La loi Macron soumise à l'examen de l'Assemblée

Le projet de loi arrive lundi dans l'hémicycle pour deux semaines de débats, avec plus de 3000 amendements déposés. Il comprend 200 articles, dont ceux, controversés, concernant le travail du dimanche et la libéralisation des professions réglementées du droit.
Dimanche, 25 janvier, trente intellectuels, dirigeants d'entreprises et économistes qui estiment urgent de "faire repartir la machine" ont appelé à voter la loi Macron, dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche.

Deux semaines de marathon. C'est ce qui attend le projet de loi Macron, qui a l'ambition affichée de lever des "blocages" de l'économie. Ce projet de loi, qui prévoit maintenant quelque 200 articles, est débattu à partir de lundi 26 janvier à l'Assemblée nationale.

3.034 amendements ont été déposés en vue de la séance publique. Sans compter ceux que le gouvernement peut rajouter en cours de débats. Revue de détail des principales mesures prévues dans le texte.

  • Travail du dimanche

Le nombre d'ouvertures dominicales des commerces autorisées passe de 5 à 12 par an, sur décision du maire (après avis du conseil municipal jusqu'à 5, et de l'intercommunalité au-delà de 5). Ces dimanches sont payés double. Les compensations sont obligatoires mais sans plancher, décidées par accord de branche, d'entreprise ou territorial. Le salarié doit accepter.

Figurent quelques exceptions sur le nombre d'ouvertures le dimanche. C'est le cas pour les zones touristiques et zones commerciales, ainsi que pour les  commerces de certaines gares connaissant une affluence exceptionnelle. L'ouverture y est autorisée tous les dimanches, selon le texte. Idem pour les Zones touristiques internationales (ZTI), tracées aussi par décret, qui bénéficient aussi d'ouvertures le soir jusqu'à minuit.

  • Professions réglementées du droit

Une nouvelle grille des tarifs sera fixée par décret après avis de l'Autorité de la concurrence, dans le but de les faire baisser. Les tarifs des petits actes seront fixes, en particulier ceux des actes d'exécutions judiciaires. Les professionnels pourront faire varier le prix des actes importants dans une fourchette autour d'un tarif de référence (15% en dessous ou au-dessus).

Le principe de la liberté d'installation est posé mais régulé. L'installation sera libre dans les régions où la création de nouveaux offices apparaît utile "pour renforcer la proximité et l'offre de services", mais elle sera soumise à l'autorisation du ministre de la Justice dans celles où elle serait susceptible de "porter atteinte à la continuité de l'exploitation des offices existants"

  • Transports et permis

Le texte prévoit l'ouverture à la concurrence des lignes d'autocar interurbaines. Les régions ou les départements pourront réguler les liaisons inférieures à 100 km si elles menacent la viabilité d'une ligne SNCF.

En outre, l'actuelle Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) deviendra l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (ARAFER) avec des pouvoirs élargis. Elle pourra réguler les tarifs des péages, mettre plus de concurrence dans les marchés d'autoroutes, et donner son avis sur les lignes d'autocars nationales.

Une mesure prévoit également de réduire les délais d'attente de l'examen de passage du permis et participer ainsi à la diminution de son coût.

  • Financement des entreprises et ouvertures de capital

Sont prévues diverses mesures visant à développer l'épargne salariale, en particulier dans les PME. En outre, les start-up pourront attribuer des bons de souscription de parts de créateurs d'entreprises (BSPCE, options d'achats sur des titres de l'entreprise) à tous leurs salariés. L'objectif est aussi d'attirer des cadres pour les petites sociétés qui ne sont pas encore en mesure de les rémunérer généreusement.

Le projet de loi prévoit également l'encadrement des "retraites chapeaux" des dirigeants d'entreprises, qui seront liées à une condition de performance.

Enfin, les privatisations des aéroports de Lyon et de Nice sont également proposées dans le texte.

  • Licenciements collectifs et prod'hommes

Le gouvernement veut réformer la justice prud'homale pour la rendre "plus simple et plus rapide", en raccourcissant les délais et en favorisant l'intervention de juges professionnels.

Il souhaite également modifier les règles des licenciements collectifs pour sécuriser davantage les entreprises.

Concernant les tribunaux de commerce spécialisés, il compte en créer de nouveaux dédiés exclusivement aux entreprises les plus importantes, celles dont l'implantation se trouve dans le ressort de plusieurs tribunaux.

  • Logements

Le projet de loi veut développer le "logement locatif intermédiaire" en offrant aux communes une "majoration de constructibilité" de 30%, c'est-à-dire une augmentation du nombre de mètres carrés constructibles sur un terrain donné.

  • Secret des affaires

La texte prévoit de punir la violation du "secret des affaires" d'une peine de trois ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende. La peine pourra être portée à sept ans d'emprisonnement et 750.000 euros d'amende en cas d'atteinte à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France.

