Un membre de la Fed réveille le fantôme du krach de 1929

Richard Fisher, membre votant du Comité de politique monétaire de la Fed, a mis en garde contre un gonflement artificiel du marché boursier, qui rappelle les prémisses du krach de 1929 mais aussi l'éclatement de la bulle internet en 2000.
Alimenté par les achats d'actifs de la Fed, le marché du crédit américain est aujourd'hui "inondé de liquidités", souligné Richard Fisher, ajoutant qu'une "large part de l'argent injecté par la Fed dans l'économie a été conservé à l'écart plutôt que dépensé dans les proportions souhaitées".

Sommes nous à la veille d'un nouveau krach boursier ? C'est ce que pense Richard Fisher, président de la Réserve fédérale de Dallas et membre du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed, la banque centrale américaine. Les indices boursiers ont "presque triplé depuis leur plancher de 2009", s'alarme-t-il. Ajoutant que la capitalisation du marché boursier américain atteint 145% du produit intérieur brut des États-Unis, soit deux fois plus que le dernier record qui date de mars 2000, à la veille de la bulle internet.

Ne pas "ressusciter le fantôme de l'exubérance irrationnelle"

Et de ressusciter le fantôme du krach de 1929, citant des signes comme le ratio de rendement par action ajusté de l'inflation qui a grimpé à 26, c'est à dire à seulement quatre points du niveau atteint à la veille du Jeudi noir.

"Nous devons veiller à ces développements pour ne pas être accusés d'avoir ressuscité le fantôme de l'exubérance irrationnelle", a lancé l'homme à la réputation de faucon, c'est-à-dire opposé à la politique monétaire accommodante de la Fed. L'expression est empruntée à l'ancien patron de la Fed, Alan Greenspan, pourtant accusé d'avoir favorisé la crise des subprimes avec sa politique de taux bas.

>> Lire La Fed fête ses cent ans à faire et défaire les crises économiques

"L'argent de la Fed conservé à l'écart" de l'économie réelle

Alimenté par les achats d'actifs de la Fed, le marché du crédit américain est aujourd'hui "inondé de liquidités", a en outre souligné Richard Fisher, ajoutant qu'une "large part de l'argent injecté par la Fed dans l'économie a été conservé à l'écart plutôt que dépensé dans les proportions souhaitées". Les banques auraient en effet accumulé quelque 2.700 milliards de dollars de réserves, contre 2.000 avant la crise.

Il se dit donc sans surprise "plus que partisan" de la décision du Comité de réduire les achats par la Fed de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires qui sont passés de 85 milliards de dollars par mois en décembre à 55 milliards aujourd'hui. Il trouve toutefois cet abaissement "un peu léger".

Orientation monétaire de type "delphique"

Le banquier central se dit aussi partisan d'un message d'orientation monétaire ("Forward guidance") plus énigmatique qu'explicite, estimant que des engagements précis ou chiffrés ne sont "pas crédibles". Il prône ainsi un message d'orientation monétaire de type "delphique" qui rappelle les réponses ambigües de l'oracle de Delphes.

"Cela revient à dire: voilà ce que nous pensons faire si l'économie évolue comme nous pensons qu'elle va le faire", résume-t-il. "L'orientation delphique clarifie votre pensée sur la politique monétaire sans faire de promesses (...). C'est plus obscur, plus énigmatique".

Pour le moment, la plupart des membres du FOMC, sa présidente Janet Yellen en tête, promettent qu'il n'y aura pas de remontée des taux avant 2015.

>> Lire La Fed fixe un nouveau cap pour sa politique monétaire

>> Lire Les grands enjeux de 2014 : sortie de crise ou début d'une autre pour les États-Unis?

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Commentaires 21
à écrit le 01/05/2014 à 17:54
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Un membre de la FED a le pouvoir de faire tomber en un jour toutes les place boursières du Monde. Il leur suffit de faire n'importe quelle remarque comme celle-ci. C'est d'ailleurs là leur vrai pouvoir, bien plus important que n'importe quelle armée....

à écrit le 08/04/2014 à 10:47
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il est vrai que les indices dans le monde ont monté très vite alors que la croissance mondiale est atone voir pire , pourtant les banques centrales ont injectées des milliards qui ont servit a autre chose , cet homme l'a découvert mais de là a reveni...

à écrit le 07/04/2014 à 12:25
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Achetez de l'or pour vous mettre à l'abri de tout cela.

