Vers une indemnisation des victimes d'essais nucléaires français

Hervé Morin, ministre de la Défense, vient d'annoncer une prochaine loi sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans le Sahara et en Polynésie.

C'est un dossier lourd et sensible qui est en passe de se régler. Un projet de loi organisant l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français au Sahara puis en Polynésie entre 1960 et 1996 sera présenté en janvier, annonce ce mercredi le ministre de la Défense Hervé Morin. Une liste de maladies liées aux effets de la radioactivité sera reprise dans ce texte, et les demandes seront prises en compte en fonction d'un seuil d'exposition qui sera précisé dans un décret, a précisé le ministre.

Jusqu'ici, l'Etat français refusait de reconnaître officiellement le problème et les victimes étaient donc contraintes de saisir la justice et de démontrer au cas par cas le lien entre leur maladie et leur exposition à des radiations pour obtenir éventuellement des indemnisations. Hervé Morin précise dans Le Parisien que "le ministère de la Justice ne fera plus appel des décisions de justice qui lui sont défavorables".

Environ 150.000 personnes ont participé en tant que personnel civil et militaire aux 210 essais nucléaires français - dont une cinquantaine en atmosphère - réalisés au Sahara algérien entre 1960 et 1962, puis en Polynésie française, sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, entre 1966 et 1996. Le litige a provoqué de nombreux procès et depuis 2004, deux juges d'instruction parisiens du pôle de santé publique instruisent une information judiciaire pour "homicides involontaires et atteintes involontaires à l'intégrité physique" ouverte sur plainte de certaines victimes.

Le projet de loi ne permettra pas forcément d'indemniser automatiquement toute personne aujourd'hui malade et ayant travaillé sur les sites nucléaires. "Nous pourrons refuser l'indemnisation dans le cas de maladies dont la cause est liée à d'autres risques, comme le tabac et l'alcool. Nous voulons poser le principe d'une indemnisation des victimes mais seulement pour celles qui ont été exposées lors des essais", a expliqué Hervé Morin au Parisien.

Il explique le retard pris par la France pour l'indemnisation par "la place particulière du nucléaire en France" mais assure qu'un tournant va être pris. "Nous devons reconnaître aujourd'hui les victimes, presque tous les Etats l'ont fait, la France ne doit pas déroger à cette règle".

Le phénomène est mal connu concernant la France, seules des études épidémiologiques limitées ayant été menées en Polynésie. Un rapport parlementaire remis en 2001 a conclu que les conséquences sanitaires y étaient "dérisoires", comparé aux Etats-Unis et à l'ex-URSS.

 

Commentaires 8
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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voila enfin que la france reconnais cela je suis un ancien de mururoa mais je pense que c est grace a l association l AVEN aussi qui a mené plusiurs fois des proces a terme

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et c'est aujourd'hui que les institutions s'en inquiètent ? Elle est longue à mettre en route leur bonne conscience !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Quand on prend en charge de responsabilités politiques, ce qui permet periodiquement une democratie, ce n'est surtout pas pour utiliser des moyens dictatoriaux et imposer aux concitoyens un silence oppressif sur des sujets delicats. Eux ont donné le ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je suis née en 1960 à Colomb Béchar ( ALGERIE ) !!! Est-il possible de savoir si il y a eu des essais nucléairs dans cette zone ?Juste pour savoir si il y avait un risque pour ma santé ? Merci de me répondre par mail : [email protected]

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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j'espère que l'état français reconnaitra que si mon père est mort à l'age de 26 ans c'est bien la faute des essais nucléaires et non d'une excuse qu'ils vont me sortir du chapeau, on ne meurt pas d'un cancer généralisé à cet age par le fruit de la na...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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mon père a fait son service militaire à Colomb Bechar entre 1963 et 1965. Il serait interessant de savoir s'il est normal qu'il soit mort d'un cancer à 47 ans. Que les autorités prennent leurs responsabilités

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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fille de BL. Mon père a travaillé pendant 36 mois au sahara, quand il rentre d'Algérie c'était un vieillard (affaibli et amaigri) il a souffert pendant 11 ans, BL est mort à 42 ans. Pour sa mémoire sa famille se bat et se battra jusqu'au bout - que j...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Mon père a fait les colonnies et surtout était à rururoa il est mort en rentrant rapatrié sanitaire val de grace et bégin comment constituer un dossier

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