Sécurité ? Que disent les candidats

A près la tuerie de Toulouse, les questions liées à la sécurité, jusqu'ici plutôt secondaires dans la campagne, pourraient revenir en première ligne. Tour d'horizon des positions des principaux candidats
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Malgré quelques déclarations fracassantes de Marine Le Pen, le thème de l'insécurité ne semblait pas devoir se retrouver au centre des débats de cette campagne présidentielle. A la grande différence de 2002, où ce sujet avait phagocyté les esprits. La dramatique tuerie de Toulouse va peut-être modifier la donne. Après la période de « suspension » de la campagne, au moins jusqu'à mercredi, le dossier "sécurité" va peut-être revenir sur le devant de la scène. Voici donc les grandes propositions émises sur ce thème par les principaux candidats.

François Hollande

Le candidat socialiste souhaite relancer l'idée d'une police de proximité, initiée par Lionel Jospin et supprimée par Nicolas Sarkozy en 2003 lorsqu'il était ministre de l'Intérieur. Parmi ses 60 propositions, François Hollande mentionne la création de 1.000 postes de policiers et gendarmes par an, soit 5.000 sur la durée de la mandature. Il serait auissi institué un nombre équivalent  de nouveaux magistrats. Il milite également pour un quasi doublement des "centres d'éducation fermés" pour les mineurs dont le nombre passerait de 44 à 80. Il souhaite aussi définir des "zones de sécurité prioritaire", où seraient mobilisés des services de prévention et de répression, avec un magistrat référent.

Nicolas Sarkozy

Le candidat-président a admis qu'en matière d'effectifs de police et de gendarmerie, la règle du "non remplacement d' un fonctionnaire sur deux" partant à la retraite atteignait ses limites. En matière de justice, il souhaite limiter les libérations conditionnelles au derniers tiers de la peine ou encore revoir à la baisse le seuil des remises de peine. Nicolas Sarkozy a aussi proposé d'instituer pour les victimes un droit d'appel à la suite d'une décision d'une Cours d'assise ainsi qu'en matière détention provisoire et d'exécution des peines. Le candidat-président souhaite, une nouvelle fois, modifier l'ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs. Le 21 juillet 2010, dans le célèbre discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy s'était prononcé "pour que la nationalité française soit retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police (...) ". Il militait aussi pour la fermeture des camps de Roms.

François Bayrou

Le candidat du MoDem veut mettre fin "à la politique du chiffre qui privilégie les indicateurs de résultats" qu'il accuse Nicolas Sarkozy d'avoir instituée pour "rassurer l'opinion". Il prône un "service qualitatif de la paix publique et du lien social". Il milite pour l'installation dans un quartier donné d'un "coordinateur des actions de l'Etat", un sous-préfet par exemple, qui sera responsable de la sécurité. François Bayrou partage avec le candidat socialiste l'idée d'un retour de la police de proximité.

Jean-Luc Mélenchon

Le candidat du Front de Gauche est, lui aussi, en faveur de la police de proximité . ce qui doit passer, selon lui, par un redéploiement des effectifs de police qui devrait être en augmentation dans les communes les plus en difficulté. Il souhaite aussi un plan de construction de locaux et d'ouverture de commissariats. Sur un autre volet, Jean-Luc Mélenchon compte abroger toutes les lois « sécuritaires » adoptées depuis 2002, notamment celles qui considèrent les familles (suspension des allocations familiales) responsables du comportement délictueux d'enfants mineurs. Il s'agirait aussi d'éviter l'extension de la vidéosurveillance considérée comme un "flicage généralisé". Il conviendrait également de doubler l'aide de l'Etat aux collectivités territoriales et aux mouvements associatifs pour les actions sociales de prévention.

Marine Le Pen

Il s'agit là d'un des thèmes favoris du Front National, son exploitation avait notamment permis à Jean-Marie Le Pen de se qualifier pour le second tour en 2002. Sa Fille, Marine, mêle les anciennes revendications du FN - comme le rétablissement de la peine de mort pour certains crimes ou la réclusion à perpétuité réelle - avec des propositions plus récentes comme la mise en place dune "injonction civique" qui permet à un juge d'interdire à une personne la fréquentation d'un lieu. Marine Le Pen milite aussi pour la reconstitution des effectifs de police et de gendarmerie supprimés depuis 2005. Les forces de l'ordre bénéficieraient d'une présomption de "légitime défense". Enfin, vieille antienne du Front National, Marine Le Pen veut mettre fin aux flux migratoires vers la France, facteurs d'insécurité.

 

Commentaires 2
à écrit le 22/03/2012 à 13:05
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Suite aux tristes évènements du sud ouest que retenir d'un coté le positif: un vrai choc dans la société qui est révoltée par l'acte ignoble d'un fanatique endoctriné de l'autre un délire médiatique d'occupation du terrain par les journalistes et les...

à écrit le 21/03/2012 à 10:05
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La sécurité n'est pas le problème. Qui se souvient voici à peine 10 jours du massacre, de nuit, de 16 civils dont 9 enfants et 3 femmes, les victimes tuées dans leur sommeil en Afghanistan. Le meurtrier, soldat américain ne se souvient de rien! Et ch...

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