Après Renault et en attendant Nissan, Mitsubishi Motors publie des résultats sans éclat

Alors que Renault a déjà présenté ses résultats du premier trimestre, ses alliés japonais dévoilent seulement leurs résultats annuels du fait de leur calendrier financier décalé. Mitsubishi vient ainsi de livrer des résultats en demi-teinte pour l'exercice 2023-2024, alors que Nissan doit en faire de même demain.
Mitsubishi dévoile ses résultats un jour avant ceux de Nissan le 9 mai.
Mitsubishi dévoile ses résultats un jour avant ceux de Nissan le 9 mai. (Crédits : AMIR COHEN)

Mitsubishi Motors, le troisième membre de l'alliance Renault-Nissan, a publié mercredi des résultats annuels. Sans être mauvais, ils laissent entrevoir une certaine stagnation qui devrait se retrouver encore lors de l'exercice 2024-2025. Le constructeur japonais a annoncé de nouveaux objectifs sans éclat, notamment à cause de la méforme du marché automobile en Asie du Sud-Est, sa principale zone de chalandise.

Pour son exercice 2023-2024, achevé le 31 mars, Mitsubishi Motors a publié un bénéfice opérationnel annuel de 191 milliards de yens (1,1 milliard d'euros au cours actuel), c'est-à-dire une stagnation complète par rapport à l'exercice précédent. Et ce malgré une augmentation sensible du chiffre d'affaires, qui croît de 13 %. De fait, le groupe perd près d'un point de marge opérationnelle et passe sous la barre des 7 %. Son bénéfice net sur l'ensemble de l'exercice s'est établi à 154,7 milliards de yens (926 millions d'euros), un résultat en baisse de 8% sur un an mais un peu meilleur que les prévisions.

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Des dynamiques contrastées

Cette morosité vient s'ajouter à celle de Nissan, qui publiera ses résultats demain. Fin avril, à la surprise générale, le constructeur japonais annonçait une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfices et de ventes pour l'exercice 2023-2024. Il prévoit ainsi un bénéfice net annuel de 370 milliards de yens (environ 2,25 milliards d'euros au cours actuel), contre 390 milliards de yens attendus précédemment.

Ces résultats contrastent avec ceux du dernier membre de l'alliance, Renault, qui a connu un premier trimestre 2024 (1er janvier-31 mars) en hausse, contrairement aux prévisions des analystes, avec une hausse des ventes avant même le lancement de ses grandes nouveautés comme les R5 et Scenic électriques, la Dacia Spring et une petite Alpine électrique. Surtout, le constructeur français a confirmé ses objectifs financiers d'atteindre une marge opérationnelle égale ou supérieure à 7,5% et de dégager un flux de trésorerie disponible d'au-moins 2,5 milliards d'euros.

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A l'Est, rien de nouveau

Pour 2024-2025, ce sera rebelote pour Mitsubishi Motors. Comme pour l'exercice écoulé, le constructeur anticipe une nouvelle détérioration de son bénéfice net (-7 %), avec un bénéfice opérationnel quasi stable et un chiffre d'affaires en légère hausse (+3 %). Il mise sur un rebond de ses ventes en volume, à 895.000 d'unités (+9,8%) après un petit repli de 2% en 2023/24 à 815.000 de véhicules écoulés.

Mitsubishi Motors espère notamment un redressement de ses ventes en Asie du Sud-Est, où il écoule près du tiers de ses véhicules. Ses volumes y ont chuté de 9 %, entraînant un recul des profits du constructeur dans la région, qui a ainsi fait les frais du marasme du marché automobile local, surtout en Thaïlande et en Indonésie.

Une « reprise graduelle » du secteur automobile en Thaïlande et Indonésie est « probable » dans la seconde moitié de son nouvel exercice, a estimé mercredi la marque au logo aux trois diamants. Elle espère ainsi une croissance de ses volumes de ventes de 16 % au cours de l'exercice 2024-2025 par rapport à celui qui vient de s'achever.

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Un retard à combler dans l'électrique

En retard dans l'électrification, Mitsubishi Motors a renoncé l'an dernier à continuer de produire en Chine, en raison de l'écroulement de ses ventes sur ce marché ces dernières années face à la concurrence devenue redoutable des constructeurs locaux, devenus les rois des véhicules électriques à bas prix. Une concurrence également redoutée par le géant japonais Toyota, qui s'est lancé dans de grands investissements pour combler son retard.

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Pour réduire ses coûts et en raison de ses ressources limitées, la conception de ses nouveaux modèles électrifiés repose en grande partie sur ses partenariats avec Renault et Nissan. En 2022, les trois alliés avaient annoncé un plan stratégique à 23 milliards d'euros pour remporter la bataille de l'électrification avec comme objectif de réussir à sortir 35 nouveaux modèles électriques d'ici à 2030.

Depuis, et comme ses deux grands alliés, Mitsubishi Motors ne s'interdit plus de nouer des collaborations au-delà de leur écosystème : il a ainsi annoncé jeudi explorer un partenariat dans les véhicules électrifiés en Thaïlande avec le conglomérat énergétique national PTT et sa filiale dans les véhicules électriques Arun Plus.

Il suit ainsi Nissan, qui avait annoncé en mars dernier un partenariat avec son concurrent de toujours, le constructeur japonais Honda. L'objectif : collaborer sur la production de composants clés pour les véhicules électriques (comme les batteries, par exemple) et les plates-formes logicielles automobiles. Une décision qui avait interrogé alors même que Renault compte développer ces mêmes activités, par le biais de sa filiale Ampere - dans laquelle Nissan compte investir jusqu'à 600 millions d'euros.

Avec AFP

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Commentaire 1
à écrit le 09/05/2024 à 8:59
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il est etonnant que lon parle de la reussite financiere des constructeurs mais jamais de leur produits qui sont de plus en plus mal fini voir pas fini du tout . Ce qui va interesser le lecteur c'est un petite etude sur le taux des pannes dis...

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