Un président européen élu au suffrage universel ?

C'est ce que propose le ministre fédéral allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, un des derniers grands Européens convaincus parmi les chrétiens-démocrates outre-Rhin.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble

Avant de partir pour quelques jours de vacances bien mérités après la pression incessante de ces derniers mois sur la zone euro, le ministre fédéral des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, n'a pas manqué de (re)lancer un pavé dans la mare européenne.

Dernier "grand européen" parmi les chrétiens-démocrates (CDU/CSU) allemands, Wolfgang Schäuble propose tout simplement d'élire au suffrage universel le président de l'Union européenne (UE).

"Je souhaite l'élection directe d'un président européen", a-t-il lancé dans un entretien au journal dominical Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.

"Ainsi nous aurons dès la première réélection une conscience européenne beaucoup plus forte", a ajouté le ministre, jadis bras droit du chancelier Kohl lors des multiples avancées de l'intégration européenne des années 1990.

Cette idée est une des rares, si ce n'est la seule, qu'un homme politique allemand, a fortiori un responsable de l'exécutif de la chancelière Merkel, formule depuis des mois en faveur de plus d'intégration européenne.

Même un autre Européen convaincu comme l'actuel commissaire européen, Michel Barnier, n'est pas allé aussi loin.

En mai dernier, dans un discours prononcé à l'Université Humboldt de Berlin (où l'ancien ministre des Affaires étrangères allemand Joschka Fischer avait jadis lancé l'idée d'une Constitution européenne), Michel Barnier avait plaidé pour la création d'un poste de président de l'Union européenne, fusionnant les fonctions actuelles de président du Conseil européen, exercées par le belge Hermann Van Rompuy, et de président de la Commission européenne, actuellement le portugais José Manuel Barroso.

Un président qui ne tirerait pas toutefois sa légitimité des 500 millions de ressortissants de l'UE mais des parlementaires, européens et ceux des vingt-sept Etats-membres.

"Cette personnalité présidente de l'Union européenne, proposée par les chefs d'Etats et de gouvernement, pourrait être investie par un congrès réunissant le Parlement européen et les représentants des parlements nationaux", avait indiqué Michel Barnier. "Un jour plus lointain, elle pourrait obtenir la confiance directe des peuples", avait-il seulement concédé.

A défaut d'avoir un président européen unique élu au suffrage universel, le président de la Banque centrale européenne (BCE), le français Jean-Claude Trichet avait lui proposé au printemps que l'Europe se dote d'un ministre des Finances européen.

L'idée de faire élire le président de l'UE directement par les électeurs n'est en soi pas si nouvelle. La personnalité la plus en vue qui l'a proposé récemment est...une Française : Ségolène Royal.

Dans un entretien à La Tribune du 10 novembre 2010, l'ancienne (et encore) candidate à l'élection présidentielle indiquait "qu'à terme c'est au suffrage universel que devra être désigné le président de l'Europe".

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