Adieu aux détecteurs de radars, bienvenue aux avertisseurs de "zones de danger"

Tous les détecteurs de radars vont se transformer d'ici mi-décembre en "assistants d'aide à la conduite" qui indiqueront d'ici mi-janvier 2012 des zones dangereuses pouvant cacher des radars, ou pas. Le décret qui impose cette mutation doit encore recevoir le feu vert du conseil d'Etat ce mardi.
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Les principaux fabricants étaient prévenus. Le 28 juillet dernier, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, et les représentants de l'Afftac, l'Association française des fournisseurs et utilisateurs de technologies d'aide à la conduite, qui regroupe dix constructeurs (Inforad, Coyote, Wikango, Avertinoo, Eklaireur, Takara, Eco&Logic, Navirad, Roadpilot, Telmap), ont signé un protocole d'accord consistant à transformer les avertisseurs de radars en "assistants d'aide à la conduite). L'échance, fixée le 28 novembre est passée.

Désormais, il ne faut plus parler de détecteurs de radars mais plutôt d'"assistants d'aide à la conduite". Entendez, avertisseurs de "zones de danger". Le décret pris en ce sens et que le Conseil d'Etat doit valider ce mardi doit en effet entériner le caractère illégal des détecteurs de radars.

Dans les faits, tous les fabricants de ces fameux détecteurs ont ainsi dû mettre à jour leurs logiciels d'avertissement et les mettre à la disposition des utilisateurs de façon à ce que la position des radars ne soit plus indiquée. A la place, le décret impose de signaler des "sections de voies dangereuses"; c'est-à-dire des zones dans lesquelles il est possible d'y trouver un radar. Mais pas systématiquement puisqu'il peut également s'agir de passages à niveau, de travaux sur la chaussée, des ponts, des tunnels, ... Autant de zones que les préfets doivent non seulement identifier mais dont ils doivent fournir la carte départementale aux fabricants de détecteurs d'ici le 18 janvier prochain.

"Une consigne orale a été donnée aux préfets de rassembler dix fois plus de zones que de radars, a révélé un ingénieur de travaux publics au journal Le Parisien. Dans un département avec vingt-cinq radars fixes par exemple, pas moins de 250 zones de danger ont été compilées, ce qui veut dire qu'un automobiliste sera prévenu seulement une fois sur dix de la présence d'un radar !", a-t-il ajouté.

1.500 euros d'amende et 6 points de permis en moins

Tous les appareils susceptibles d'indiquer la position précise de radars deviendront donc illégaux; de même que l'usage des aides à la conduite non certifiées. Les contrevenants s'exposeront à une amende de 1.500 euros et d'un retrait de 6 points sur le permis de conduire. Cela vaut également pour les nouveaux dispositifs d'"assistants d'aide à la conduite" permettant aux conducteurs de s'échanger en ligne des renseignements sur la position des radars mobiles. Le décret s'applique également aux constructeurs extérieurs au protocole d'accord signé avec l'Afftac. Aussi le fabricant de GPS TomTom ou les constructeurs automobiles doivent également effacer l'emploi du mot radar de leurs avertisseurs.

Mais alors quid des radars fixes signalées par des panneaux ou des radars pédagogiques indiquant la vitesse à respecter ? Ils ne sont pas visés par le décret et restent donc autorisés. Idem pour les sites Internet ou la presse qui publient régulièrement les lieux où se trouvent les forces de l'ordre.

Si le Conseil d'Etat estime que le décret est conforme à la loi, le texte sera publié au JO dans un délai maximum de dix jours.

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