Pétrole : l'AIE abaisse de nouveau sa prévision de demande mondiale pour 2008 et 2009

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) s'appuie sur les perspectives économiques peu brillantes du Fonds monétaire international (FMI) pour revoir encore à la baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole cette année et l'année prochaine. L'organisation a également abaissé à 80 dollars sa prévision de prix pour le baril de brut en 2009.

Ralentissement écononomique oblige, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ne cesse de revoir à la baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole. Dans son dernier rapport mensuel, l'organisation a de nouveau abaissé sa prévision pour 2008 et 2009, à respectivement 86,2 millions de barils par jour (mbj) et 86,5 mbj.

L'AIE explique sa décision par la baisse de croissance du PIB mondial pronostiquée par le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier a annoncé la semaine dernière s'attendre à une récession pour les pays développés en 2009. La demande des pays de l'OCDE devrait ainsi chuter en 2008 de 2,7% et de 1,6% en 2009, en raison de "la détérioration des conditions économiques" en Amérique du Nord et dans le Pacifique et des perspectives de récession dans l'OCDE.

S'agissant de la Chine, qui a été "un des principaux moteurs" de la demande mondiale en pétrole ces dernières années et par là même de la flambée des prix, le rapport relève que le pays est guetté par un ralentissement d'activité et revoit à la baisse sa prévision de croissance de la demande chinoise pour 2009, à 290.000 barils/jour soit 180.000 bj de moins que prévu auparavant.

La demande mondiale en brut devrait toutefois toujours progresser cette année, de 0,1% ou 0,1 mbj, ainsi que l'an prochain (+0,4% ou 0,4 mbj). De son côté, après avoir chuté de 1 mbj en septembre, l'offre de pétrole a augmenté de 1,8 mbj en octobre à 86,9 mbj, grâce à un nombre moindre d'interruptions de production, notamment en Amérique du Nord et en Europe. Selon le rapport, l'offre globale de l'Opep est restée stable en octobre à 32,1 mbj. Les baisses de production dans certains pays (Arabie Saoudite notamment) ont été compensées par la reprise de l'activité de champs de pétrole et de pipelines en Irak, Angola et Libye.

Reste que cette nouvelle révision à la baisse des perspectives de demande de pétrole n'est pas faite pour enrayer la dégringolade actuelle des cours de l'or noir qui approchent désormais les 50 dollars le baril, soit près de 100 dollars de moins que lors de leur record en juillet dernier (147 dollars). D'ailleurs, l'AIE a également révisé à la baisse ses hypothèses de prix, en tablant sur un baril de brut à 80 dollars en 2009. Soit une nette baisse par rapport à son hypothèse des trois derniers mois d'un baril à 110 dollars.

Ce jeudi matin, le baril de pétrole Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre (dernier jour de cotation de ce contrat) a touché 50,60 dollars, son niveau le plus bas depuis mai 2005. Vers 10 h GMT, il s'échangeait à 52,11 dollars, en baisse de 26 cents.

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