Reprise : et si les entreprises avaient la clé ?

Les prévisions de l’Insee sont formelles. Tous les moteurs de la croissance se remettent à tourner. Sauf l’investissement des entreprises. De son redémarrage dépend la vitalité prochaine de l’économie française.
Fabien Piliu
La clé de la reprise ? L'investissement des entreprises

L'embellie se confirme nous dit l'Insee. Excellent nouvelle ! La consommation des ménages ? Malgré le niveau élevé du taux de chômage et son lot d'incertitudes, elle résiste, stimulée par l'augmentation du pouvoir d'achat. Le commerce extérieur ? Les exportations décélèrent mais elles continuent de progresser, la demande mondiale adressée à la France étant orientée à la hausse.

La panne observée en 2012 se prolonge en 2013

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si l'investissement des entreprises repartait. Or, malgré la remontée du taux de marge et du taux d'autofinancement anticipée par l'Insee en 2013, l'investissement devrait pourtant reculé de 1,7% cette année. Comme l'année dernière.

Le comportement des entreprises peut sembler paradoxal. En effet, au plus fort de la crise, leurs investissements ne se sont pas brutalement écroulés. « La France s'est démarquée de ses voisins sur la période récente avec un ajustement de l'investissement relativement plus modéré. La correction de l'investissement s'avère aussi moins sévère que lors des crises passées. Compte tenu du fort repli des demandes mondiale et domestique et de la chute des taux de marge, on aurait pu craindre une baisse du taux d'investissement beaucoup plus significative », expliquent les économistes du Crédit agricole.

L'investissement peut-il rebondir en 2014 alors que les perspectives semblent mieux orientées en France et en Europe ? Le gouvernement l'espère vivement. Sans une reprise de l'investissement, atteindre l'objectif pourtant prudent de 0,9% de croissance annuelle peut s'avérer compliqué. Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) monte certes en puissance mais il permet surtout aux entreprises de regonfler leur trésorerie plutôt qu'à moderniser leur appareil de production.

L'attentisme des chefs d'entreprises

« Nous observons que les chefs d'entreprise restent encore très attentistes et circonspects. L'environnement reste volatile et les incessants changements du cadre fiscal n'améliorent pas les choses. En quelques jours, le nouvel impôt sur l'excédent brut d'exploitation [EBE] est devenu un impôt sur l'excédent net d'exploitation afin justement de ne pas pénaliser l'investissement.  Et en dépit de ce que dit le gouvernement, le CICE est ressenti comme quelque chose de complexe. On est loin du choc de simplicité promis », explique sur son blog Philippe Waechter, le directeur des études économiques chez Natixis Asset Management

L'enjeu de 2014

« Sans reprise de l'investissement, il y a un vrai risque que le cycle économique ne s'accélère pas. Les entreprises ont réduit leurs coûts et ajusté l'emploi, elles retrouvent des marges et les incertitudes européennes se sont en bonne partie estompées. cela crée des opportunités, comme l'illustre le début d'amélioration de l'Espagne. Mais il faut que cela se confirme avec l'investissement, sinon on n'arrivera pas à doper cette croissance indispensable pour se remettre à créer des emplois. Le retour de l'investissement, c'est le grand enjeu de 2014 », poursuit l'économiste.

Un projet de loi de finances très attendu

Au regard de ces éléments, que peut faire le gouvernement, qui vise une progression de 1,5% de l'investissement des entreprises en 2014  ? Il ne peut pas faire grand-chose pour dynamiser l'économie de la zone euro qui absorbe près des deux tiers des exportations tricolores.

En revanche, il peut adresser quelques signaux positifs aux entreprises. Or, s'il a beau tenir la promesse élyséenne de ne pas toucher aux dispositifs de soutien aux entreprises (crédit impôt recherche, ISF PME, Madelin, jeunes entreprises innovantes…), la création de la taxe sur l'EBE serait un mauvais signal pour les entreprises.

Même si ce nouvel impôt concerne surtout les 4.600 ETI et les 185 grands groupes recensés en France. L'examen par le Parlement du projet de loi de finances 2014 est donc très attendu par le patronat.

Les petits gagnants et les grands perdants de la taxe sur l'EBE

« La contribution sur l'EBE représente en moyenne 0,23% de la valeur ajoutée de l'ensemble des branches marchandes. Son impact varie fortement selon les branches. Les plus affectées seraient les secteurs de l'énergie et des télécommunications, avec des montants équivalents à 0,7% et 0,6 % de leur valeur ajoutée respective. Les secteurs manufacturiers les plus touchés seraient la cokéfaction- raffinage et l'industrie chimique, avec des montants de contribution équivalents à 0,5 % et 0,4 % de leur valeur ajoutée respective. La caractéristique commune à ces quatre secteurs est qu'ils présentent une forte intensité capitalistique. Les secteurs les moins touchés, au regard de leur valeur ajoutée, seraient notamment le secteur de l'automobile et la construction pour lesquels l'EBE et les marges sont relativement faibles », estime Pascale Scapecchi au COE-Rexecode.

