Immobilier : les pistes de l'OCDE pour mettre fin à la bulle

Dans un rapport publié ce lundi, OCDE estime qu'il faut fluidifier le marché immobilier. Ses auteurs plaident notamment pour la mise en place d'aides personnelles sous conditions de ressources. Pour améliorer le logement des plus défavorisés, l'institution prône un soutien direct dans les zones où le manque de logements sociaux est le plus criant.
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Dans son dernier rapport sur l'économie française, l'OCDE ne se contente pas d'inviter le gouvernement français à assainir les dépenses publiques. Ses auteurs abordent un sujet - le logement - qui devrait passionner les Français confrontés depuis la fin des années 90, à une hausse des prix de l'immobilier jusqu?ici ininterrompu, à de rares exceptions près.

Soulignant que le logement "joue un rôle de premier plan dans l?économie de par son importance pour la dépense et le patrimoine des ménages, le bien-être, et aussi en raison de ses retombées sur les performances scolaires et l?emploi, et sur le cycle d?activité", les auteurs de ce rapport se sont notamment penchés sur la politique publique du logement déjà engagée et à venir. Et ils formulent quelques propositions pour améliorer la fluidité du marché. C'est en effet à leurs yeux à la fois la principale cause de la forte inflation des prix observée depuis la fin des années 90 et de l'augmentation du nombre des mal logés. Ces derniers représentent aujourd'hui  5,5% de la population française, soit 3,4 millions de personnes environ !

Instituer des plafonds de ressources pour les aides publiques

Pour résoudre ces problèmes, l?OCDE préconise de modifier en profondeur la politique publique du logement, dont le budget s?est, d'après cette institution, élevé à 37 milliards d?euros en 2008. Elle suggère trois pistes. D'abord, la mise en place d?aides personnelles sous conditions de ressources, "instrument le plus efficace car permettant un meilleur ciblage" ; un soutien direct à l?offre dans les zones tendues, "notamment via le secteur social qui devrait se concentrer sur les ménages défavorisés". Parmi ces zones tendues, on trouve notamment Paris, où l'on recense environ 40.000 logements sociaux et sa périphérie où la réserve foncière est très limitée.

Faire en sorte que les logements sociaux soit occupés par ceux qui en ont besoin

Enfin, l'OCDE propose la réduction de certaines entraves aux mécanismes de marché. Les auteurs de l'étude invite les pouvoirs publics à  rendre l?offre plus réactive, le marché plus fluide et transparent, "en limitant les nombreuses distorsions induites par la réglementation, notamment celles relatives à l?urbanisme et au crédit à l?habitat, la fiscalité et les subventions". Un exemple : "le fonctionnement actuel du logement social et les réglementations de loyer du secteur privé sont doublement inéquitables", avance l?OCDE. "D?abord, parce que n?étant pas correctement ciblés, ils ne profitent pas nécessairement à ceux qui en ont le plus besoin. En effet, on estime que l?offre de logements à bas loyers est d?environ 3.2 millions, répartis en 2.5 millions de logements du secteur locatif social et à 700.000 du secteur locatif privé", précise l?organisation.

Il faudrait selon l'OCDE que cette offre soit quantitativement suffisante au regard du nombre de 2.8 millions de ménages locataires pauvres, c?est-à-dire ceux dont les revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian. Or les auteurs de cette étude le soulignent : "Ces logements ne sont pas nécessairement occupés par des ménages pauvres". Et ils citent quelques chiffres : "L?Enquête nationale logement 2006 a montré que dans le secteur social, seulement 900.000 ménages parmi les 1.4 millions de locataires pauvres étaient dans les 2.5 millions de logements à bas loyer et que dans le secteur privé 200 000 seulement des 1.4 millions de locataires pauvres habitaient dans les 700 000 logements à bas loyer" 

Commentaires 23
à écrit le 03/06/2011 à 21:26
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et l OMC va bientot nous proposer les Kolkhozes et les plans quinquennaux pour contourner la loi du marche

à écrit le 12/04/2011 à 16:12
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Proposition intéressante pour accentuer la ghettoïsation sociale...

à écrit le 12/04/2011 à 11:20
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Avec 50 millions de français la France serait une vraie Suisse ! Quel BEAU pays !

à écrit le 12/04/2011 à 9:01
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Quand je lis que les aides devraient encore être plus plafonnées « sous condition de ressources », ça m?énerve. Jeune, atteinte d?une maladie chronique grave, ma banque me propose de m?assurer à 5,5% ou 6%, en gros 15 fois le prix du marché, c?est us...

