Eric Woerth nie avoir reçu de l'argent de Liliane Bettencourt

Ce jeudi, Eric Woerth, le ministre du Travail a nié avoir touché de l'argent de la femme la plus riche de France. Cette déclaration fait suite au rebondissement spectaculaire dans l'affaire Bettencourt, qui laisse entendre une intervention de l'Elysée et le financement de personnalités de l'UMP.

Le ministre du Travail, Eric Woerth, dont le nom est cité dans des enregistrements réalisés à l'insu de Liliane Bettencourt, a déclaré sur RTL " je n'ai pas touché d'argent" de sa part, comme le laisseraient entendre des conversations. Il a également ajouté : "je ne sais même pas de quoi il s'agit".

Interrogé par Mediapart, Eric Woerth avait déjà conteste toute implication dans l'affaire. Il est aussi question dans les enregistrements de placements financiers à Singapour et de la succession de Liliane Bettencourt . Son gestionnaire de fortune lui rappelle qu'elle a fait de François-Marie Banier son légataire universel.Il a expliqué que son nom apparaît parce que son épouse travaille tout simplement dans le "family office de Madame Bettencourt". Il a également précisé :  "elle ne le dirige pas, elle y travaille". Florence Woerth est directrice des investissements de la société Clymène, la structure de gestion financière des actifs de Liliane Bettencourt.

Par ailleurs, Eric Woerth, trésorier de l'UMP, juge "possible qu'il y ait eu des dons dans le cadre de la campagne" pour les élections régionales des 14 et 21 mars. "La loi le permet. Tout Français peut contribuer à la vie d'un parti politique", a-t-il déclaré.

Des interventions présumées de l'entourage de Nicolas Sarkozy en faveur de Liliane Bettencourt dans le procès qui l'oppose à sa fille et des dons financiers à plusieurs personnalités de la majorité, dont Eric Woerth et Valérie Pécresse, sont évoqués dans ces échanges enregistrés clandestinement sur un dictaphone par un ancien maître hôtel.

Ces enregistrements clandestins de Liliane Bettencourt, actionnaire principale du géant des cosmétiques L'Oréal,ont été remis à la police par l'avocat de sa fille. "Ces documents audio, dont Mediapart a pris connaissance, révèlent diverses opérations financières destinées à échapper au fisc, des relations avec le ministre Eric Woerth et son épouse, ainsi que les immixtions de l'Elysée dans la procédure judiciaire" expliquent Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, journalistes à mediapart.

Publiés mercredi par le site Mediapart, ces enregistrements réalisés dans son bureau par un employé de maison mécontent, peuvent laisser penser que la femme la plus riche de France est dans un état de faiblesse psychologique.

Me Olivier Metzner, l'avocat de la fille Liliane Bettencourt, Françoise Meyers-Bettencourt, a déclaré à Reuters que sa cliente avait obtenu les enregistrements sans payer et en a confirmé le contenu. "Il y a un salarié de la famille Bettencourt, écoeuré de ce qui se passait (...), qui a pris quelques précautions. Mme Meyers les a remises aux services de police pour qu'il en soit fait l'utilisation qu'elles méritent", a expliqué l'avocat qui défend également Jérome Kerviel dans le proécès qui oppose l'ex-trader à la Société Générale.

Me Georges Kiejman, avocat de Liliane Bettencourt, confirme le contenu de ces documents mais n'exclut pas une falsification. Il a annoncé qu'il se constituerait partie civile dans l'enquête ouverte sur les enregistrements pour "atteinte à la vie privée" : "Je trouve que le procédé est scandaleux, en plus il peut se prêter à toutes les falsifications".

Françoise Meyers-Bettencourt cherche à faire condamner pour "abus de faiblesse" le photographe François-Marie Banier, à qui sa mère, âgée de 87 ans, a fait plusieurs dons qui lui auraient permis d'accumuler près d'un milliard d'euros. Liliane Bettencourt se dit saine d'esprit et rejette les arguments de sa fille qui la dit irresponsable.

Le procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) Philippe Courroye a classé sans suite la plainte de Françoise Meyers le 3 septembre 2009, mais en vain. Après une citation directe, le photographe sera quand même jugé en juillet prochain.

Un soutien financier à Valérie Pécresse, Eric Woerth et Nicolas Sarkozy ?

Dans les conversations entre Liliane Bettencourt et son gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, on entend le 21 juillet 2009 ce dernier évoquer une rencontre avec Patrick Ouart, "le conseiller juridique, à l'Elysée, que je vois régulièrement pour vous".
"Il m'a dit que le procureur Courroye allait annoncer le 3 septembre, normalement, que la demande de votre fille était irrecevable. Donc classer l'affaire. Mais il ne faut le dire à personne, cette fois-ci", dit Patrice de Maistre.
Une autre rencontre ultérieure avec Patrick Ouart est évoquée dans une autre conversation par Patrice de Maistre et il se dit confiant pour un futur procès en appel, car, dit-il, "on connaît très, très bien le procureur. Donc c'est bien".
Une autre conversation aborde la question d'un soutien financier à des personnalités de la majorité, dont la candidate UMP pour les régionales en Ile-de-France Valérie Pécresse.
"Elle va perdre mais il faut que l'on montre votre soutien. Le deuxième, c'est le ministre du Budget (à l'époque il s'agit Eric Woerth - NDLR). Il faut aussi l'aider. Et le troisième, c'est Nicolas Sarkozy", dit Patrice de Maistre à l'adresse de Liliane Bettencourt .

L'Elysée s'est refusé à tout commentaire. "Il y a une procédure judiciaire en cours. Nous n'avons aucun commentaire à faire", a-t-on dit à la présidence.

Interrogé par Mediapart, Eric Woerth conteste déjà  toute implication dans l'affaire. Il est aussi question dans les enregistrements de placements financiers à Singapour et de la succession de Liliane Bettencourt . Son gestionnaire de fortune lui rappelle qu'elle a fait de François-Marie Banier son légataire universel.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.