Légère embellie de l'intérim en mai après une année 2013 désastreuse

Selon le baromètre mensuel Prism'emploi, le nombre des intérimaires aurait augmenté de 2,3% en mai. Mais pour les professionnels du secteur, cette hausse serait en trompe l’œil.
Jean-Christophe Chanut
L'emploi en intérim a progressé glabalement de 2,3% en mai mais il a reculé de plus de 12% dans le seul BTP

On pouvait s'y attendre, cela ne va pas fort dans l'intérim. Le secteur n'échappe pas à la morosité qui règne sur le marché du travail. Prism'emploi, l'organisation patronale du secteur, vient à cet égard de publier son bilan économique et social 2013 qui montre l'ampleur de la décrue. En 2013, l'intérim a représenté 2,9 % de l'emploi salarié, soit l'un des niveaux les plus faibles observés depuis 2000. La baisse de l'emploi intérimaire de près de 70.000 équivalents temps pleins (ETP) intervenue au cours de la période 2012-2013 positionne l'intérim 20 % en-dessous de la situation de 2007.

Les évolutions comparées du PIB et de l'intérim montrent qu'en-dessous d'une croissance de 0,8 %, l'intérim n'est pas en mesure de se développer. C'est pourquoi, en 2013 comme en 2012, la stagnation du PIB entraîne un recul du nombre d'intérimaires en mission : une baisse de 11,6 % en 2012 et de 8,8 % en 2013.

Par ailleurs, comme la loi leur en donne maintenant le droit, les "agences d'intérim" (qui s'appellent maintenant "agences d'emploi") ont recruté en 2013 pour le compte des entreprises 39.400 postes en CDI ou en CDD, dont les deux tiers dans le secteur tertiaire (64 %). Il est important de noter que 75 % des recrutements gérés par les agences d'emploi concernent des qualifications hors-cadre.

 Une légère embellie au mois de mai 2014...

Or, après un début d'année 2014 sur cette même tendance de repli, le mois de mai apparait soudainement comme une légère éclaircie. En effet, selon le baromètre mensuel Prism'emploi, réalisé auprès de 600 entreprises représentant 90% du chiffre d'affaires du secteur, les effectifs intérimaires ont augmenté de 2,3% au niveau national sur un an. C'est notamment dans les secteurs des services que l'intérim progresse (6,6%) ainsi que dans ceux du commerce (6,4%), des transports (4,6%) et de l'industrie (4%). En revanche, il est en fort recul dans celui du BTP (-12,4%).

Par profession, l'intérim est en forte hausse chez les ouvriers non qualifiés (12,2%), les cadres et les professions intermédiaires (9,6%) et les employés (6%). En revanche, il est en forte baisse chez les ouvriers qualifiés (-9,9%).

... peut-être en trompe-l'œil

Alors, un indicateur avancé d'une reprise de l'activité... et de l'emploi ? Rien n'est moins sûr. Tous les indicateurs, qu'ils émanent de l'Insee ou de l'OCDE, sont dans le rouge en ne prévoyant pas de réelle relance de l'emploi avant, au mieux, la fin 2015. Ensuite, les responsables du baromètre Prism'emploi le soulignent :

« cette légère amélioration de l'emploi intérimaire ne peut être révélatrice d'une reprise. L'emploi intérimaire au mois de mai 2013 était à un niveau particulièrement bas et, malgré une évolution positive en mais 2014, il reste à un point historiquement faible ».

Pas d'emballement donc. De fait, avant de dessiner une tendance, il convient d'attendre au moins trois mois

Jean-Christophe Chanut
Commentaire 1
à écrit le 01/07/2014 à 21:03
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ca peut pas etre desastreux vu que hollande a dit que la courbe s'inversait et que hamon a dit que les francais ne le percevaient pas encore !

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