L'endettement du Royaume-Uni a atteint à 59,2% du PIB (produit intérieur brut), son plus haut niveau depuis le début de cette statistique, en 1974-1975, a annoncé l'Office national des statistiques (ONS) ce jeudi.

L'ONS a fait état de besoins de financement nets du secteur public ayant atteint 5,899 milliards de livres sterling (6,6 milliards d'euros) le mois dernier, près de deux fois le montant attendu.

Les emprunts nets du secteur public, mesure privilégiée par le gouvernement, a atteint 11.419 milliards de livres, un chiffre également bien au-dessus des prévisions et le pire jamais enregistré pour un mois d'octobre.

Le gouvernement britannique prévoit des emprunts de 175 milliards de livres (soit 191,8 milliards d'euros, 12,4% du PIB) sur l'exercice budgétaire en cours (avril 2009/mars 2010). Certains analystes anticipent déjà un montant de 195 milliards de livres.

Les futures sur les emprunts d'Etat du Royaume-Uni ("gilts") ont chuté après cette publication, les investisseurs s'inquiétant des conséquences pour les émissions de dette, qui ont déjà atteint un niveau record.

Lueurs d'espoir du côté de la consommation et des chiffres de l'emploi

Le gouvernement prévoit également que les recettes fiscales s'amélioreront en début d'année prochaine avec la reprise économique et la hausse de la TVA. "Nous devons nous rappeler que le taux de TVA va augmenter en janvier et que les ventes au détail et les dépenses de consommation semblent avoir touché le fond [...] Le déficit pourrait ne pas être aussi mauvais à l'avenir", a ainsi tempéré Amit Kara, économiste chez UBS.

Les ventes au détail ont en effet progressé de 0,4% en octobre, le rythme le plus élevé enregistré depuis mai 2008 et les chiffres de septembre ont été révisés à la hausse. Sur un an, les ventes au détail britannique affichent une hausse de 3,4%, la plus forte enregistrée depuis mai 2008, contre +2,9% attendu.

Le PIB britannique a reculé de 0,4% au troisième trimestre alors que les économistes s'attendaient à ce que le pays sorte de la récession, comme avant elle la France et l'Allemagne, après cinq mois consécutifs de recul de l'activité. L'Institut national de recherche économique et sociale (NIESR) a prédit une croissance de 1,3% l'an prochain, et de 1,5% en 2011. Le taux de chômage est ressorti en octobre à 7,8%, alors qu'il était prévu à 8%. C'est l'augmentation la plus faible depuis la période mars-mai 2008.