Les entreprises allemandes prévoient d'investir massivement en 2014

A titre de comparaison, après que celui-ci ait reculé de 2,2% en 2013, le gouvernement allemand vise une progression de 5,6% de l'investissement des entreprises en 2014. C'est une autre forme de reprise.

 

 

 

Fabien Piliu
Commentaires 34
à écrit le 07/10/2013 à 12:20
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J'ai lu le rapport INSEE, dans le même genre de prose que "Les exportations décélèrent mais elles continuent de progresser" qui n'avait bie nfait rire, j'ai pleuré quand j'ai lu cela : Rapport insee : En France, l?activité a fortement rebondi ...

à écrit le 06/10/2013 à 12:50
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A la différence des benêtes qui ont cru les promesses du candidat Hollande, à la différence des jaloux qui ont voté Hollande parce qu'il allait "taxer les riches à 75%", à la différence des fonctionnaires qui ont voté Hollande pour conserver leurs av...

à écrit le 05/10/2013 à 23:21
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Sans vouloir polémiquer, moi je n'y crois pas ... Ceux qui envisagent d'investir c'est plutot pour mettre leur entreprise ailleurs quand c'est possible. je n'ai pas récemment croisé un entrepreneur francais qui ne se pose pas la question de partir, m...

à écrit le 05/10/2013 à 20:03
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REPRISE ! Et si les entreprises avaient la clef ? Il faut aussi pour ce miracle avoir la serrure. Mais cela n?est pas suffisant il faut aussi la combinaison et là : l?interventionnisme de nos gouvernance est tel que ces dernières changent sans ar...

à écrit le 05/10/2013 à 17:21
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Il n'est pas possible de généraliser en parlant des "entreprises" en France. Il convient de fixer au moins trois catégories : les entreprises délaissées qui ont vocation à faire faillite ou être rachetées par des groupes étrangers (le meilleure solut...

à écrit le 05/10/2013 à 15:13
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Le titre, en forme de question, s'adresse aux simples d'exprit qui ne comprennent rien à l'économie: bien sûr que ce sont les entreprises qui ont la clé de la reprise ! Pourquoi s'interroger sur cette évidence ? On le sait depuis longtemps, sauf les ...

à écrit le 05/10/2013 à 13:51
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EN attendant, sans plus de sécurité fiscale et juridique, les patrons rechignent... Et c'est normal... D'ailleurs, autant d'instabilité ne peut qu'affecter la crédibilité du pays...

à écrit le 05/10/2013 à 13:02
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C'est très simple 3600 milliards d'euros et deux milliards de consommateurs en asie qui gagnent plus de 1500 euros par mois. Il faut donc profiter des 250 000 km carré et des bovins et monter des synergies. REnault doit ressortir des tracteurs et une...

à écrit le 05/10/2013 à 11:24
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Les entreprises ont la clé ...mais que faire ? vu que les socialistes ont monopolisé la serrure ... Ok...reste le Pen...

à écrit le 05/10/2013 à 11:18
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C'est toujours drôle d'entendre des "politiques" qui attendent tout des entreprises et de leurs administrés afin de pouvoir garder leur siège au prochaine élection!

à écrit le 05/10/2013 à 9:10
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Comment peut-on faire croire que l'économie se porte mieux en sachant la dette augmente plus vite que la croissance ? Si la croissance est à 0,2 points, la dette est à 1,6 (http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=40). La croissance est donc ...

le 05/10/2013 à 10:11
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TU A RAISON CAMARADE MAIS ? LA DROITE AVES SAKO N A PAS FAIS MIEUX? IL EST URGENT D ATTENDRE???

le 05/10/2013 à 11:22
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article bidon et nul commencez a voir ce que represente les charges et la depense publique et apres on verra ............................. pour le moment il n'y aura pas de croissance et d'emploi dans les conditions actuelles .........................

à écrit le 05/10/2013 à 7:49
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qu'est-ce qu'un économiste connait à tout cela : il n'a jamais créé quoique ce soit !!!!!!!

à écrit le 05/10/2013 à 7:03
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Les entreprises n'ont aucune croissance en france, à cause du retard de mentalité, tout est sclérosé, conservateur. . Les seuls facteurs de croissance en France sont : SERVICE PUBLIC et CONSOMMATEURS.

à écrit le 04/10/2013 à 22:18
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mdr..pourquoi vous etes autant vénères quand cela va bien...il faut être un peut patriotes..on est ds un pays où la droite est contente qd le chomage augmente, les choses vont mal, car cela ferait les affaires du ps..or en baviere, le consensus propu...

