Ouverture d'une enquête après le suicide d'un salarié chez France Télécom

Un salarié chez France Télécom s'est donné la mort en s'immolant par le feu mardi. Une enquête devrait faire "toute la lumière" sur le drame, selon la direction du groupe. Selon le fils aîné du salarié, le suicide de son père était "lié à son travail".
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Le suicide mardi près de Bordeaux d'un salarié de France Télécom-Orange de 57 ans qui s'est immolé par le feu sur un parking de l'entreprise, ravive une plaie chez les salariés du groupe, marqué par une vague de suicides à partir de 2008 jusqu'en septembre 2010.

"Nous sommes bouleversés d'apprendre le décès d'un salarié de l'agence professionnelle de Bordeaux qui a mis fin à ses jours en s'immolant par le feu ce matin sur le parking de l'agence entreprise de Mérignac" en Gironde, a indiqué la direction du groupe à l'AFP, annonçant la mise en place d'une cellule psychologique. Le fils aîné du salarié, joint par l'AFP par téléphone, a affirmé que le suicide de son père était "lié à son travail".

La directrice exécutive d'Orange France, Delphine Ernotte, et le directeur des ressources humaines, Bruno Metling, se sont rendus sur place et ont annoncé qu'une enquête serait diligentée pour faire "toute la lumière" sur le drame.

L'homme qui s'est suicidé était père de quatre enfants, a indiqué à l'AFP Sébastien Crozier (CFE-CGC/Unsa), ajoutant, la voix tremblante: "c'est l'horreur absolue". Le salarié était représentant du personnel pour la CFDT, et était "préventeur", c'est-à-dire chargé des conditions de travail, de l'hygiène et de la sécurité. Pour SébastienCrozier, il faisait partie des "gens qui ont été brisés par la période Lombard", du nom de l'ancien PDG.

Nommé en 2005, Didier Lombard avait dû céder les rênes opérationnelles du groupe en mars 2010 à Stéphane Richard après avoir été fragilisé par une vague de plus de trente suicides entre janvier 2008 et fin 2009, au sein du groupe de quelque 100.000 salariés en France. Au plus fort de la controverse, il avait parlé d'une "mode du suicide".

Le système de management mis en place à partir de 2004 pour inciter au départ 22.000 salariés en trois ans, avec notamment des mobilités contraintes, avait été mis en cause.

Selon François Deschamps (CFE-CGC/Unsa), le salarié avait "mal vécu" le fait "de changer souvent de poste" ce qui l'avait contraint à vendre sa maison.

Pour la CFDT, le déplacement du DRH "est quand même une marque de prise en compte" de la part de la direction, qui depuis l'arrivée de Stéphane Richard a mis en place un "Nouveau contrat social" pour lutter contre le mal-être des salariés.

"On avait réussi à beaucoup calmer les choses. Et là, une immolation par le feu, c'est ultra-violent", a déploré Sébastien Crozier. Christian Mathorel (CGT) a toutefois jugé que ce suicide était "la démonstration que tout n'est pas réglé à France Télécom".

Pour SUD, "la page de la crise sociale est loin d'être tournée. Il faut mettre un terme à cette série noire", FO jugeant de son côté que "les efforts réalisés par la nouvelle direction générale sont incontestables, mais (que) la capacité du management local à faire vivre le changement reste limitée".

"Peut-on toujours détecter quelqu'un en période de fébrilité dans une entreprise de 100.000 salariés? Peut-on être infaillible? La preuve que non", a reconnu sur place Delphine Ernotte. Pour elle, "si ce drame devait renforcer quelque chose, c'est notre détermination qu'il faut poursuivre dans la voix engagée avec Stéphane Richard et continuer cette reconstruction".

Selon un décompte de l'Observatoire du stress et des mobilités forcées, créé par des syndicats du groupe, il y a eu un suicide en 2011 et 27 en 2010. La direction ne tient pas de décompte.

L'organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé à 17 en 2006 le taux de suicide pour 100.000 habitants.

Commentaires 7
à écrit le 27/04/2011 à 17:17
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Effectivement, le climat n?est pas pire qu?ailleurs et se la couler douce n?est pas responsable. Mais il y a 20 ans j?étais dans le vrai privé, les cadences étaient autre, les salaires des dirigeants et les dividende aussi. C?est la confiscation des ...

à écrit le 27/04/2011 à 15:34
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beaucoup de bruit pour rien .SI on rapporte le nombre de suicides au nombre de salariés,il n'est pas supérieur aux entreprises du privé mais les syndicats y sont beaucoup plus puissants

à écrit le 27/04/2011 à 13:08
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Vous êtes petit et ridicule avec votre censure la Tribune.

à écrit le 27/04/2011 à 12:05
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obligation de justifier son travail comme dans le privé est insupportable après tant d année de laxisme ........dans les entreprise prives il y a malheureusement des suicides MAIS ils restent sous médiatises......COMME QUOI ??...

à écrit le 27/04/2011 à 9:25
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Je suis dans cette entreprise et je pense que ce n?est pas prêt de s?arrêter car les conditions sont toujours favorables à ce genre d?évènement (une pensée à ce collègue et sa famille). Les objectifs sont les objectifs et ils ne sont pas négociables ...

le 27/04/2011 à 12:42
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SI VOUS ETE COURAGEUX inutile de deprimer il vous faut voir ailleur et ,,,

à écrit le 27/04/2011 à 7:43
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Breton et Lombard et les cadres dirigeants du groupe France Telecom ainsi que les dirigeants politiques au pouvoir devraient être traduits devant des tribunaux ad hoc pour avoir organisé la déconfiture de l'entreprise qui passera aux mains de groupes...

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