L'épouse de Bo Xilai reconnaît l'assassinat d'un Britannique

Gu Kailai, la femme du dirigeant chinois déchu Bo Xilai, qui risque la peine capitale, "n'a pas contesté" l'assassinat de Neil Heywood, un homme d'affaires britannique proche de sa famille. Son procès se déroulait ce jeudi au tribunal de Hefei, en Chine.
Neil Heywood et Gu Kailai. - Copyright Reuters

L'affaire Bo Xilai à fait trembler le régime chinois. Avec le meurtre du britannique Neil Heywood, elle a pris des allures de thriller. Ce mercredi, dans le cadre d'un procès très peu médiatisé en Chine, l'épouse de l'ancien dirigeant de la mégalopole de Chongqing, Gu Kalai, a fait savoir par la voix de son avocat qu'elle ne "contestait pas" l'empoisonnement de l'homme d'affaires, selon un officiel du tribunal de Hefei.

Après avoir fait boire du thé et du vin à cet homme d'affaires longtemps proche de sa famille, Gu Kailai aurait elle-même versé un liquide empoisonné dans la bouche du Britannique, qui était saoûl. Elle aurait bénéficié de l'assistance d'un complice, Zhang Xiaojun, qui lui aurait fourni le poison. Ce dernier a lui aussi reconnu les faits, selon le texte officiel transmis aux journalistes étrangers. Ces derniers n'étaient pas admis dans la salle d'audience. Mais, fait exceptionnel, deux diplomates anglais ont pu y prendre place.

Quatre policiers accusés de complicité

Par ailleurs, quatre responsables policiers accusés d'avoir aidé Gu Kailai vont être traduits en justice, a par ailleurs rapporté l'agence officielle chinoise. Ils sont soupçonnés d'avoir usé de leur influence pour protéger Gu Kalai et tenter de lui éviter des poursuites pour assassinat. 

Ce procès, qui rappelle à certains commentateurs, celui de la Bande des Quatre, lorsque la veuve de Mao, Jiang Qinq avait été traduite en justice, n'a duré qu'une journée. Le verdict sera rendu ultérieurement, sans date précise. Pour le crime dont elle est accusée, cette avocate risque la peine capitale.  Elle dit espèrer que la "coopération" dont elle a fait preuve sera prise en compte. Mais son sort ainsi que celui de son époux, resterait intimement liés à la lutte politique qui se déroule actuellement tout en haut de l'exécutif chinois, quelques mois avant le XVIIIe congrès du Parti communiste. A cette occasion, une nouvelle équipe dirigeante doit arriver au pouvoir en Chine.

La chute d'une étoile montante

Bo Xilai faisait partie des étoiles montantes du parti communiste chinois. Mais, après des révélations de son ancien bras droit, qui l'accusait de corruption, il avait été déjà limogé  en mars de son poste de chef du Parti de la ville-province de Chongqing. Sa chute avait connu mi-avril une accélération spectaculaire avec l'annonce de sa suspension du Bureau politique du PCC et de la possible implication de son épouse dans le meurtre du Britannique. Il serait actuellement en résidence surveillée. 

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