Nicolas Sarkozy à Toulon : "Schengen doit être repensé"

Dans un discours très attendu ce jeudi, le chef de l'Etat expose les termes du compromis entre la France et l'Allemagne." Au sein de la zone Euro, il nous faut décider maintenant aller sans crainte vers davantage de décisions prises à la majorité qualifiée".
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Toulon 2, le retour. Symboliquement, le président de la république revient ce jeudi dans le chef-lieu du Var, trois ans après son fameux discours où il avait appelé, alors que le monde vivait une crise bancaire sans précédent, à "refonder le capitalisme". Cette fois, le chef de l'Etat devrait tenter, une nouvelle fois, de chercher ce "choc décisif" susceptible d'apaiser, une fois pour toutes, la crise européenne. Il devrait aussi dessiner les contours de la future gouvernance de l'union économique et monétaire. (retrouvez la vidéo en fin d'article)

Les principales déclarations :

France

"Dire la vérité aux Français, c'était leur dire que l'État ne pouvait pas indéfiniment financer ses dépenses courantes et ses dépenses de solidarité par l'emprunt, parce qu'un jour, il faut payer ses dettes".

"Dire la vérité aux Français, c'était leur dire que la crise était une crise structurelle qui nécessitait des réponses structurelles, qu'elle appelait à accélérer le rythme des réformes, non pas à l'arrêter ou à le ralentir".

"Dire la vérité aux Français, c'était leur dire que pour sortir de la crise il faudrait travailler davantage et non pas moins."

"Le G20 que la France avait voulu, contribua à sauver la confiance qui se trouvait partout ébranlée."

"C'est dans l'instauration, à partir de la fin des années 70, d'une mondialisation sans règle autre que celles qui garantissaient la liberté du commerce que se trouve l'origine des difficultés actuelles."

"Le passage d'un grand cycle d'endettement à un grand cycle de désendettement va s'accompagner d'un ajustement auquel toutes les politiques économiques des pays développés vont se trouver confrontées."

"Depuis trente ans les Français ne consomment pas plus qu'ils ne gagnent. Au contraire, ils épargnent. Les ménages français sont parmi ceux qui dans le monde épargnent le plus."

"Permettre la retraite à 60 ans sans financement était une décision socialement injuste."

"Pour rendre aux Français la maîtrise de leur avenir, il faut rendre à la France la maîtrise de son destin. Et pour cela elle doit entrer de plain-pied dans le nouveau cycle économique. Elle doit s'y préparer."

"Il y a trois façons de répondre à la crise (...). La première, c'est de la nier (...). La seconde, c'est de faire le choix exclusif de l'austérité, de la rigueur, de la déflation. (...). Il y a un autre choix possible. Celui de répondre à la crise par le travail, par l'effort et par la maîtrise de nos dépenses."

"Dans le monde tel qu'il est, avec les défis que nous avons à relever, avec ce que sont les tendances de la démographie, la retraite à 60 ans et les 35 heures ont été des fautes graves dont nous payons aujourd'hui lourdement les conséquences et qu'il nous a fallu réparer."

"En réduisant nos déficits, nous diminuons l'emprise que les marchés exercent sur nous, nous préservons la maîtrise de notre destin."

"Depuis des décennies, nous dépensons trop et souvent mal."

"C'est le travail qui crée le travail, c'est l'investissement qui engendre l'investissement."

Immigration et libéralisme

"Ainsi, nous refuserons d'effacer nos frontières. Elles sont la condition de notre liberté, de notre démocratie, de notre solidarité.

Ainsi, nous défendrons notre identité, notre culture, notre langue, notre façon de vivre, notre modèle social.

Ainsi, nous n'accepterons pas une immigration incontrôlée qui ruinerait notre protection sociale, qui déstabiliserait notre société, perturberait notre façon de vivre, bousculerait nos valeurs.

Ainsi nous ne pourrons tolérer la persistance des dumpings, des concurrences déloyales, le pillage de nos technologies qui détruisent nos usines.

Europe, axe franco-allemand

"L'Europe, ce n'est pas moins de souveraineté, mais davantage de souveraineté parce que c'est davantage de capacité d'agir."

"Quand on parle de la monnaie, l'Allemagne se souvient de son histoire. Nous devons la comprendre et nous devons la respecter."

"La France et l'Allemagne ont fait le choix de la convergence. Je ne reviendrai jamais sur ce choix. Cela ne veut pas dire que l'une veut se mettre à la remorque de l'autre, ni que les deux veulent renoncer à leur identité jusqu'à se confondre. "

"L'Europe sans politique, l'Europe en pilotage automatique qui ne fait qu'appliquer aveuglément les règles de la concurrence et du libre-échange est une Europe qui ne peut pas faire face aux crises. C'est une Europe désarmée. C'est une Europe qui est condamnée à subir. Cette Europe-là, nous n'en voulons pas."

"Au sein de la zone Euro, il nous faut décider maintenant aller sans crainte vers davantage de décisions prises à la majorité qualifiée."

"Schengen doit être repensé et refondé."

"L'Europe ne peut pas laisser ses groupes industriels à la merci de tous les prédateurs du monde, parce qu'elle leur interdit de se regrouper au nom d'une fausse conception de la concurrence"

"L'Europe doit défendre sa politique agricole commune car dans un monde de ressources rares, la sécurité alimentaire est un élément essentiel de l'indépendance."

"Il doit être absolument clair que tous les pays de la zone Euro seront solidaires les uns des autres. "

"Il doit être absolument clair qu'à l'avenir aucun épargnant ne perdra un centime sur le remboursement d'un prêt accordé à un pays de la zone Euro. C'est une question de confiance et la confiance conditionne tout."

Fonds monétaire européen et BCE

"C'est la raison pour laquelle la France a proposé la création d'un Fonds monétaire européen qui sera pour l'Europe l'instrument de sa solidarité, qui sera en mesure de venir en aide aux pays en difficulté. Ce Fonds mobilisera les ressources nécessaires pour offrir un rempart face à la spéculation. Nous le pérenniserons, le renforcerons et je souhaite que nous lui permettrions de décider, à la majorité qualifiée."

"Naturellement, la Banque Centrale Européenne a un rôle déterminant à jouer. Il y a des débats sur ce que lui autorisent ses statuts. Je ne veux pas entrer dans ces débats".

Régle d'or, rigueur budgétaire

"Cette solidarité sans faille n'est pas envisageable sans une discipline plus stricte. "

"Examinons en commun nos budgets. Instaurons des sanctions plus rapides plus automatiques et plus sévères pour ceux qui ne respectent pas leurs engagements. Renforçons les dispositifs de prévention pour que les dérives que nous avons connues ne se reproduisent plus. Chaque pays de la zone euro doit adopter une règle d'or qui inscrira dans son ordre juridique l'objectif d'équilibre budgétaire. La France doit l'adopter. L'idéal si chacun faisait preuve de responsabilités, serait de le faire avant la Présidentielle. Si tel n'était pas le cas, il faudrait le faire immédiatement après."

Retrouvez la vidéo

 

 

Commentaire 1
à écrit le 02/12/2011 à 16:08
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se faire bananer une 3°me fois nein danke!

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