L'OCDE prévoit une croissance anémique pour le G7 en fin d'année

L''organisation attend une croissance de 0,2% au quatrième trimestre pour les pays du G7. La France devrait tourner au ralenti tandis que l'Allemagne et l'Italie sont menacées d'un trimestre de décroissance.
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La croissance économique des pays développés risque de ralentir fortement, voir de caler au second semestre et les banques centrales doivent être prêtes à assouplir leur politique monétaire, en baissant leurs taux d'intérêt ou en intervenant sur les marchés, a estimé jeudi l' OCDE .
L'Organisation pour la coopération et le développement économiques prévoit que la croissance des pays du G7 ne devrait pas dépasser 1,6% en rythme annualisé au troisième trimestre et qu'elle devrait tomber à 0,2% sur les trois derniers mois de l'année.

Une confiance dégradée

Elle a ainsi revu en nette baisse ses prévisions par rapport au scénario attendu en mai dernier, prenant ainsi acte du fait que "la reprise a pratiquement stoppé au deuxième trimestre dans nombre d'économies" et que le commerce mondial s'est contracté. "La confiance des consommateurs et des entreprises s'est dégradée dans les grandes économies de l' OCDE face à la médiocrité des perspectives, à l'impasse budgétaire aux États-Unis, à la crise de la dette souveraine dans la zone euro et à l'inquiétude grandissante qu'il y a moins de munitions en termes de politiques publiques pour compenser un nouveau ralentissement", explique l'Organisation.

Croissance négative en perspective

La dégradation de la conjoncture pourrait être particulièrement marquée en Allemagne et en Italie, précise-t-elle, puisque ces deux pays devraient enregistrer un trimestre de croissance négative. L'économie allemande, la première d'Europe, devrait ainsi voir son PIB reculer de 1,4% en rythme annualisé sur les trois derniers mois de cette année, ce qui marquerait un décrochage brutal après une croissance attendue à 2,6% au troisième trimestre.

La France au ralenti

Pour la France, l' OCDE prévoit une croissance limitée à 0,9% en rythme annualisé sur juillet-septembre et à 0,4% sur octobre-décembre.
Les Etats-Unis devraient connaître une évolution comparable, avec une expansion annualisée de 1,1% au troisième trimestre et de 0,4% au quatrième.
Expliquant que l'impact de la crise de la dette souveraine en Europe et aux Etats-Unis et les turbulences sur les marchés boursiers ne sont pas encore totalement pris en compte, l' OCDE souligne que l'incertitude entourant ses prévisions est "anormalement forte". Cette incertitude justifie à ses yeux le maintien de taux d'intérêt inchangés dans la plupart des économies de l' OCDE . Et de ne pas exclure un assouplissement des politiques monétaires.

Interventions des banques centrales

"Si, dans les prochains mois, apparaissent des signes dénotant que la faiblesse persiste ou que l'économie risque de retomber dans la récession, les taux devront être abaissés là où des marges de manoeuvre existent", juge l'organisation. Et là où ces marges font défaut, poursuit-elle, "d'autres mesures pourraient être prises", comme des interventions des banques centrales sur les marchés de capitaux et des engagements fermes sur les taux.

Dans l'attente de la BCE et du G7

La Banque centrale européenne (BCE) pourrait annoncer ce jeudi une pause dans la phase de remontée des taux ouverte il y a à peine cinq mois. Aux Etats-Unis, certains observateurs n'excluent pas de voir la Fed s'engager dans une nouvelle phase d'"assouplissement quantitatif" en rachetant des obligations d'Etat sur le marché secondaire. Le soutien à la croissance et la crise de la dette seront vendredi et samedi en tête de l'ordre du jour de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G7 à Marseille.

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