Petit trou d'air pour l'industrie française

Le moral des industriels français (en photo François Fillon et Christian Estrosi en visite chez Saint Gobain) s'est légèrement replié en juin, perdant deux points pour s'établir à 95 points, avec des carnets de commandes toujours jugés peu fournis, selon l'Insee. Selon les directeurs d'achats, la croissance de l'activité ralentit dans l'industrie, tandis que le secteur des services se porte mieux.

Petit trou d'air pour l'industrie manufacturière française en juin (en photo le Premier ministre François Fillon et le ministre de l'Industrie Christian Estrosi en visite chez Saint Gobain) . Le climat des affaires s'est replié légèrement pour le mois en cours, selon l'enquête de conjoncture publiée ce mercredi par l'Insee. L'indicateur synthétique du climat des affaires a perdu deux points à 95, son premier repli depuis février. L'indicateur du climat des affaires dans son ensemble, en ajoutant les services, le bâtiment, le commerce de gros et le commerce de détail, a cédé un point à 96, le chiffre de mai ayant été révisé en hausse d'un point à 97.

"Selon les chefs d'entreprise interrogés en juin 2010, la conjoncture industrielle s'est légèrement dégradée", indique l'Insee dans son communiqué, en notant que son indicateur synthétique dans l'industrie se situe cinq points en dessous de sa moyenne de longue période. Si les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment que leur activité passée est restée dynamique, toujours à un niveau supérieur à sa moyenne de longue période, les perspectives personnelles de production pour les prochains mois "se détériorent sensiblement".

Le solde mesurant les perspectives personnelles de production est passé de +3 en mai à -7 en juin, leur niveau le plus bas depuis août 2009. "Les stocks de produits finis continuent de se reconstituer et atteignent un niveau jugé proche de la moyenne. En revanche, les carnets de commandes sont toujours considérés comme peu fournis, y compris les carnets étrangers même si ceux-ci se regarnissent", précise encore l'Insee.

Par ailleurs, si la croissance a légèrement accéléré en juin dans le secteur français des services, elle a ralenti pour le deuxième mois d'affilée dans l'industrie, selon l'enquête PMI réalisée par Markit Economics auprès de 750 entreprises.

L'indice d'activité dans les services s'est hissé à 61,6 en version préliminaire contre 61,4 en mai, soit son meilleur niveau depuis août 2006 et bien au-dessus de la barre de 50 qui marque la frontière entre expansion et contraction. Dans l'industrie, l'indice "flash" s'est replié à 54,9, au plus bas depuis février, contre 55,8 en mai. L'indice composite - qui intègre services et industrie - est resté stable à 60,1, son meilleur niveau depuis août 2006.

Pour Chris Williamson, économiste chez Markit, les données du mois de juin sont compatibles avec une croissance du PIB de l'ordre de 0,6% ou 0,7% au deuxième trimestre avant un fléchissement prévisible dans la deuxième moitié de l'année. Les plans de restriction budgétaire annoncés par plusieurs pays européens, dont la France, risquent d'impacter la demande tandis que les tensions sur les marchés financiers peuvent amener les banques à restreindre leurs crédits au détriment de l'investissement, fait valoir l'économiste. "Si les industriels s'inquiètent sur la tendance de leurs ventes dans les prochains mois, ils vont freiner les embauches, ce qui risque de limiter la hausse de la demande intérieure", selon lui.

Les commandes nouvelles reçues par les sociétés du secteur privé ont augmenté en juin pour le onzième mois consécutif, grâce à une hausse de la demande et à une amélioration des conditions de marché. Mais si la croissance des nouvelles affaires a accéléré dans les services, elle a ralenti dans l'industrie, reflétant la plus faible hausse des commandes à l'export depuis quatre mois.

De son côté, l''emploi mesuré par l'indice composite a progressé pour le deuxième mois consécutif, avec un taux d'expansion faible mais sans précédent depuis mai 2008. Dans les services, la croissance de l'emploi a atteint un plus haut en 36 mois, alors que l'industrie a connu ses plus fortes baisses d'effectifs depuis cinq mois. 

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