Priceminister veut doubler Ebay en France

« Il vaut mieux avoir en 2009 une croissance additionnelle qu'une rentabilité additionnelle. » Pierre Kosciusko-Morizet, le PDG fondateur du site d'e-commerce Priceminister, fait un choix stratégique offensif pour traverser l'année qui vient.

« On a un gros coup à jouer cette année », explique le jeune PDG (31 ans) du numéro deux français du commerce en ligne (derrière Ebay). « Les écarts se creusent quand le marché est étal ou en décroissance », analyse-t-il pour justifier sa décision d'« augmenter le budget marketing à un rythme supérieur à la croissance du chiffre d'affaires ». Son conseil d'administration a validé un budget marketing en hausse de 40 % cette année. Déjà en 2008, Priceminister a gonflé de 40 % ses dépenses marketing pour un chiffre d'affaires en hausse de 30 %. Dans un marché publicitaire frappé par la crise, y compris sur Internet, Priceminister compte aussi profiter de la baisse des coûts. « Les négociations sont en faveur des annonceurs actuellement, sauf chez Google où les prix augmentent encore un peu », constate le PDG. L'objectif de cette offensive est affiché: « Nous visons la place de numéro un en France en 2010. » En 2008, Priceminister a déjà réduit de moitié l'écart d'audience qui le séparait d'Ebay. En décembre, les deux concurrents comptaient respectivement 11,1 et 14,6 millions de visiteurs uniques (source Médiamétrie-NetRatings).

UNE AUBAINE

L'abandon du projet d'introduction en Bourse programmé en avril dernier aura finalement été une aubaine. « Nous pouvons nous permettre cette offensive commerciale parce que nous ne sommes pas en Bourse », reconnaît Pierre Kosciusko-Morizet, satisfait de ne pas être contraint à la transparence financière pour le moment. Sans compter le problème de motivation des salariés face à un cours de Bourse qui n'aurait sans doute pas échappé à l'effondrement général. Le projet d'une entrée en Bourse reviendra avec le prochain cycle, ne serait-ce que pour offrir de la liquidité à l'investisseur britannique 3i, entré au capital en 2005. En attendant, le développement se poursuit, notamment en Grande-Bretagne où Priceminister vient de se lancer par l'extension et la traduction de ses catalogues. Il a réalisé le mois dernier ses premiers investissements publicitaires (achat de mots-clés) sur le plus gros marché européen de commerce en ligne. Jean-Baptiste Jacqu

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