Travaux publics en France : 45.000 emplois menacés à court terme

La Fédération nationale des travaux publics (FNTP), qui représente 8.000 entreprises et 300.000 salariés, lance un cri d'alarme.

La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) revoit en baisse sa prévision de chiffre d'affaires du secteur en 2010 et prévient que 45.000 emplois sont menacés d'ici la fin de l'année. La FNTP, qui représente 8.000 entreprises et 300.000 salariés, table désormais sur une baisse de 3% du chiffre d'affaires du secteur sur l'ensemble de 2010, alors qu'elle l'attendait jusqu'ici stable autour des 38 milliards d'euros estimés pour 2009.

"(Nous avons) chiffré l'écart entre l'évolution du chiffre d'affaires et l'évolution de l'emploi", a déclaré le président de la fédération, Patrick Bernasconi, au cours d'une conférence de presse. "A productivité constante, il y a actuellement un sureffectif de 45.000 emplois."

"En l'absence totale de visibilité pour l'activité des travaux publics dans les 18 mois qui viennent (...) ma responsabilité, si rien ne change, sera d'engager les entreprises à anticiper une réduction de leur activité en procédant aux ajustements nécessaires dans la perspective de sauvegarder à moyen terme leur entreprise", a-t-il ajouté.

L'an dernier, le secteur des travaux publics a supprimé 4.000 emplois salariés et 9.000 postes d'intérimaires. Au total, la baisse du chiffre d'affaires atteindrait 15% sur les trois années 2008-2009-2010.

Patrick Bernasconi a insisté sur les inconnues qui demeurent concernant le financement de plusieurs grands travaux en raison des économies budgétaires et a appelé l'Etat à donner davantage de visibilité au secteur.

La profession souffre aussi de l'attentisme des collectivités locales sous l'effet conjugué des élections régionales de mars dernier et des inquiétudes soulevées par la réforme de la taxe professionnelle.

Les collectivités locales pèsent pour moitié dans le chiffre d'affaires du secteur des travaux publics.

Côté bâtiment, les pronostics 2010 sont du même ordre de grandeur. Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), estime que le volume d'activité dans son secteur devrait baisser de 3% en 2010, après une contraction de 8% en 2009.

Il craint aussi qu'après avoir tenté de limiter au maximum les suppression d'emplois l'an dernier, ressorties malgré tout à 50.000 sur un effectif de 1,3 million, le bâtiment ne puisse échapper cette année à une correction.

"On annonce une baisse de 30.000 emplois en moins en 2010", a-t-il indiqué lundi dans un entretien téléphonique à Reuters. "Mais ce chiffre peut être augmenté s'il y a un rattrapage du décalage qui vient de se produire entre une baisse de la demande forte et un maintien global de l'effectif."

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