Appel de 30 économistes à voter la loi Macron

Dimanche, 25 janvier, trente intellectuels, dirigeants d'entreprises et économistes qui estiment urgent de "faire repartir la machine" ont appellé à voter la loi Macron dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche. Dans cet appel intitulé "Il faut voter la loi Macron", les auteurs constatent "que notre économie est en panne et notre société est en peine", et estiment que "trop de réformes [...] ont été repoussées depuis trop longtemps".

Par ailleurs, le projet de loi sera au centre d'une manifestation à l'appel de plusieurs syndicats mardi 27 janvier à 13 heures boulevard Haussmann à Paris, près des grands magasins, pour dénoncer la "banalisation du travail du dimanche et de nuit".

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Commentaires 17
à écrit le 27/01/2015 à 0:23
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Où est la simplification du droit du travail? Les groupes financiers n'apporteront qu'une dérive à l'américaine, bien peu souhaitable, d'une justice de fric.

à écrit le 26/01/2015 à 13:38
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"concurrencer les actuels groupes européens par une croissance externe et augmenter ainsi leur volume d’activité." Revue Fiduciaire dépêche du 26.01.15 "Valider la reconnaissance des qualifications professionnelles pour les ressortissants d'un État...

à écrit le 26/01/2015 à 12:16
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Où est passé le contrat de travail unique ??... un contrat où, moyennant indemnité forfaitaire proportionnelle à l'ancienneté, chaque partie pourrait mettre fin. Il suffirait, dans un premier temps, de créer ce nouveau type de contrat en parallèle de...

le 26/01/2015 à 18:39
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Vous savez bien que, droite ou gauche, l'évolution ne peut se faire qu'en plusieurs étapes. Causes toujours moitié de la droite ou de la gauche qui bloque sont propre camp. La gauche propose un loi plutôt de droite cause Sarko n'avais pas fait le j...

à écrit le 26/01/2015 à 12:11
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Où est passé la simplification des seuils sociaux qui bloquent l'embauche...

à écrit le 26/01/2015 à 12:10
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Où est passé la simplification du code du travail ??

à écrit le 26/01/2015 à 12:07
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"réduire le délai d'attente au permis" ... ah ah ah , Ils se foutent de la gueules du monde ! Pour le permis de conduire, il y a 2 parties : -la formation, qui est essentiellement privée, -l'examen, qui est sous la coupe des fonctionnaires ! Or, c...

à écrit le 26/01/2015 à 11:16
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la DDE possede une troupe formidable chevalier du fiel une richesse pour le pays

à écrit le 26/01/2015 à 11:12
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Ce n'est pas une loi mais un projet de loi car si c'était une loi donc déjà votée au parlement ce qui n'est pas encore le cas, cette loi devrait être appliquée. Il serait donc temps que ce futur texte Macron soit qualifiée de PROJET de loi tant qu...

à écrit le 26/01/2015 à 9:54
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C'est pas avec cette loi ( pourquoi pas ) que nous allons relancer l'économie qui est étouffée par les taxes et impôts Toujours pas trace d'économie Régime spéciaux privilèges etc... Mais il fallait bien combler le vide des réformes économiques ...

à écrit le 26/01/2015 à 9:34
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Que de la gueule! Elle critique une loi qu'elle n'avait qu'imaginé, mais, même pas eu le courage de proposer! Sarkozy ouvrait souvent sa gueule, et il n'en sortait que du vent.

à écrit le 26/01/2015 à 9:28
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61% des Français voteraient la loi Macron, qui sera discutée à partir de ce lundi 26 janver à l'Assemblée, d'après un sondage Odoxa-FTI Consulting-Les Echos-Radio Classique. Messieurs, respectez donc le choix des français!

le 26/01/2015 à 10:14
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Les sondages ne sont jamais représentatif du Peuple, les sondages sont formulés avec des questions fermées auprès d'un public choisi orienté, plus personne ne croit les sondages.

le 26/01/2015 à 18:32
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vous avez raison, un autre donne 70%, parfait!

à écrit le 26/01/2015 à 9:28
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Nous savons bien que quelque soit les propositions et la sincérité de M. MACRON ; sa bureaucratie , à commencer par l'administration fiscale, les syndicats et autres organisations feront tout pour bloquer les réformes afin de ne pas détricoter leu...

à écrit le 26/01/2015 à 8:38
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Avec Macron Valls Hollande, le PS français va finir en peau de chagrins, comme le PS Grec qui n'a pas tremblé pour réduire à rien du tout le PS Grec.

à écrit le 26/01/2015 à 8:38
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Detricotter 20 ans de création législative, pour pouvoir faire rouler un bus le dimanche.. Voilà où nous en sommes. L'Assemblée Nationale ne devait jamais créer de nouveaux textes, mais reprendre, améliorer et surtout simplifier l'existant. Nous fais...

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