Nathalie, Jacques, Philippe, Eva et Nicolas : tous différents, mais tous contre l'Europe

Haro sur l'Europe. C'est point commun à l'ensemble des "petits" candidats à l'élection présidentielle... Mais pour des raisons contradictoires. Pour certain, il y a trop d'Europe. Pour d'autres pas assez.
Copyright Reuters
Copyright Reuters (Crédits : Photo Reuters)

Il y a des trotskistes, donc par définition internationalistes, il y a des souverainistes, il y en a un... un peu ailleurs. Mais, le point commun de tous les "petits candidats" -ceux qui ne franchissent pas la barre des 5% dans les sondages- à l'élection présidentielle, c'est d'avoir l'Europe dans leur ligne de mire. De Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) à Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), en passant par Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts), Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) et Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), tous, malgré leurs profondes divergences idéologiques, veulent régler des comptes avec la Banque centrale européenne (BCE) et abolir les traités européens.

Il est intéressant de constater que ce rejet repose sur des raisons totalement contradictoires. Pour les souverainistes, il "y a trop d'Europe". Les Etats-nations ne seraient plus libres de leurs actes et de leurs décisions. Pour les "internationaliste", il y a pas assez d'Europe. Ce qui signifie, pour eux, que l'Europe sociale et des citoyens est totalement sous développée par rapport à l'Europe du commerce et de la finance nettement privilégiée.

Haro sur le traité de Maastricht

Ainsi, à gauche, Nathalie Arthaud n'oublie pas son bréviaire trotskiste, elle souhaite donc abattre les barrières intra européennes pour construire les "Etats-Unis socialistes d'Europe", prélude à "l'internationalisation". Son  "camarade" Philippe Poutou, prône lui, prudemment, dans un premier temps, un démantèlement des institutions européennes. Eva Joly entre un peu plus dans le détail. Chez Les Verts, on est Européen mais on réfute l'Europe actuelle. La candidate milite pour une Europe réellement fédérale, dotée d'une nouvelle constitution adoptée par référendum. Quant au pacte de stabilité adopté à Maastricht en 1992, il devrait être remplacé par un nouveau "Pacte de développement écologique et social ". A cet égard, Les Verts veulent que la BCE puissent directement prêter aux Etats et se montrent favorables à une mutualisations partielle des dettes publiques, via les eurobonds. Enfin, selon Eva Joly, il conviendrait aussi d'harmoniser au sein de l'Europe les taux d'imposition sur les entreprises et le capital afin d'éviter une sorte de dumping fiscal.

Le retour des Etats-nations

A l'autre bout de l'échiquier, du côté des souverainistes, Nicolas Dupont-Aignan développe une autre idée. Il se déclare favorable à une Europe des nations ou chaque pays garderait sa liberté d'action et sa monnaie. En revanche, il serait mis en place des "agences de coopérations européennes" à la carte (chaque pays choisirait ou non de participer) destinées à financer des grands projets communs. Et puis, il y a cet Ovni en politique, Jacques Cheminade. Cet HEC Enarque milite lui aussi contre le "carcan" imposé par le traité de Maastricht et veut mettre un terme à la toute puissance de la BCE, dont la politique est jugée trop monétariste. Pour lui, l'Europe c'est "la gouvernance imbécile". Le projet européen de "régulation" de la finance étant  "un sujet en cogestion entre les banques et l'administration de la Commission sous la tutelle des experts financiers de la City". Il propose la séparation radicale et complète des activités de dépôt et crédit des banques et des activits d'investissement. Des opinions très diverses, donc, mais qui doivent toutes laisser pantois le partenaire principal de la France, l'Allemagne.

Commentaires 17
à écrit le 21/04/2012 à 13:56
Signaler
Le titre racoleur de cet article est stupide par son amalgame. Affirmer que quelqu'un qui veut "plus d'Europe" (comme les écologistes) est "contre l'Europe" dans un titre n'a aucun sens. Toujours ces approximations éditoriales de La Tribune, je vais ...

à écrit le 20/04/2012 à 19:30
Signaler
un chose est certaine: la France, l'Espagne, le Royaume Uni etc..sans l'Europe ne seront dans 10 ans que des nains face aux pays émergeant. si les habitants de chacun de ces pays ne pensent qu'à leur gloire à passé ou à leurs acquis des 30 glorieuse...

à écrit le 20/04/2012 à 15:53
Signaler
Je lis tout vos commentaires, il est vrai que nous allons vers une société de l'assistanat et du nivelage déjà bien amorcé, un smicard ne gagne pas plus qu'un handicapé adulte lorsqu'il a déduit son loyer ses impôts locaux, les ordures ménagères, son...

