Allemagne : des signes de recul de l'inflation

L'inflation recule en août dans trois Länder de référence en Allemagne selon l'Office national de la statistique qui publiait ses chiffres ce lundi. D'autres indices conjoncturels publiés dans la semaine signalent un essoufflement de la reprise.
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Les prix à la consommation ont diminué de 0,1% en août en Saxe, l'un des cinq Länder dont les données servent à fournir des estimations pour l'ensemble de l'Allemagne. La tendance semble s'inverser puisque l'inflation augmentait de 0,4% au mois précédent, soit 2,5% sur un an. Selon la dernière estimation, la hausse des prix atteint 2,4%en août, a annoncé lundi l'Office allemand de la statistique.

L'inflation recule aussi de 0,1% dans le Brandebourg soit un repli de 2,1% de la hausse des prix sur un an. En juillet, l'inflation augmentait de 0,5% sur un mois et 2,2% sur un an dans ce Land. Même tendance en Hesse où les prix à la consommation baissent de 0,2%, ce qui représente une hausse sur un an de 1,9%. Comme dans le Brandebourg, l'inflation a augmenté en juillet de 0,5% soit 2,2% sur un an.

La semaine dernière, des indices peu encourageants pour l'économie allemande ont été publiés par divers instituts de statistiques. Du côté du moral des consommateurs, l'enquête mensuelle de l'institut GfK publié jeudi montre une baisse de confiance des Allemands. Il touche même un plus bas de 10 mois en raison de la crise de la dette en zone euro et de la crainte d'une récession aux Etats-Unis. Cet indicateur avancé du sentiment des consommateurs, calculé sur la base d'une enquête auprès d'environ 2.000 personnes, ressort en baisse à 5,2 pour septembre contre 5,3 pour août. 

L'indice du climat des affaires a, lui aussi, reculé en août, passant de 112,9 en juillet à 108,7 en août à annoncé mercredi l'institut IFO. L'indice de confiance à propos des conditions actuelles était de 118,1 contre 121,4 en juillet. Celui des anticipations est ressorti à 100,1 contre 105,0 en juillet.

L'économiste de l'Ifo Klaus Abberger a jugé prématuré de parler de récession à l'heure actuelle, mais a constaté que l'économie ralentissait de façon très significative sur fond de crise de la dette de part et d'autre de l'Atlantique. Il a souligné que les turbulences sur les marchés financiers rendaient les consommateurs nerveux et alimentaient l'incertitude pour les entreprises de l'ensemble des secteurs de l'économie allemande. L'euro a brièvement reculé à la suite de la publication de cet indicateur avant d'effacer ses pertes.

L'économie allemande a marqué le pas au deuxième trimestre, affichant une croissance limitée à 0,1% en première estimation alors que les marchés anticipaient 0,5%. Ce niveau est un plus bas sans précédent depuis le premier trimestre 2009. Sur un an, la croissance ressort à 2,8%, une performance là encore inférieure aux 3,2% prévus. Au trimestre précédent, l'économie allemande avait progressé de 1,3% (chiffre révisé de 1,5%) d'un trimestre sur l'autre et de 5% l'an (révisé de 5,2%).

Les ventes des grossistes ont reculé de 0,6% en juillet par rapport à juin, une évolution similaire à celle observée le mois précédent, montrent les chiffres publiés jeudi par l'Office fédéral de la statistique. Sur un an, les ventes sont en hausse de 8,2% après +8,5% en juin.

Les exportations ont reculé moins que prévu au mois de juin, alors que les importations ont augmenté contre toute attente, montrent les chiffres publiés mardi. En données CVS, l'excédent commercial s'est réduit à 11,5 milliards d'euros contre 12,8 milliards en mai. Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur 13 milliards. Les exportations ont reculé de 1,2% après avoir progressé de 4,4% en mai. Les importations ont avancé de 0,3%. Les économistes prédisaient une baisse de 1,5% des exportations et un recul de 0,3% des importations.

La production industrielle a baissé de 1,1% en juin, à la surprise des économistes qui avaient anticipé une progression de 0,1%, selon les chiffres publiés par le ministère de l'Economie. Le chiffre du mois de mai a en outre été révisé à la baisse, la hausse étant ramenée de 1,2% à 0,9%. Le ministère allemand de l'Economie a précisé que le mois de juin avait été caractérisé par un nombre inhabituellement élevé de week-end prolongé, ce qui a pesé sur la production. Selon le ministère, la production industrielle restait sur une tendance favorable, portée par un niveau élevé de commandes.

Les commandes à l'industrie ont, contre toute attente, augmenté en juin par rapport à mai, selon les données officielles publiées jeudi. Ces commandes ont augmenté de 1,8%, alors que les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne une baisse de 0,5%. Après un bond de plus de 10% en mai, la demande intérieure a sensiblement baissé en juin (-10,8%), alors que les commandes en provenance de l'étranger ont connu une évolution inverse, avec une hausse de 13,7% en juin après une baisse de 5,8% le mois précédent, précise le ministère de l'Economie. Les commandes pour les biens intermédiaires ont reculé de 2,1%, celles des biens de consommation de 2,4%, tandis que celles des biens d'équipement ont progressé de 5%. Le ministère de l'Economie a par ailleurs revu baisse en les chiffres de mai. Les commandes à l'industrie ont finalement augmenté de 1,5% en mai contre +1,8% en estimation initiale.

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