Le Conseil mondial de l'or parie sur une nouvelle croissance de la demande

La demande mondiale d'or, après avoir encore augmenté de 11% en rythme annuel au premier trimestre, devrait rester soutenue en 2011, dopée par l'appétit des investisseurs, la solidité de la consommation asiatique et les achats des banques centrales.
La Tribune Infographie / SSAULNIER

"La résistance des cours de l'or à la forte volatilité des matières premières (ces dernières semaines) témoigne de la solidité du marché, et nous anticipons une forte demande pour le reste de 2011" a pronostiqué ce jeudi Marcus Grubb, l'un des directeurs du Conseil mondial de l'or (CMO), l'institution qui regroupe les principaux producteurs aurifères du monde.

Selon l'institution, les incertitudes économiques persistantes, entourant notamment la croissance américaine et la crise des dettes européennes, devraient continuer de soutenir cette année encore les cours. Sur les trois premiers mois de 2011, la demande mondiale d'or s'est élevée à 981 tonnes, pour une valeur d'environ 44 milliards de dollars, contre 881 tonnes sur la même période en 2010.

15% des transactions recensées dans le monde ont été réalisées par les bijoutiers chinois

Très prisé pour son statut de valeur refuge et considéré comme un bon bouclier contre les menaces inflationnistes, le métal jaune a bénéficié au premier trimestre 2011 du robuste appétit des investisseurs, dont la demande s'est accrue de 26% à 310 tonnes, avec une hausse de 52% de la demande de lingots et médailles. Les ETF, fonds cotés en Bourse et adossés à des stocks physiques d'or, ont certes vu leur niveau de participation baisser de 56 tonnes, mais celui-ci restait supérieur à 2.100 tonnes fin mars, non loin de son niveau record atteint fin 2010 (2.167 tonnes). La demande pour la joaillerie a de son côté progressé de 7% au premier trimestre 2011, à 557 tonnes, avec un bond de 21%, à 143 tonnes, sur le seul marché chinois.

Les banques centrales en ont acheté autant en un trimestre qu'en neuf mois l'an passé

Enfin, les achats des banques centrales de janvier à mars ont grimpé à 129 tonnes, un chiffre supérieur au total des acquisitions réalisées sur les trois premiers trimestres de l'an dernier.
Les achats d'or par les banques centrales, en particulier dans les marchés émergents, devraient se poursuivre à un rythme soutenu, "celles-ci cherchant à diversifier leurs réserves avec un actif physique qui n'est adossé à aucun émetteur ou contrepartie", a ajouté le CMO.

De plus, la robuste consommation d'or en Inde et en Chine, les deux principaux marchés dans le monde, ne devrait pas se démentir, en dépit de prix plus onéreux. "En mars 2010, nous avions prédit que la demande chinoise d'or doublerait d'ici à 2020 (par rapport à 2010)" rappelle Albert Cheng, responsable de l'Asie orientale au CMO. Mais ce dernier souligne que "cet objectif pourrait être atteint bien plus tôt, grâce à la prospérité grandissante du pays et la montée de l'inflation".

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