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Bordet Frères s'apprête à fêter ses 150 ans. En un siècle et demi, l'entreprise, dont le site historique à Leuglay (Côte-d'Or) emploie 27 personnes, est devenu le premier producteur de charbon de bois à usage domestique, en France, depuis le rachat en 1996 du Comptoir cantalien de carbonisation, 35 salariés à Neussargues (Cantal). Ensemble, les deux sites fournissent 19.000 tonnes de charbon de bois, commercialisées essentiellement dans les grandes surfaces, où le groupe Bordet Maître Feux se positionne avec un produit haut de gamme, dépoussiéré, sans odeur ni fumée, avec un haut pouvoir calorifique. En 2008, le groupe a réalisé 15 millions d'euros de chiffre d'affaires, sans que la crise ait impacté son activité.
6.000 tonnes
Avec la création à Braize (Allier) de Carbo Briq, en septembre 2008, le groupe, associé ici au partenaire belge Carbo Bois, a décliné son savoir-faire pour les marchés anglo-saxons, où la briquette est le produit phare utilisé dans la cuisson au barbecue. La fabrication a débuté en novembre dernier, avec un objectif de 6.000 tonnes la première année, produites par 10 salariés.
Le process imaginé par Bordet Maître Feux, respectueux de l'environnement, vaut aujourd'hui au groupe de nouvelles perspectives de développement. « Notre procédé de carbonisation en continu, unique en Europe, est neutre pour l'environnement », insiste Henri Bordet, le président. La matière première, issue des débris de scierie, est traitée par pyrolyse. Les fumées émises sont récupérées pour alimenter le four de cuisson, en circuit fermé, les séchoirs et l'unité de cogénération qui fournit l'électricité.
C'est H&R Ingénierie qui, aujourd'hui, valorise le process auprès des sidérurgistes, et en premier lieu Vallourec & Mannesmann. Le spécialiste du tube sans soudure vient de mettre en service, au Brésil, son unité de carbonisation, à partir de bois d'eucalyptus, que le groupe français a développée à ses côtés. Le but : assurer la production d'un charbon d'origine végétale, dont l'utilisation reste le garant de la qualité finale de l'acier, sans nuire à l'environnement. « L'eucalyptus, moissonné, permet d'éviter la déforestation, et le process, lui, assure zéro rejet », résume Henri Bordet, qui a reçu cet été à Leugley un groupe de Brésiliens pour les former à l'utilisation de cet outil, qui a fait l'objet d'un dépôt de brevet. Alexandra Caccivio
la pme se positionne avec un produit haut de gamme, dépoussiéré, sans odeur ni fumée.
