En Italie, "la contrefaçon coûte 18 milliards d'euros par an et soustrait au fisc 5 milliards d'euros en terme de recettes". Mettre un terme à cette industrie souterraine "pourrait créer 130.000 emplois", a expliqué ce mercredi Emma Marcegaglia, présidente du patronnat italien, lors de la journée nationale anti-contrefaçon à Rome.

Celle que l'on surnomme la "Dame d'acier" a appelé de ses voeux un renforcement de la répression contre la contrefaçon. Elle a notamment proposé la publication d'un code éthique contre la contrefaçon chargé de dénoncer les entreprises ne respecterant pas les droits de propriété des marques, à l'image de ce qui avait été fait il y a plusieurs années pour lutter contre la mafia.

Le ministre aux Affaires européennes, Andrea Ronchi, a surenchéri en appelant à "la responsabilité de tous les citoyens" pour ne pas "faire un cadeau à la criminalité organisée, à la camorra, à la mafia, à la 'ndrangheta" (un clan de la mafia calabraise).

L'Italie, réputée pour son industrie du luxe, l'est également pour son économie souterraine (travailleurs clandestins, contrefaçon, etc...) souvent aux mains de la mafia locale. L'industrie des biens contrefaits enregistrerait ainsi un chiffre d'affaires de plus de 7 milliards d'euros par an, selon la Direction générale de la lutte contre la contrefaçon. La valeur des biens contrefaits saisis a été de 1,15 milliard d'euros en 2009, en nette augmentation comparée à 2008 (690 millions d'euros).