables, qui doit permettre d'atténuer l'ampleur des dépréciations.Au 30 septembre, son ratio Tier One reste stable, à 7,6%.
 

Sur neuf mois, le résultat net part du groupe ressort à 4,387 milliards d'euros en baisse de 35% sur un an soit un bénéfice net par action de 4,7 euros (7,4 euros au 30 septembre 2007).