à écrit le 04/10/2013 à 21:32
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Comment ne pas rester attentiste dans un pays qui change les règles du jeu sans arrêt, et dont les juges, par la jurisprudence, peuvent à tout moment remettre en question chaque loi ?? Résultat : lorsqu'une loi est défavorable, on ajuste immédiatemen...

à écrit le 04/10/2013 à 20:35
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Observons que l'augmentation du PIB apparait dans des pays aux politiques différentes : Allemagne, Angleterre et un peu France. Il en ressort : que l'augmentation du PIB de la France ne provient en aucune manière de la politique menée actuellement pa...

le 04/10/2013 à 23:16
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Normal, notre système global est un amortisseur et ça ne date pas du gouvernement actuel ! Quand ça va plus mal partout, c'est moins profond en France et quand ça va mieux partout c'est moins élevé en France.

à écrit le 04/10/2013 à 20:13
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Les entreprises sont écrasées de taxes. Elles ne savent même pas si elles vont avoir assez pour payer leurs impôts et elles devraient trouver par enchantement de l'argent à investir? Évidemment les gauchos ont une connaissance limitée de l'économie e...

le 05/10/2013 à 10:07
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camarade tu te tronpe la vraie gauche le sais , les autre sont des imconpetants ,,???

à écrit le 04/10/2013 à 19:50
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aucune raison d'investir en france, ni pour les entreprises, qui voient bien comment elles sont traitees, ni pour les chefs d'entreprises qui sont devenus l'ennemi numero un qu'il faut punir.... l'emploi ne repartira pas de toute facon vu que les ent...

à écrit le 04/10/2013 à 18:57
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l'INSEE est composée de fonctionnaires à la botte du gouvernement, les chiffres du chomage qui ralentit sont probablement faux....L'instabilité fiscale est maximale et décourageante pour les chefs d'entreprises, ne parlons pas du poids du droit du tr...

le 05/10/2013 à 7:35
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Sûr que RSI et les caisses de retraite des indépendants, c'est pas un cadeau...

à écrit le 04/10/2013 à 18:33
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il faut attendre de savoir se qui ,va se passe en amerique ,,???

à écrit le 04/10/2013 à 17:57
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"Les exportations décélèrent mais elles continuent de progresser, la demande mondiale adressée à la France étant orientée à la hausse", pourriez-vous être plus clairs, par exemple avec des chiffre puisque les mots ne sont apparemment pas votre fort ?

le 04/10/2013 à 19:28
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@simplet : "Les exportations décelèrent mais elles continuent de progresser"; pour comprendre, imaginez une voiture roulant à vitesse stabilisée sur une autoroute bien plate. Et là, enlevez votre pied de la pédale d'accélération. La voiture décélère,...

le 04/10/2013 à 19:53
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foutaise politique pour masquer le fait que le nombre de boites qui exportent va au tas.... les enfumages du genre ' plus tu pedales moins vite moins t'avances plus vite', c'est prendre les gens pour des c...; en general le solde commercial francais ...

le 04/10/2013 à 21:42
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Un chiffre serait plus clair pour tous, et non sujet à interprétation : Quel est la part en % du commerce mondial pour la France ? CE chiffre est malheureusement en chute libre et continue !!!

le 05/10/2013 à 0:57
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Mecatroit nous dit que l?accélération est la dérivée de la vitesse. C?est vrais hors mis qu?il s?agit de fonction avec une variable qui comme son nom le dit varie et que ce soit la fonction, comme sa fonction dérivée, ou sa fonction exponentielle to...

le 05/10/2013 à 7:45
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La seule urgence est d'éliminer les Énarques du pouvoir et vous constaterez immédiatement que nous serons épargné des "Usines a gaz a régulation variable" qui congèlent la société Française . Commencez donc par 1+1=2 ce sera un bon début !

le 05/10/2013 à 9:06
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Pour exporter plus, le plus efficace serait de traiter la retraite par répartition avec la TVA et de refinancer la TVA actuelle avec un autre impôt (flat tax sur les patrimoines et actifs des personnes physiques et morales par exemple). Ce que paiera...

le 05/10/2013 à 10:15
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Ce qui est bien vrai c?est que les énarques en politique sont notre plaie. Pour s?en convaincre il suffit de faire la constatation suivante, ce que n?importe quel citoyen à déjà constaté : Les énarques sont rentrés à L?ENA avec des convictions de d...

le 05/10/2013 à 11:10
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comme vous y allez , je n'aurais jamais pensé que mon aparté aurait suscité un tel afflux d'information , merci :-) Alors si je résume la richesse réelle est tellement négative qu'elle annule la richesse imaginaire ! Les actifs dont vous parlez (60 a...

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