Objectifs budgétaires intenables pour la France. La Commission européenne table sur un déficit public à 4,3% du PIB en 2014 et 4,5% en 2015. Un chiffre qui va encore s'aggraver en 2016 à 4,7%, éloignant le scénario d'un retour sous 3% l'année suivante, selon des prévisions publiées mardi 4 novembre.
Ces mauvais chiffres "sont largement dus à une croissance toujours modeste et certaines mesures comme une nouvelle hausse du coût du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et des réductions d'impôt pour les ménages à faible revenu", indique la Commission dans son rapport.
Les dernières mesures budgétaires pas prises en compte
Pour Bruxelles, qui n'a pas pris en compte la dernière vague de mesures annoncées par le ministre des Finances Michel Sapin, la France aura donc en 2016 le déficit le plus élevé de toute la zone euro. Le gouvernement français prévoit quant à lui de réduire le déficit public à 4,3% du PIB l'an prochain, puis 3,8% fin 2016 et un retour à l'objectif de 3% en 2017, année électorale.
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L'exécutif européen précise en effet qu'il n'a pris en compte qu'environ 19 des 21 milliards d'euros d'économies annoncées pour l'an prochain par le gouvernement car "certaines de ces mesures, représentant près de 2 milliards d'euros, restent insuffisamment détaillées pour être prises en compte dans la prévision". Les mesures nouvelles en cours d'examen par la Commission européenne, n'ont pas non plus été intégrées. Elles permettront de réduire son déficit public de 3,6 à 3,7 milliards d'euros de plus que prévu. De fait, Bercy estime que la France restera dans les clous de sa trajectoire budgétaire.
Vers une dette publique à 100% du PIB
Toujours selon le rapport de la Commission européenne, la dette publique française atteindrait 95,5% du PIB fin 2014, 98,1% fin 2015 et 99,8% fin 2016, poursuit la Commission, des niveaux supérieures à ceux attendus par la France (97,2% fin 2015 puis 98,0% fin 2016, après 95,3% fin 2014).
Selon la Commission, le chômage se stabiliserait l'an prochain en France, à 10,4% de la population active, soit le même niveau que cette année, avant de baisser à 10,2% en 2016, contre 9,5% pour l'Union européenne et 10,8% au sein de la zone euro.