Le patron de PIP mis en examen pour blessures

Jean-Claude Mas, fondateur de Poly Implant Prothèse (PIP), au centre du scandale des implants mammaires frelatés, a été mis en examen pour "blessures involontaires".
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Le fondateur de Poly Implant Prothèse (PIP) a été mis en examen pour "blessures involontaires" après avoir été placé en garde à vue. L'ancien dirigeant de la société de la Seyne-sur-Mer, dans le Var, a été laissé libre sous contrôle judiciaire avec l'obligation de verser une caution de 100.000 euros dans un délai d'un an assortie de l'interdiction de quitter le territoire français.

Le patron de PIP a également obligation de ne pas rencontrer les autres anciens salariés de l'entreprise. "La sérénité doit revenir dans cette affaire. Nous sommes satisfaits que M. Mas ait pu s'expliquer devant le juge. C'est un soulagement pour lui", a affirmé Me Haddad, son avocat.

Interpellé jeudi matin à sa résidence de Six-Fours (Var) et placé en garde à vue dans les locaux de la section de recherche de la gendarmerie, Jean-Claude Mas a été transféré vers 21 heures au palais de justice de Marseille. Il l'a quitté après avoir été entendu pendant près de trois heures par la juge Annaïck Le Goff en charge de l'instruction ouverte le 8 décembre pour "blessures et homicides involontaires".

De source proche de l'enquête, on indique que la magistrate ne l'a pas mis en examen du chef d'homicide involontaire car "on ne peut pour l'instant démontrer un lien de causalité" entre la rupture des implants mammaires et le décès de plusieurs porteuses de prothèses PIP. "Sur la qualification d'homicide involontaire, la juge considère qu'il n'y a pas pour l'instant de lien", a confirmé l'avocat du fondateur de PIP.

L'ex-président du directoire de la société, Claude Couty, a également été placé en garde à vue et devait être présenté au juge pour une probable mise en examen.

Jean-Claude Mas, dont la société a vendu au moins 300.000 prothèses dans le monde, a admis avoir utilisé un gel non conforme pour la fabrication de ses prothèses mais a nié qu'elles soient plus dangereuses que celles de la concurrence. "Il aurait dû faire agréer ce fameux produit, on n'en serait pas là", a dit Yves Haddad, précisant que son client "avait une pensée pour ces femmes" porteuses d'implants mammaires frelatés.

Vingt cas de cancers ont été signalés en France chez des femmes porteuses de prothèses PIP, selon le dernier bilan de l'Autorité française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Cette dernière précise toutefois qu'aucun lien n'a été établi à ce jour entre ces cas de cancer et le port de ces implants.

Le gouvernement a recommandé, par précaution, le 24 décembre, le retrait des implants PIP par les femmes concernées dont le nombre en France est estimé à 30.000.

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