Avec Obama, Sarkozy a plaidé en faveur d'une révision du système monétaire

Au cours de sa visite à la Maison-Blanche hier, le président français Nicolas Sarkozy a plaidé en faveur d'une révision du système monétaire mondial et la lutte contre la volatilité des prix des matières premières.
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Nicolas Sarkozy et Barack Obama se sont retrouvés lundi à Washington pour une réunion de travail à la Maison Blanche dans un climat bien assombri. Du côté américain, en effet, la classe politique toujours ébranlée par la fusillade en Arizona, n'en finit pas de s'interrogear sur les effets dévastateurs de la violence des débats politiques depuis quelques mois. Côté français, c'est l'enlèvement et la mort de jeunes français au Niger, avec Al-Qaida en toile de fond, qui préoccupe l'Elysée. Si l'actualité internationale, et en particulier le terrorisme, ont occupé une grande partie de cette visite "français et américains (étant) déterminés à être des alliés sur le sujet " Nicolas Sarkozy n'a pas oublié pour autant le but de la rencontre : tester Barack Obama sur les priorités et la double présidence française du G20 et du G8 à deux semaines de la conférence de lancement le 24 janvier prochain.

Coincé entre Washington qui veut continuer à faire marcher la planche à billets comme elle l'entend et Pékin qui se satisfait d'un yuan sous -évalué, la marge de manœuvre du président français est ténue. Il n'empêche. "Nos équipes vont travailler ensemble, dur, pour faire des propositions sur la monnaie, le prix des matières premières et tous les sujets sur la table du G20 pour réduire les déséquilibres mondiaux", a t-il souligné hier, insistant sur sa volonté de travailler "main dans la main" avec Washington. A la clé, "de nouvelles idées" qui devraient apporter au monde "prospérité et stabilité", a poursuivi Nicolas Sarkozy, selon qui, le soutien de Barack Obama au G20 du 3 novembre prochain permettrait d'apporter des "réponses structurelles aux grands déséquilibres du monde".

"Il n'y a ni volonté de détruire le dollar , ni de désigner un grand fauteur de troubles mondial, ni de revenir à un taux de change fixe, seulement de nouvelles idées à trouver ensemble" prend on soin de préciser à l'Elysée, où l'on apprécie justement ce travail "en équipe". De fait, étaient présents aux entretiens, notamment, le patron du Trésor Tim Geithner ou encore Christine Lagarde, appelés à se parler très régulièrement à l'avenir.

Partisan du multilatéralisme et d'une diversification des monnaies de réserves, ce qui hérisse Washington, Nicolas Sarkozy a sciemment rappelé le rôle joué par le dollar "comme monnaie principale".? "Mais nous pensons, qu'inéluctablement, le rapport de force entre les différentes monnaies va changer", poursuit l'entourage présidentiel.

Dans les esprits, et alors que le président chinois Hu Jintao est attendu pour une visite officielle à Washington, le 19 janvier, l'objectif affiché est de dessiner les contours d'un consensus sur la nécessaire révision du système monétaire. Mais le chemin est encore long. Si Barack Obama a été très chaleureux hier, sous les dorures du Bureau Ovale, évoquant "son extraordinaire ami Nicolas" il s'est bien gardé toutefois de donner de quelconques assurances et est resté, finalement, assez tiède sur ces sujets. Message reçu à Paris... Jusqu'alors présenté comme la possibilité de jeter les bases d'un "nouveau Bretton Wods", le G20 de 2011 est maintenant évoqué par le président français avec plus de ménagement.

"Il faut avancer étape par étape, avec des objectifs précis", fait-on valoir dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Et la première de ces étapes, sera sans nul doute d'aplanir de possibles différends lors du séminaire de travail avec la Chine en mars prochain.

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