A quoi ressemblera la taxe carbone version Hollande? Interrogé lors de sa conférence de presse, ce mercredi, sur l'augmentation du coût du travail, de près de 40% en France sur les 10 dernières années, le candidat PS a d'abord chargé ses prédecesseurs, suggérant qu'ils avaient augmenté les prélèvements obligatoires sur le travail (les salaires). Ce qui est loin d'être démontré. Il n'a pas voulu, ensuite, esquiver le sujet, évoquant une nécessaire réforme du financement de la protection sociale, afin de diminuer le poids des cotisations, qui contribuent évidemment à l'importance du coût du travail en France. Une réforme du reste votée cet hiver à l'initiative de Nicolas Sarkozy, avec l'instauration d'une TVA sociale en lieu et place des cotisations à la charge des employeurs finançant la politique familiale.
Hollande refuse de taxer les consommateurs...
Mais François Hollande se démarque bien évidemment de son adversaire. Il confirme qu'il annulera la hausse de 1,6 point de la TVA adoptée par le parlement, censée entrer en vigueur le premier octobre."On ne réformera pas le financement de la protection sociale en prenant sur les consommateurs" réaffirme-t-il avec force.
...mais une taxe carbone pourrait les viser
Par quoi remplacer les cotisations pour diminuer le coût du travail, alors? Le candidat PS évoque des prélèvements reposant sur le "CO2, le capital, ou autres". Habile, il ne prononce pas le mot de taxe carbone, afin d'éviter la référence au nouvel impôt adopté à l'initiative de Nicolas Sarkozy par le parlement fin 2009, avant d'être invalidé par le conseil constitutionnel. Mais c'est bien de cela qu'il s'agit, quand est évoquée une imposition sur le C02. A quoi ressemblera la taxe carbone version Hollande? Dès qu'un gouvernement entend imposer les émissions de CO2, il lui est difficile d'épargner totalement les consommateurs. La production d'énergie électrique,notamment, est l'une des principales sources d'émission de carbone, avant les transports. Pas facile de ne pas taxer du tout la consommation d'électricité ou les carburants. François Hollande peut bien sûr de décider de ne viser que les entreprises. Mais celles-ci répercutent ce genre de charges.
Toutefois, il ne s'agirait pas en l'occurence d'une hausse des prélèvements obligatoires, puisque cette taxe viendrait en compensation d'une baisse des cotisations sociales. Elle peut donc donc avoir un effet bénéfique sur les comportements. Politiquement, elle sera peut être difficile à "vendre" aux Français, alors que la crise a largement relégué les préoccupations environnementales au second rang.