à écrit le 12/04/2011 à 8:35
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Les bailleurs privés sont les Thénardier du XXI siècle...Il n'y aura pas grand monde pour pleurer sur leur sort.

le 12/04/2011 à 9:07
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+ 1000000

à écrit le 12/04/2011 à 8:06
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La rédaction, au travers du titre ce cet article, reconnaîtrait-elle qu'il y a bel et bien une bulle immobilière en France ? et, à vous lire, avec un début à la fin des années 90 ? Parce que de mémoire, je ne l'ai pas encore vu affichée de façon t...

à écrit le 12/04/2011 à 7:58
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Les lois socialistes pour surprotéger les locataires conduisent à 2 millions de logements vacants. Du coup il faut sans cesse inciter financièrement à en construire de nouveaux qui tôt ou tard ne seront plus loués car avoir un locataire qui ne paie p...

le 12/04/2011 à 11:10
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"il serait tellement plus simple et moins couteux pour l'état de se porter caution..." J'en déduis d'un tel raisonnement que lorsque le locataire paye normalement ces loyers, la rentabilité générée est engrangée (à juste titre) par l'investisseur ...

le 12/04/2011 à 12:01
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Et les pratiques surprotègent les propriétaires: cautions, avoir les revenus correspondants à 4 fois le loyer, un papier de l'employeur s'engageant à ne pas licencier (là c'est n'importe quoi , ou comment les petits propriétaires souvent de droite dé...

à écrit le 12/04/2011 à 7:09
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La crise du logement actuel, inouïe en temps de paix, n'est que le fruit de lois et mesures "bien pensantes", socialistes dans le mauvais sens du terme (lois 1948, Quillot, Scellier, protection consommateur, surendettement, fiscalité immobilière,...)...

à écrit le 12/04/2011 à 0:30
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La France a une croissance démographique forte pour un pays Européen ... nous serons bientôt 70 millions, il n'y a plus de terrains disponibles sauf en Lozére et dans la Creuse ... Donc il va falloir revoir les règles d'urbanisme et surtout construir...

à écrit le 11/04/2011 à 17:24
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Personne n'ose évoquer le scandale de la loi sur le logement et sur la protection des consommateurs. Aucun média n'ose écrire sur le calvaire des particuliers bailleurs victimes de leur locataire défaillant. La durée et le coût de l'expulsion d'un l...

le 11/04/2011 à 18:38
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merci Daniel, enfin une vérité

le 11/04/2011 à 18:48
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Ce que vous dites, tout le monde le sait ! Avant tout investissement, il faut évaluer les risques et les avantages, chose que vous avez surement oubliez de faire. Mais ne vous en faites pas, vous n'êtes pas le seul, loin de là ! Qui n'a jamais entend...

le 11/04/2011 à 19:30
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Ils ne parlent pas de ces situations dans les publicités sur la loi Scellier, ni dans les numéros spéciaux des magasines "Immobilier : c'est le moment d'acheter". Bizarre, non ?

le 11/04/2011 à 19:54
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il existe des assurances defaut de paiement locataires, servez vous en!

le 11/04/2011 à 22:20
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Je vous file un tuyau : vous pouvez vendre si vous ne supportez plus d'être un bénévole dans l'immobilier. Si être propriétaire bailleur était en général une mauvaise affaire, les biens seraient revendus, et les investisseurs dans la pierre n'exister...

le 12/04/2011 à 4:40
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Si l'investissement en logements privés était réellement un bonne affaire, il existerait moult sociétés sur ce créneau. Vous en connaissez, vous, des sociétés du CAC40 ou du SBF120 dont l'objet est de posséder et de louer des appartements à d...

le 12/04/2011 à 7:26
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CharlesC, le patrimoine des banques et des assureurs est énormément investi en immobilier locatif pour particuliers, et ils me semble qu'ils reprsentent une part importante du CAC. Quand aux SCPI, il y a plus de demande que d'offre aujourd'hui !

le 12/04/2011 à 8:09
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Merci Daniel R Seul la loi rend l'huissier nécessaire et légalise ce monopole permettant cette arnaque. De ce que j'ai pu voir, dans une étude d'huissier, il y a n grouillots qui font le travail demandé : par exemple un commandement de payer et, ce q...

le 12/04/2011 à 8:12
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Surprenant! Les banques et les assureurs louent des biens leur appartenant à des particulier? ou ça? "Patrimoine énormément investi en immobilier locatif??" 1%, 5%, 10% , 20%, 30% ? Bien en peine de trouver une valeur fiable

le 12/04/2011 à 13:27
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Environ 5%, contre un peu plus de 12%, les institutionnels se sont dégagés de l'habitation.

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