La crise n'est plus qu'un mauvais souvenir pour les pays en développement, selon la Banque Mondiale

La Banque Mondiale estime que "l'économie mondiale entre dans une nouvelle phase caractérisée par une croissance plus lente, bien que toujours solide" en 2010 et en 2011.
Infographie La Tribune

Le rapport sur les perspectives économiques mondiales 2011 de la Banque Mondiale pose un diagnostic à la fois rassurant et encourageant sur l'économie mondiale. "Après le rebond opéré à la fin de la crise, l'économie mondiale entre dans une nouvelle phase caractérisée par une croissance plus lente, bien que toujours solide, cette année et l'année prochaine", estime la Banque Mondiale.

L'économie mondiale croîtrait de 4,1% en 2011 et 4,4% en 2012, selon les prévisions - calculées en parité des pouvoir d'achats donc comparable avec celles du FMI ou de Goldman Sachs - de la Banque Mondiale. Les pays en développement continueraient d'afficher une croissance nettement supérieure à celles des pays développés puisqu'ils contribueraient pour près de moitié à la croissance mondiale.

Les pays en développement devraient afficher des taux de croissance de 7% en 2010, 6% en 2011 et 6,1% en 2012. Les pays à revenu élevé afficheraient une croissance de 2,4% pour 2011 et de 2,7% pour 2012. Dans la plupart des pays en développement, le PIB a retrouvé le niveau auquel il aurait été si l'économie mondiale n'était pas passée par une profonde récession suivie d'un vif rebond.

En d'autres termes, les pays en développement ont retrouvé leur croissance de croisière après avoir rattrapé le retard provoqué par la récession. Les pays développés en revanche n'ont toujours pas rattrapé leur retard. La production industrielle dans les économies à revenu élevé est toujours inférieure de 10% au niveau prévalant avant la crise.

"La forte expansion de la demande intérieure dans les pays en développement tire l'économie mondiale ; toutefois les difficultés qui persistent dans le secteur financier de certains pays à revenu élevé continuent de menacer la croissance et nécessitent l'adoption immédiate de mesures gouvernementales", explique Justin Yifu Lin, économiste en chef de la Banque mondiale et premier vice-président (Economie du développement).

Les investissements étrangers directs dans les pays en développement ont progressé de 16% en 2010, pour s'établir à 410 milliards de dollars après avoir chuté de 40% en 2009. Cette reprise est due en grande partie à l'augmentation des investissements Sud-Sud, en particulier en provenance d'Asie.

Ces entrées de capitaux "peuvent être sources de risques et compromettre la reprise à moyen terme, en particulier si la valeur des monnaies augmente brusquement ou si une bulle des actifs se forme", met toutefois en garde Hans Timmer, directeur du groupe des perspectives de développement à la Banque Mondiale.

La région Asie de l'Est et Pacifique, dont le PIB s'est accrû de 9,3% en 2010, croîtrait de 8% en 2011 et de 7,8% en 2012. L'Amérique latine, souligne la Banque Mondiale, est sortie de la crise mondiale dans des conditions satisfaisantes. La croissance (5,7% en 2010) devrait ralentir 4% cette année et l'an prochain.

L'Afrique subsaharienne, qui a crû de 4,7% en 2010 après 1,7% en 2009, croîtrait de 5,3% cette année et 5,5% l'an prochain. La reprise a été particulièrement prononcée pour les pays exportateurs de métaux, de minerais et de pétrole qui ont profité de l'essor des prix des produits de base.

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