François Hollande au Mali : vers un début de retrait des forces françaises ?

Lors de sa visite éclair au Mali, François Hollande pourrait annoncer un début de désengagement français. Plus de 3.500 soldats français sont déployés sur le terrain après trois semaines d'opérations contre les groupes islamistes armés.
Militaires français près d'un pick-up détruit, à Diabali. Copyright Reuters

Le président François Hollande est arrivé samedi à Tombouctou, où il a été accueilli par des soldats français et maliens qui ont récemment repris cette ville emblématique du nord du Mali aux groupes islamistes armés qui l'occupaient. Le président français, accompagné du président malien par intérim Dioncounda Traoré, doit notamment visiter une mosquée historique, le centre de conservation de précieux manuscrits anciens et rencontrer la foule. Pour cette visite éclair au Mali, François Hollande est accompagné de trois ministres, Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense) et Pascal Canfin (Développement). Après avoir atterri à Sévaré, où il a été accueilli à l'aéroport par le président par intérim Dioncounda Traoré, et Tombouctou, il doit se rendre ensuite à Bamako. Sur la place principale de Tombouctou, des centaines de personnes sont déjà rassemblées pour "dire merci" à la France. La ville a été placée sous très haute surveillance.

3.500 soldats français au Mali

Le président appellera les pays africains à prendre le relais de la France auprès de l'armée malienne, après trois semaines d'opération contre les groupes armés islamistes. "Je vais au Mali (...) pour dire à nos soldats tout notre soutien, tous nos encouragements, toute notre fierté, (...) pour permettre que les Africains viennent le plus vite possible nous rejoindre et leur dire que nous avons besoin d'eux pour cette force internationale", a déclaré François Hollande. Le président français, qui espère capitaliser sur ses succès militaires et devrait recevoir un accueil triomphal au Mali, pourrait aussi annoncer un début de désengagement français. Plus de 3.500 soldats français sont déployés sur le terrain après trois semaines d'opérations contre les groupes islamistes armés. "Je vais au Mali aussi pour qu'il y ait un dialogue politique qui puisse permettre que le Mali, après avoir chassé les terroristes, puisse retrouver la stabilité et l'esprit de concorde", a ajouté François Hollande en allusion à la crise née du coup d'Etat de mars 2012 et aux divisions de la société malienne autour de la question touareg. A Bamako, Fançois Hollande aura justement un déjeuner de travail.

"Rumeurs nuisibles"

L'intervention française avait débuté le 11 janvier au lendemain d'une offensive en direction du sud du Mali menée par les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui occupaient le Nord depuis dix mois. La veille, ils avaient pris la ville de Konna (centre). Les événements se sont accélérés le week-end dernier avec la reprise, coup sur coup, de Gao et Tombouctou et l'arrivée mardi soir de soldats français à l'aéroport de Kidal, ville tenue par des rebelles touareg et des islamistes dissidents s'affirmant "modérés". La France a progressé militairement au Mali "plus rapidement" que ne l'avaient anticipé les Etats-Unis, a affirmé vendredi le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, en soulignant que le défi était désormais d'assurer la sécurité de cette région dans la durée.

Vendredi soir, l'ONU a appelé l'armée malienne à "protéger l'ensemble des populations" après des informations faisant état de "représailles contre les civils de souche touareg et arabe", notamment "des exécutions sommaires et des disparitions" imputées aux forces maliennes. Deux ONG avaient un peu plus tôt dénoncé des exactions. Amnesty International affirme que l'armée malienne a arrêté et exécuté plus d'une vingtaine de civils dans le nord du pays, et réclame une enquête sur la mort de civils, qui pourrait être liée à un raid aérien au premier jour de l'intervention française. Amnesty fait aussi état d'"allégations d'homicides arbitraires et délibérés" par des groupes islamistes armés, notamment d'exécutions de soldats capturés et de civils. Human Rights Watch (HRW) a également accusé l'armée malienne d'avoir "exécuté sommairement au moins 13 partisans présumés des islamistes". HRW accuse par ailleurs les groupes armés islamistes à Konna d'avoir "exécuté au moins sept soldats maliens". Le porte-parole de l'armée malienne, le colonel Souleymane Maïga, a démenti les accusations des ONG. Et son adjoint, le lieutenant-colonel Souleymane Dembélé, a mis en garde contre des "rumeurs".

"Eviter l'amalgame"

Signe d'un lent retour à la normale, une première école a rouvert vendredi à Tombouctou. L'imam de la grande mosquée de la ville a appelé pour sa part à "la retenue" et à "l'arrêt des pillages", demandant aux fidèles "d'éviter l'amalgame" entre les populations arabes et touaregs, les islamistes et les rebelles. La situation est plus compliquée à Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, ville longtemps tenue par le groupe islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et passée, avant l'arrivée des soldats français, sous le contrôle du Mouvement islamique de l'Azawad (MIA, dissident d'Ansar Dine) et du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg).

