Les salariés de Renault comme de Dassault Aviation manifestent pour des hausses de salaires

Plusieurs centaines de salariés de Dassault Aviation ont manifesté ce mercredi devant le siège du groupe à Saint-Cloud. A Boulogne, ce sont quelque 1000 employés de Renault qui manifestaient. Tous réclament des hausses de salaires.
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Venus de Bordeaux, Biarritz, Poitiers ou Argenteuil, à l'appel d'une intersyndicale CGT, CFDT, FO et CFTC, quelque 700 manifestants, selon les syndicats, ont défilé autour du site de Dassault Aviation, au bruit des pétards et des coups de sifflets.

"Une délégation a été reçue, mais nous avons trouvé une direction fermée à nos revendications. Un PDG (ndlr Charles Edelstenne) qui nous a sorti ses comptes et qui nous a démontré par A plus B que nous étions largement payés et que si nous n'étions pas contents, nous pouvions aller chez les concurrents", a dit à l'AFP Raymond Ducrest, délégué central CFDT. La réunion a été "assez tendue", a ajouté le syndicaliste, tout en affirmant que si le contrat pour la vente de Rafale à l'Inde était signé, "le PDG s'engageait à verser 1% d'augmentation générale supplémentaire à tous les salariés".

Augmentation de salaire de 10 %

Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires la direction avait proposé aux syndicats une augmentation générale pour les non-cadres de 1,3% plus des augmentations individuelles de 1,5%. Pour les cadres, elle avait proposé 3,3% d'augmentation individuelle. Mais, depuis fin 2011, les syndicats ont refusé toutes les propositions et ont multiplié les actions sur les sites de production."Comme les organisations syndicales n'ont pas accepté notre dernière proposition, on en revient à la précédente qui sera appliquée de manière unilatérale, soit 1% d'augmentation générale pour les non-cadres avec des augmentations individuelles de 1,3% pour les non cadres et de 2,8% pour les cadres", a dit à l'AFP un porte-parole de la direction. Il a précisé que le salaire mensuel minimum chez Dassault Aviation était de 2.550 euros bruts et que le salaire moyen était de 3.674 euros bruts.

"Nous voulons 10% d'augmentation de salaire. C'est possible, cela coûtera 43 millions d'euros, soit seulement 1,5% des 3 milliards de trésorerie de Dassault", a affirmé Pascal Le Nogue, délégué central CGT. La direction a souligné de son côté que, contrairement à ses concurrents "canadiens, américains et brésiliens qui ont licencié à eux trois 30.000 salariés", Dassault Aviation n'a licencié personne grâce à cette trésorerie qui "permet de traverser les crises".

Même combat pour les salariés de Renault

Chez Renault, c?était ce mercredi la quatrième journée de mobilisation depuis la fin des négociations annuelles sur les salaires le 24 février. Plus d'un millier de salariés de différents sites du groupe Renault, de production comme d'ingéniérie, se sont rassemblés mercredi devant le siège du constructeur à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) pour exiger une réouverture des négociations salariales.

"Nous sommes entre 1.200 et 1.400 personnes, tous les sites ont envoyé des délégations, il faut remonter à plus de dix ans pour retrouver un tel niveau de mobilisation devant le siège", a déclaré à l'AFP Fabien Gâche, délégué CGT. La police a évalué à 1.100 le nombre de manifestants.
Selon Alain Guéguen du syndicat Sud, "il y a un fort ressentiment parmi les salariés, qu'ils soient mobilisés ou non, car le pouvoir d'achat ne cesse de se dégrader".

"Nous voulons un rattrapage sur les années de crise, mais la direction nous demande encore de nous serrer la ceinture alors que les hauts cadres dirigeants ne sont pas soumis au même régime: les dix plus hautes rémunérations ont augmenté de 10,4% en 2011", a commenté Alain Guéguen.

La direction disposée à négocier

Le constructeur a indiqué avoir prévu une augmentation des rémunérations de 3% en 2012 pour la catégorie ouvriers et des Etam (employés, techniciens et agents de maîtrise), dont une partie sous la forme d'augmentations individuelles.
La direction souligne qu'à ces hausses de salaires s'ajoutent la prime d'intéressement. Par ailleurs, elle dit être disposée à négocier, après l'assemblée générale fin avril qui fixera le montant des dividendes, le principe d'une prime "partage des profits".

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