Une fois n'est pas coutume. Dans son rapport sur l'état de l'économie mondiale dévoilé mardi, le Fonds monétaire international s'est montré plus optimiste que Bercy en ce qui concerne la croissance en France en 2014. Certes, de peu : l'institution de Washington a relevé sa prévision de 0,1 point à 1% l'an prochain, alors que le projet de loi de finances du gouvernement table sur une croissance de 0,9% du PIB.
La prévision du FMI confirme la prudence de Bercy
Mais ce léger écart confirme le pari de l'exécutif subodoré par certains analystes au moment de la publication dudit projet de loi. Avant la fin septembre, le gouvernement visait en effet une croissance à 1,2% en 2014 avant de revoir son objectif en forte baisse contre toute attente.
En agissant de la sorte, Bercy adopterait une position prudente face aux signes de reprise ressentis ces derniers mois (le PIB a progressé de 0,5% au deuxième trimestre selon l'Insee), et se mettrait dans une position favorable si celle-ci était effectivement au rendez-vous et générait des rentrées fiscales plus importantes que prévues.
Le climat général du coeur de la zone euro s'améliore selon le FMI
Dans son rapport, le FMI attribue ce mieux de la France, tout comme de l'Allemagne, non pas à un "changement de politique majeur", mais à "un changement de climat, qui pourrait être source de satisfaction si les particuliers et les entreprises décidaient de dépenser plus," selon les termes de son chef économiste Olivier Blanchard.
Pour l'institution de Washington, les délais accordés par Bruxelles à un certain nombre de pays européens pour réduire leurs déficits publics, dont la France, sont un bon point pour donner de l'air à l'économie et participent à un climat des affaires plus favorable qu'auparavant.
Ne pas verser dans l'optimisme
Mais la Banque de France, qui s'est exprimée elle aussi mardi, est restée plus prudente. Dans l'immédiat, elle s'est contentée de publier des indices du climat des affaires en dessous de 100, barre qu'il faudra dépasser pour que l'on assiste à une vraie reprise correspondant à 1% de croissance en rythme annuel, selon les analystes.
Pour l'heure, contrairement à ce qu'espère le FMI, la consommation des ménages, principal moteur de la croissance française, reste hésitante avec une progression de 0,4% en juillet, puis une baisse équivalente en août. Verser dans l'optimisme serait donc risqué, d'autant qu'il n'est pas évident qu'une croissance si faible suffise à créer suffisamment d'emplois pour permettre à la majorité de remplir son objectif affiché d'inversion de la courbe du chômage.
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