"Un premier contingent de militaires tchadiens est arrivé à Kidal. Ils sont dans la ville et les Francais tiennent l'aéroport", a indiqué une source malienne de sécurité sans donner davantage de précisions. Kidal et sa région comprenant le massif des Ifoghas, près de la frontière algérienne, sont le berceau des indépendantistes touareg et, selon Paris, le lieu de détention "probable" de sept otages français. C'est aussi le dernier refuge des combattants islamistes chassés des villes du Nord.

Commentaires 22
à écrit le 05/02/2013 à 8:53
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Nous avons une armée qui prouve chaque jour ses compétences. Et j'en suis trÚs fiÚre ! Cependant il va falloir passer le relai aux forces africaines, la france n'a pas vocation a rester mais c'est un vaste propos .. Plusieurs semaines oui mais 1 ...

à écrit le 04/02/2013 à 18:01
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une avancée dans la libération de quelques villes, sauf qu'il n'y a pas de morts puisqu'ils sont tous partis se planquer. Donc sitôt que nos forces seront reparties, ils vont réattaquer...mais ils n'ont pas le droit puisqu'on a gagné heuheuhhh !!!

à écrit le 03/02/2013 à 11:02
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Si ça s'embourbe", ça va être catastrophique !

à écrit le 03/02/2013 à 10:21
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déjà ! quels étaient les buts de guerre ? apparemment , il n'y en pas. Les djihadistes doivent bien rigoler.

le 03/02/2013 à 14:44
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Stopper les islamistes avant qu'ils ne prennent Bamako, libérer les villes martyrisées par les fous furieux coupeurs de pieds et de mains et passer le relais à la misma en la soutenant pour traquer les fanatiques qui auraient encore des velléités de ...

à écrit le 02/02/2013 à 16:35
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Le concessionnaire Toyota de Tombouctou va avoir plein de boulot !

à écrit le 02/02/2013 à 14:20
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on aurait plutôt interet !

à écrit le 02/02/2013 à 14:14
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Comme opération de com bravo, mais maintenant il faut nous montrer ou sont les méchants islamistes et justifier les 3000 soldats français sur le terrain sinon le peuple risque de confondre Bush et Hollande.

le 03/02/2013 à 11:03
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ah!ah! bien dit !!

à écrit le 02/02/2013 à 13:40
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Des retraites francais qui ont une pension de 600 euros, qui doivent aller aux Restos du Coeur pour survivre et ce clown de Hollande qui se pavane et claque des centaines de millions d'euros au Mali, qui annule la dette de la Cote d'ivoire de 2,5 mil...

le 02/02/2013 à 16:10
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Mais non,il à était au Mali pour leur parler du mariage des homosexuels,à voir la photo,cella les a mis en colére

le 02/02/2013 à 18:32
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Opérations de professionnels certes , mais les voleurs de poules dans les cités dégradeurs et autres trafics , Hollande les arrête quand ?

le 02/02/2013 à 19:36
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@Zek : c'est la clientèle de Hollande, son socle électoral, c'est bien pour cela qu'il a nommé Taubira a la justice, pour que la justice laxiste, dans sa grande mansuétude, ne touche pas à ses petits protégés, ceux qu'il appelle chaleureusement les "...

à écrit le 02/02/2013 à 12:10
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Il va évidemment falloir rentrer rapidement, pour deux raisons : 1) La caisse est vide ! 2) La saison des pluies approche est obscurcira le ciel. Nos satellites d'observation seront alors inopérants, et nous ne disposerons plus que de 2 drones pour...

le 02/02/2013 à 13:05
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Surtout après un replis stratégique des opposants, la vraie guerre d'usure va commencé maintenant.

à écrit le 02/02/2013 à 11:34
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Notre président ,qui tape allègrement dans les budgets de l'armée et sur les entrepreneurs , compte sur ces deux catégories de population pour le tirer d'affaire.

à écrit le 02/02/2013 à 11:26
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Nous avions Tintin au Congo déjà !

à écrit le 02/02/2013 à 11:22
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Il est temps de se retirer..maintenant que les choses sérieuses vont commencer...traquer les groupes islamistes armés retranchés dans les montagnes. le conflit risquant de s'enliser, la France va laisser la place aux tchadiens et forces africaine...

le 02/02/2013 à 11:52
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Comme en Irak en 2003 pour les americains. Les islamistes vont developper une nouvelle strategie de harcelement soradiques et continue des forces gouvernementales. Ca va etre tres complique.

le 02/02/2013 à 11:55
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Espérons le.........

le 02/02/2013 à 12:57
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La guerre c est maintenant

le 04/02/2013 à 8:59
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vite rentrons a la maison comme le dit coco rico les choses serieuses vont commencer car nous n avons pas les epaules

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