Le gouvernement veut signer 80.000 contrats aidés supplémentaires au second semestre. Dans une lettre que s'est procuré l'AFP, Le ministre du Travail, Michel Sapin, précise que "le gouvernement a décidé sans attendre de mobiliser un supplément de 80.000 contrats subventionnés supplémentaires" et demande aux préfets de régions, de mobiliser "tous les moyens opérationnels" pour parvenir rapidement à la mise en place de ces contrats subventionnés supplémentaires. Ces derniers devraient durer "près de 9 mois", au lieu de six en moyenne actuellement.
Des contrats aidés de neuf mois
Ces nouveaux contrats se découpent en 60.000 "contrats d'accompagnement dans l' emploi " (CAE) - concernant le secteur non marchand, essentiellement les collectivités locales et les associations -, et 20.000 "contrats initiative emploi " (CIE) - des emploi s du secteur marchand, c'est-à-dire essentiellement les entreprises. Dans sa lettre, Michel Sapin demande aux préfets de privilégier la demande et les offres locales en tenant compte des "besoins dans chaque territoire." Cette nouvelle mesure, avec effet immédiat sans attendre la conférence sociale des 9 et 10 juillet prochains, devrait coûter quelque 400 millions d'euros supplémentaires, selon de premières estimations.
Une mesure contracyclique classique
Le gouvernement précédent avait programmé 340.000 contrats aidés pour l'ensemble de l'année 2012 dont les deux tiers (225.000) pour le premier semestre et 115.000 pour le second. En janvier 2012, 370.000 personnes bénéficiaient de contrats aidés. La semaine dernière, Michel Sapin dans un entretien au quotidien "Les Echos" soulignait qu'il n'avait plus qu'une enveloppe de 112.000 contrats aidés à sa disposition. Or, le chômage devant continuer d'être orienté à la hausse au moins jusqu'à la fin du premier semestre de 2013, il espérait pouvoir débloquer rapidement des moyens supplémentaires pour freiner cette hausse. Il a manifestement été entendu.
Ces mesures contracycliques vont surtout permettre de freiner la progression du chômage des jeunes... sans l'enrayer. Le gouvernement devait en passer par là. En effet, le "contrat de génération" (embauche d'un jeune et maintien d'un senior dans son poste en échange d'exonérations de cotisations sociales), mesure phare pour l'emploi du candidat Hollande, est encore dans les limbes. Il doit être discuté avec les partenaires sociaux lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet. In fine, sa mise en place n'interviendra pas avant 2013. La situation préoccupante du chômage ne permettant pas d'attendre. D'où la décision du gouvernement de renouer avec les bonnes vieilles recettes des contrats aidés.
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