Chine : la production manufacturière au plus bas depuis 7 mois

L'activité industrielle en Chine s'est de nouveau contractée en février, montrent jeudi les premiers résultats de l'enquête mensuelle Markit-HSBC auprès des directeurs d'achats.
Le fléchissement de la production manufacturière peut traduire "un ralentissement bienvenu" des crédits, suite aux coups de vis de la banque centrale. (Reuters/China Daily)

Nouvelle contraction en Chine. La production manufacturière a atteint son plus bas niveau en sept mois, selon un indicateur provisoire publié jeudi par la banque HSBC.

L'indice PMI des directeurs d'achat calculé par HSBC dans la deuxième économie mondiale s'affiche à 48,3 en février, après être descendu à 49,5 en janvier, lorsque cet indice avait signalé la première contraction depuis six mois. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.

Repli plus prononcé qu'attendu

Pour Qu Hongbin, économiste de HSBC, ce nouveau repli (plus prononcé qu'attendu par le marché) s'explique par une baisse conjointe des nouvelles commandes et de l'activité des usines :

La montée des pressions désinflationnistes signifie que la dynamique de croissance de l'industrie manufacturière pourrait encore s'affaiblir.

Selon l'économiste, "les autorités à Pékin devraient et peuvent ajuster avec précision leur politique pour maintenir la croissance à un rythme régulier au cours des prochaines années". L'inflation s'est en effet cantonnée l'an dernier à un niveau modéré de 2,5%, selon les chiffres officiels, une stabilisation qui a avivé les inquiétudes des analystes sur la solidité de la demande intérieure et les perspectives de croissance de la deuxième économie mondiale.

Congés du Nouvel an lunaire

Pour Julian Evans-Pritchard, analyste de Capital Economics, interrogé par l'AFP, "les statistiques moroses des deux derniers mois témoignent sans aucun doute d'une détérioration de la conjoncture dans le secteur manufacturier". Cependant, nuance-t-il, "il faut interpréter ces chiffres avec une grande prudence" en raison des congés du Nouvel an lunaire début février, période où l'activité industrielle ralentit fortement.

De façon similaire, d'autres analystes mettent en garde contre cet indice provisoire de HSBC, calculé sur la base d'informations limitées recueillies entre le 12 et le 18 février alors que de nombreuses entreprises chinoises n'ont repris leur activité qu'à la mi-février.

Le fléchissement de la production manufacturière n'est par ailleurs "pas nécessairement un sujet d'inquiétude" en lui-même, estime Julian Evans-Pritchard: il peut en effet traduire "un ralentissement bienvenu" des crédits, suite aux coups de vis de la banque centrale, soucieuse d'endiguer l'explosion du volume des prêts et de contrer la spéculation, particulièrement dans des secteurs industriels en forte surcapacité.

 

"Relative bonne santé"

En outre, les chiffres "continuent de dépeindre un marché du travail en relative bonne santé", poursuit l'expert de Capital Economics. Selon lui, aucune inflexion de la politique monétaire chinoise n'est à attendre prochainement, malgré la marge de manoeuvre que la modération de l'inflation laisse aux autorités.

La Chine a enregistré 7,7% de croissance économique en 2013, un chiffre stable par rapport à 2012, année où le pays avait enregistré sa plus faible performance en 13 ans.

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