à écrit le 06/04/2014 à 16:30
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Il faut laisser faire le marché yeuyeu......

à écrit le 04/04/2014 à 22:47
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Avis aux internautes qui auraient de l'argent placé en bourse à Paris .Retirez le placez le sur du sur.Quand ça va s'effondrer à Wall Street la bourse de Paris va perdre plus de 50 % de sa valeur ET C EST LA QU'IL FAUDRA REVENIR POUR ACHETER AU PLUS ...

le 06/04/2014 à 3:17
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@fred: merci d'enfoncer des portes ouvertes :-) on se doute bien que pour gagner, il faut acheter plus bas qu'on ne vend, mais tu pourrais nous aider en nous indiquant précisément le niveau bas et le niveau haut :-)

à écrit le 04/04/2014 à 16:38
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Recherchez avec ixquick : rfi Gayraud Chavagneux

à écrit le 04/04/2014 à 14:36
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Avec un crash en perspective, la BCE se doit de se tenir sur ses gardes ! Elle peut oublier toutes envies de QE...

à écrit le 04/04/2014 à 13:55
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Il y a toujours 1 membre de la fed qui dit le contraire. C'est pour faire croire qu'ils travaillent. Mais , les américains ne sont pas naifs.

le 04/04/2014 à 16:29
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Alors, pourquoi continuent-ils..?? Si si, ils sont naïfs.

à écrit le 04/04/2014 à 13:45
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Tant que la finance n'aura pas été sévèrement mise sous tutelle, elle ira de crises en crises parce que l'amoralité, l’irresponsabilité et la recherche des limites sont consubstantielles du système dérégulé. Les leçons de 2007 n'ont pas été tirée...

le 04/04/2014 à 22:35
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Vous ne semblez pas avoir bien suivi la nouvelle legislation sur les banques trés contraignante en matiere de fond propre et en systemes de controles.Faut il rappeller que la crise des subprimes est venue de la volonté politique de faire en sorte que...

le 05/04/2014 à 12:14
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Bale III reste cruellement insuffisante. La crise des subprimes c'est la crise de la titrisation à outrance et aveugle. Les défauts de paiement des prêts immobiliers n'ont été que les étincelles. Ce que constate Richard Fisher c'est que la bulle fi...

le 05/04/2014 à 14:52
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La nouvelle législation sur les banques , comme celles qui suivront ...n'est aucunement contraignante. En matières de fonds propres , il leur suffit de jouer sur le hors-bilan. En matière de fonds de contrôles , il n'y en a pas , étant donné les ef...

à écrit le 04/04/2014 à 13:37
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C'est curieux le nombre de gens qui croient que la crise de 1929 était due à une crise de la finance alors que c'était lié à la disparition des chevaux remplacés par des moteurs à explosion. La finance était la conséquence.

le 04/04/2014 à 13:56
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Vous êtes sûr que c'était pas la disparition de la connerie ?

le 04/04/2014 à 14:38
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@Gépé Vu que d'ici quelques décennies il faudra remplacer les moteurs à pétrole faute de carburant et qu'on ne reviendra pas à la voiture hippomobile, cette crise, qui sonnera l'ère de la fin du pétrole sera l'avènement d'un grand chaos et du retour...

à écrit le 04/04/2014 à 11:10
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Greenspan et Bernanke comme les dirigeants politiques US et les parlementaires US qui se sont succédé au pouvoir depuis bien longtemps mais en particulier depuis les 30 dernières années me semblent à bien des égards des irresponsables et surtout des ...

à écrit le 04/04/2014 à 10:13
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Faut être sérieux...Tous les matins , d'anciens garçons vachers reconvertis en gouverneurs de la FED , qui n'a pas plus autorité en matière financière que la FIFA nous emmerdent en disant qu'un krak va avoir lieu à l'autre bout du globe.... Est-ce q...

le 04/04/2014 à 11:10
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les arbres ne montent pas au ciel.. aprés la monté, la descente.. il ne prend pas beaucoup de risque au vu des niveaux atteints.. reste juste à déterminer si aprés le dézingage qui va obligatoirement survenir si le système repartira comme si de rien ...

le 04/04/2014 à 13:48
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Le problème des arbres c'est qu'ils ne descendent pas, ils tombent. Les mêmes cause produisent les mêmes effets, tant que la crise ne sera pas mortelle, les marchés tomberont dans les mêmes travers.

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