à écrit le 20/04/2012 à 15:20
Signaler
C.de Gaulle a toujours voulu une Europe à six, ( sans les Anglais qui ont d'ailleurs refusé l'?, ce qui prouve qu'il n'avait pas tort, même s'il avait une dent contre eux) c'est une erreur de ces 30 dernières années d'avoir voulu absorber des Pays qu...

à écrit le 20/04/2012 à 13:34
Signaler
PAS UN CANDIDAT SAUF MELANCHON ET CHEMINADE, NE DIT CLAIREMENT QUE LE MERDIER DANS LEQUEL ON EST EST DABORD UN MERDIER CREE DE TOUTES PIECES PAR LES USA ET PAR LEUR OMBRE LA GB. PAS UN CANDIDAT SAUF DEUX MELANCHON ET EVA JOLY NE DISENT CLAIREMENT QUE...

à écrit le 20/04/2012 à 12:35
Signaler
En attendant voici es "10 raisons de sortir de l'Union européenne" d'Etienne Chouard : 1. L?Union Européenne encourage le chômage de masse 2. La création monétaire est abandonnée aux banques 3. Liberté total des mouvements des capitaux 4. Soumiss...

le 20/04/2012 à 15:07
Signaler
Et que faites vous du Parlement européen là dedans ? Il n'existe pas ? Il n'a pas de légitimité démocratique ? On vous a refusé le droit de vote en juin 2009 ?

le 20/04/2012 à 16:07
Signaler
Le parlement européen est légitime, sauf qu'il n'a presque aucun pouvoir : l'initiative des directives européennes émane toujours de la commission, qui n'est pas élue.

à écrit le 20/04/2012 à 12:34
Signaler
Oui à l'Europe des nations, non à l'Europe supranationale au rabais dirigée par la commission européenne (non élue par les peuples européens). Qui vous dira les conséquences perverses de l'application de certains articles du Traité de Lisbonne régiss...

à écrit le 20/04/2012 à 11:58
Signaler
Non, tous des clones, parfaitement identiques dans leur haine de la liberté ! C'est précisément pour cette raison qu'ils détestent l'Europe.

à écrit le 20/04/2012 à 7:59
Signaler
Incroyable la propagande, je n'en reviens pas, même si on désapprouve ce qui n'est pas le rôle d'un journal (FN est légal qu'on l'accepte sinon qu'il soit légalement dissout ) il y a surtout Marine LP qui en parle clairement, waooo là vraiment je sui...

à écrit le 20/04/2012 à 7:09
Signaler
Il n'y a pas besoin de ces gens pour le savoir, aujourd'hui : la construction européenne est un échec. Croissance la plus faible dans le monde depuis vingt ans ? L'Europe. Perte d'influence la plus spectaculaire sur la même période ? L'Europe. Taux d...

le 20/04/2012 à 8:01
Signaler
La monnaie unique est le début de l'europe ! Pas la fin ! la monnaie unique c'est le début d'une europe fédérale, qui doit etre dirigé par un gouvernement élu. Avec un gouvernement élu, ayant un vrai pouvoir de décision en terme politique et economi...

le 20/04/2012 à 8:39
Signaler
De toute façon cette construction ne fonctionne pas. Donc 2 solutions : * Soit on harmonise tous les pays. C'est ce qui est en train de se faire avec la tentative de SMIC Européen. Sauf que comme le SMIC Français est trop cher, il va descendre. Et ...

le 20/04/2012 à 9:17
Signaler
Truk >> ce que vous dîtes est faux c'est le japon le pays où la croissance a été la plus faible et le taux d'emploi a le plus diminué. La faiblesse de la croissance des pyas européens n'est pas dûe à l'europe mais à la conjoncture économique ; la cro...

le 20/04/2012 à 9:35
Signaler
Ah bon ? Et la croissance au Canada, en Australie en Nouvelle Zelande, dans toute l'asie, au Brésil, en Argentine, en Russie, en Inde, etc...Elle est du à quoi ? A l'Europe ? Le Japon lui posséde sa propre dette, alors pas de risque de perdre sa souv...

le 20/04/2012 à 12:21
Signaler
@gg. vous avez le droit d'être pro-fédéraliste. Mais vous n'avez pas le droit d'imposer cette voie aux peuples souverains sans leur consentement. Or, ce fédéralisme furtif - la fameuse méthode Monnet - qui a conduit à la création de l'Euro pour force...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.