Journée d'action confirmée par l'intersyndicale le 23 novembre

L'intersyndicale est déterminée à poursuivre sa lutte contre la réforme des retraites, elle a annoncé lundi soir un programme de mobilisation à minima pour une neuvième journée d'action le 23 novembre.
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Tout en réaffirmant sa détermination à lutter contre la réforme des retraites, l'intersyndicale, dans laquelle des fissures se font jour, a acté lundi soir un programme de mobilisation a minima pour le 23 novembre. Pour cette neuvième - et probablement dernière - journée d'action interprofessionnelle, cinq des sept syndicats membres de l'intersyndicale appellent à des "actions multiformes" localement mais pas à des manifestations nationales. Les modalités exactes sont renvoyées aux "organisations territoriales et professionnelles", qui pourront décider de faire des rassemblements, des meetings, des conférences de presse, des manifestations ou appeler à des arrêts de travail.

"Rester visible, rester mobilisés, rester en intersyndicale avec des formes adaptées qui parlent aux salariés", c'était l'objectif et il est atteint, s'est félicitée Laurence Laigo, de la CFDT, qui ne veut plus entendre parler de grève. Les membres de l'intersyndicale, qui doivent se retrouver le 29 novembre pour faire le point, veulent travailler en parallèle à une "plate-forme commune" plus large que les retraites, englobant l'emploi, des jeunes et des seniors, la pénibilité, les conditions de travail ou les salaires. Au terme d'une réunion de près de trois heures au siège de la CGT, la CFE-CGC et la CFTC n'ont pas signé l'appel commun, prenant soin d'expliquer qu'il ne fallait pas y voir le signe d'une implosion de l'intersyndicale.

Simplement, a plaidé Joseph Stouvenel de la CFTC, "des appels aux arrêts de travail, ça ne nous semblait plus adapté". "Le combat n'est pas fini", a renchéri Carole Couvert, qui représentait la CFE-CGC, mais son syndicat voulait "sortir des manifestations pour porter nos revendications". A l'unisson avec les six autres confédérations, la CFE-CGC a insisté sur la "responsabilité" des syndicats dans la conduite de ce mouvement "exceptionnel". La huitième journée de mobilisation, samedi, a connu un net reflux avec 1,2 million de personnes selon la CGT et 375.000 manifestants selon la police, soit trois fois moins qu'au plus fort du mouvement cet automne contre le projet de loi qui repousse l'âge légal de la retraite à 62 ans.

"Nous restons ensemble"

Malgré cette décrue, les syndicats refusent de parler de résignation ou de renoncement, estimant avoir remporté la bataille de l'opinion. "Nous avons changé la donne par cette mobilisation sociale", a estimé la secrétaire générale de Solidaires, Annick Coupé. "La légitimité est du côté de ceux qui luttent, le rapport de force est du côté des syndicats. Le gouvernement et le patronat peuvent se réjouir de promulguer la loi mais pour autant je pense qu'ils auraient tort de penser qu'ils en ont fini avec le mouvement", a-t-elle ajouté lors de la conférence de presse commune.

Le Conseil constitutionnel doit se prononcer mardi ou mercredi sur la réforme des retraites. Cela ouvrirait la voie, en cas de feu vert, à une promulgation rapide par Nicolas Sarkozy, ce qui fait basculer le mouvement social dans une autre séquence pour la CFDT et l'Unsa quand la CGT s'est fixé pour horizon l'entrée en vigueur de la loi, en juillet.

Avec la journée du 23 novembre, "et d'une, nous indiquons que jusqu'au bout nous ne sommes pas d'accord (sur la réforme des retraites), et de deux nous restons ensemble et de trois l'intersyndicale continue son travail sur des questions essentielles" telles que l'emploi des jeunes et des seniors, a justifié Jean Grosset, de l'Unsa. Cette transformation du mouvement pour aller vers des mobilisations semblables à celles qui avaient jalonné l'hiver 2009, en pleine crise économique, a signé le départ de Force ouvrière. Le syndicat de Jean-Claude Mailly, qui parle désormais ouvertement de "gâchis" dans la gestion du conflit, a refusé de prendre part à l'intersyndicale, dont il ne faisait pas formellement partie même s'il s'était joint à tous les appels à la mobilisation "Force ouvrière ne saurait s'engager ni dans une stratégie d'oubli ou d'épuisement", a déclaré la confédération, qui militait depuis le printemps pour une journée de grève générale. Parler de l'emploi des jeunes, des seniors, du pouvoir d'achat relève de "l'opération de diversion à laquelle nous refusons de nous livrer", a souligné le secrétaire confédéral Jacques Valladon. 

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