"Nous avons besoin d'un nouveau gouvernement qui redonne l'espoir au pays"

Le patron de ce leader mondial dans les systèmes de transmission dans le secteur agricole analyse la crise actuelle de la péninsule.
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La tempête financière reflète-t-elle une situation industrielle difficile ?

La situation économique est délicate pour tout le pays. Dans les zones très industrialisées comme le nord-est de l'Italie, nous sommes évidemment encore plus inquiets. À la suite de la crise de 2009, notre groupe a par exemple perdu pratiquement 50 % de son chiffre d'affaires. Mais nous avons restructuré la société, innové et délocalisé nos productions avec moins de valeur ajoutée. Pendant la crise, nous avons dû mettre une partie de nos employés en « cassa integrazione » (chômage technique) et désormais 53 % de notre personnel est basé à l'étranger. Mais nous avons retrouvé nos niveaux de production avec environ 900 millions d'euros de chiffres d'affaires. En revanche, pour la plupart des 250.000 entreprises de Vénétie, la situation est souvent plus compliquée car ce sont des PME. Elles ont du mal à trouver des financements auprès des banques et il est difficile d'investir dans la recherche et le développement quand on n'a que huit ou neuf employés. Le modèle du nord-est des petites et moyennes entreprises très réactives montre aujourd'hui ses limites. La politique devrait intervenir pour favoriser le financement de l'économie et les fusions entre PMI-PME.

Les entreprises italiennes souffrent-elles d'un coût du travail trop élevé ?

Ce n'est pas l'essentiel. À Dortmund (Allemagne), nos salariés coûtent 50 % de plus qu'à Padoue sans que cela pose de problème. En revanche, le gouvernement italien devrait intervenir pour qu'il reste davantage d'argent dans les poches des salariés. Il faut aussi une vraie réforme de l'école et de la formation et une réorganisation de l'administration. Les industriels ont besoin d'un gouvernement qui ait enfin le courage de changer radicalement les choses.

Les problèmes de l'Italie sont donc principalement politiques ?

D'un point de vue économique et industriel, nous ne sommes pas comme la Grèce ou l'Espagne. L'Italie est beaucoup plus solide. Notre problème est en effet politique. Aujourd'hui, les marchés profitent de cette faiblesse. Nous avons besoin d'un nouveau gouvernement qui redonne l'espoir aux Italiens et en particulier aux entreprises que des réformes seront enfin mises en oeuvre. Propos recueillis par Robert Lavéran, à Rome


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