Ayrault passe son oral mardi à l'Assemblée, sur fond de contrainte budgétaire

Jean-Marc Ayrault prononce mardi à l'Assemblée nationale son discours de politique générale, exercice imposé durant lequel le chef du gouvernement doit préciser comment seront tenus les engagements de campagne de François Hollande, sur fond de sérieuses contraintes budgétaires.
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Pendant environ une heure, le Premier ministre livrera les grands axes des réformes du quinquennat, avant d'engager la responsabilité de son gouvernement lors d'un vote de pure formalité, le PS et ses proches alliés détenant la majorité absolue des 577 sièges. Les présidents des six groupes prendront ensuite la parole et Jean-Marc Ayrault leur répondra dans la foulée.

Malgré les quelques accrocs récents PS-EELV, le groupe écologiste votera "sans aucune ambiguïté" la confiance. Le soutien des députés du Front de gauche (groupe GDR) est plus aléatoire. Jean-Luc Mélenchon a fait savoir qu'il se serait abstenu s'il avait été élu député.

Comme le veut la tradition, le discours de Jean-Marc Ayrault sera lu simultanément au Sénat par le numéro 2 du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Jean-Marc Ayrault prononcera une nouvelle fois son discours mercredi devant les sénateurs, mais sans vote à son issue. "Ce discours est un acte important, qui plus est au début d'une législature", relève-t-on dans l'entourage du Premier ministre. Le chef du gouvernement y travaille depuis plusieurs semaines et a sondé ministres et conseillers. Au final, "c'est un travail du Premier ministre, entouré d'une petite équipe qui a rassemblé tous les éléments", explique-t-on à Matignon.

Y aura-t-il des propositions nouvelles ? "Je ne vais pas révéler aux Français un nouveau programme", car "ma feuille de route c'est le projet de François Hollande (...) précis, travaillé, chiffré. C'est le réalisme de gauche", a répondu Jean-Marc Ayrault au JDD. Ce discours va plutôt donner l'occasion au chef du gouvernement, qui bénéficie de sondages flatteurs, de "préciser le calendrier et la méthode pour que les engagements soient tenus", dit-on à Matignon. Même si de nombreux ministres lui ont présenté depuis plusieurs semaines "ce qu'ils estiment important dans leur domaine de compétence", les orientations budgétaires et sociales devraient constituer le gros morceau du discours.

Jean-Marc Ayrault a d'ores et déjà fixé des objectifs ambitieux de baisse des dépenses et des effectifs dans les secteurs non prioritaires sur la période 2013-15, avec en ligne de mire un retour à l'équilibre en 2017. Mais il devra tenter mardi de convaincre de la nécessité des efforts demandés. Arguant d'un "langage de vérité", il a prévenu qu'il faudrait faire "des efforts, mais justes" et "engager les grandes réformes structurelles". Il devrait être aidé dans cette tâche par la Cour des comptes, dont il aura reçu demain Lundi, des mains du premier président, Didier Migaud, le rapport sur "la situation et les perspectives des finances publiques". Ce qui lui permettra aussi d'invoquer l'héritage des années Sarkozy. Mercredi, ce sont les mesures du collectif budgétaire pour 2012 qui seront dévoilées, en Conseil des ministres.

"Le cap est tenu, il n'y a pas, comme on a pu le lire ici ou là, de plan d'austérité caché, ou la découverte d'une situation beaucoup plus catastrophique que prévue qui nous conduirait à un changement de cap", assure Matignon. Par la voix du président UMP de la commission des Finances, Gilles Carrez, l'opposition établit, elle, un parallèle avec "le tournant de la rigueur de 1983". La 14e législature de la Ve République se poursuivra par une session extraordinaire jusqu'au 31 juillet, avec une loi de finances rectificative 2012 ainsi qu'un projet de loi contre le harcèlement sexuel.

 

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